Deuxième post sur Aldrovanda.
Nous signalons ici en quoi, notre présentation d'Aldrovanda, est notre interprétation de la plante et non la synthèse de ce qui est publié.
1. L'attraction.
Les glandes que nous décrivons comme responsables de l'attraction des proies ne sont pas reconnues dans leur fonction.
La plupart des auteurs décrivent Aldrovanda comme des pièges opportunistes quand à l'attraction. Les proies passent par hasard et sont captées.
Peu décrites, peu étudiées, les glandes ne sont pas retenues pour l'attraction pour les raisons suivantes :
- il ne peut s'agir de production de nectar, car nous sommes en milieu aquatique
- les cellules ne se situent pas dans le piège, donc l'attraction n'a pas de sens.
Je ne partage pas ces conclusions, c'était d'ailleurs déjà le cas pour genlisea.
- sur leur situation, elle me paraît idéale. Si l'on regarde en 3 D, une proie attirée va d'abord vers les glandes attractives en point (schéma 1). Mais avec des épines, la proie ne peut rester. Elle irait alors ensuite vers les cellules zone 7, Et pour y arriver, elle est obligée de passer dans le piège. D’ailleurs, pour attraper une mouche, je mets pas la confiture sur la tapette ...
- sur le fait qu'elle ne produisent pas de nectar, il me semble que des dizaines de molécules très sensibles pourraient être produites.
2. Les glandes en X
Je les ai décrites comme responsables de production d'enzymes.
Barthlott, Joël, Sakamoto, dans des travaux distincts, ont donné une version différente.
Il s'agirait de cellules à 4 poils (cellules quadrifides) capable de "pomper l'eau" et la rejeter à l'extérieur du piège après capture d'une proie.
En effet, les trois auteurs constatent, lorsqu'une proie est capturée, que le piège se referme et se vide presque de son eau.
Leur raisonnement est : ce sont les seules structures dans le piège situées pour, c'est donc leur rôle.
Mais pas de mesures et d'explication du fonctionnement.
Je préfère rester dans une hypothèse de glandes émettant les enzymes digestives pour les raisons suivantes.
- de telles enzymes existent dans le piège d'Aldrovanda, qui dissous en particulier totalement la gélatine (travaux de Fermi, de Buscaglione)
- les glandes qui émettent ces enzymes sont facilement colorées (travaux de Plachno), c'est le cas de ces glandes (Plachno les montre avec de la phosphatase par fluorescence)
(ce qui n'est pas le cas des glandes du centre du piège, servant alors à l’absorption)
- la structure de ces glandes est parfaitement similaire aux glandes, cette fois décrites comme digestives, chez utricularia
Bref, à structure identique, rôle identique, c'est un raisonnement simpliste....
J'ai quand même trouvé dans la littérature un allié sympathique et sachant : Charles Darwin, en 1875, dans "insectivorous plants"
Extrait :
Pierre
Modifié par pablito, 01 mars 2015 - 05:26 .