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Larve cercaire de trématode


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Bonjour à tous,

C’est en observant au microscope des pontes de lymnées (voir http://www.lenaturaliste.net/forum/viewforum.php?f=173) que mon attention a été attirée par de curieux animaux avec une queue mobile à la manière d’un spermatozoïde !

A d’autres moments, leurs déplacements se faisaient à la manière des chenilles arpenteuses, en étirant puis en contractant leur corps entre 2 zones en forme de disque évoquant des ventouses…

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Après un moment d’hésitation, ne trouvant pas d’animal identique dans les livres de limnologie, j’ai pensé aux larves cercaires des trématodes comme la douve du foie étudiées autrefois en parasitologie. Rapidement un moteur de recherche m’a confirmé cette idée !

Je me suis dit alors que je devrais bien me laver les mains avant de manger un carré de chocolat une prochaine fois ! !

Cordialement

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  • Admin

Bonjour Daniel, et tous,

 

Ta cercaire est magnifique !

Je ne peux pas m’empêcher de raconter une petite anecdote qui resurgit de ma mémoire chaque fois que j’entends parler de cercaires.

 

Je devais avoir dans les treize ans et une de mes sources d’observations était un petit aquarium dans lequel je conservais toutes sortes de « bestioles » trouvées dans les mares et sources des environs.

Les tritons étaient mes petits hôtes préférés et grâce à eux j’ai pu observer la croissance de leurs œufs orangés accrochées aux plantes aquatiques ou la circulation sanguine dans leurs branchies. Je possédais à l’époque un tout petit microscope mono d’une vingtaine de centimètres de hait et pour tout livre le Coupin. C'est-à-dire que toutes mes découvertes, pour la majorité d’entre elles, je les ai faites dans la surprise la plus totale, n »n ayant jamais entendu parler ou ne les ayant jamais lues auparavant.

A ce propos je recommande aux débutants de ne pas trop lire, les livres viendront après, avant d’explorer le micro monde. Votre plaisir n’en sera que plus fort.

 

J’hébergeais à ce moment là, dans mon petit aquarium une moule de taille respectable pêchée dans le Tarn entre les Avalats et Ambialet.

J’us la curiosité d’observer la nature d’un mucus qu’elle secrétait et j’us la fantastique occasion d’y observer un phénomène étrange sous forme d’un petit animal microscopique qui vibrait à une vitesse folle. Par moment ce petit animal qui ne devait pas dépasser le quart de mm s’arrêtait de vibrer et je pouvais commencer à le dessiner avant qu’il ne reprenne ses vibrations tellement rapides qu’il apparaissait tout flou. Au bout de plusieurs phases de repos, je pu enfin contempler l’animal dans son ensemble, il se présentait sous la forme d’un Y terminé par une partie renflée. Ce que je constatais, par rapport à d’autres micro-organismes flagellés par exemple, c’est que ces vibrations ne lui servaient pas à avancer, ou si peu, sinon il aurait quitté le champ avant même que je le voie.

 

Les années ont passées sans que je sache à qui correspondait la bestiole. Entre temps j’us d’autres livres de microscopie sans jamais retrouver le sujet de mon observation jusqu’au jour...

Bien des années plus tard, pendant mon service militaire au sein du service de santé, j’us l’occasion lors de cours sur les maladies tropicales de voir un film qui retraçait la découverte de la bilharziose. Ce film me captivait déjà, parce qu’avec un microscope de terrain, les chercheurs exploraient les rizières et marécages du sud est asiatique à la recherche des vecteurs de cette terrible maladie.

Quelle ne fut pas ma surprise de voir à l’écran, grossie par le microscope, l’image de ma mystérieuse bestiole en vibration.

Je fis instantanément un retour d’une décennie en arrière. Aurais-je moi aussi découvert un agent de la bilharziose en France sous la forme de son vecteur la furcocercaire ? Car c’était bel et bien une furcocercaire que j’avais découverte.

 

Au cours des années qui ont suivi j’ai pu enfin connaître la clé de l’énigme qui m’était posée.

 

Pour revenir à la cercaire de Daniel, il est bien évident que c’est une cercaire simple et non fourchue, appartenant donc à un autre ver (douve ?) mais certainement tout aussi potentiellement pathogène. Mais les espèces de ces parasites passant par les mollusques sont nombreuses et touchent l’homme mes aussi les animaux qu’il faut être prudent avant de poser un diagnostic.

Je voudrais préciser que le mode de contamination pour ses maladies peut se faire par l’ingestion de métacercaires auquel cas bien entendu le lavage des mains est vivement recommandé, mais aussi le nettoyage soigneux des aliments à risque et qu’il est bon de ne consommer du cresson par exemple que quand on en connaît l’origine certaine (douve ) mais surtout que la contamination via les cercaires se fait par la peau ! **

Daniel, chez moi, les mouvements de la cercaire n’étaient en rien comparables aux amples ondulations de la queue des spermatozoides mais de verritables vibrations rapides as-tu constaté la même chose ?

Justement, j’ai émis une hypothèse sur ces vibrations et je les rends responsable du pouvoir de pénétration cutanée, mais je n’ai pas trouvé d’études dans la littérature sur ce point. Il serait bien entendu si cela n’a pas été fait, de faire une étude cinétique du phénomène....

 

Tout ceci m’amène en cette semaine de la Science qui commence, à tirer une sonnette d’alarme !

 

On voit de plus en plus fleurir des réalisations qui se disent modernes, révolutionnaires en tout cas très branchées parce qu’elles se disent NATURELLES. Ici, je ferais allusion à de nouvelles piscines, qui n’utilisent pas de chlore ! A la place on recycle l’eau dans des bassins de lagunage où se côtoient plantes aquatiques.

Que tout cela est beau ! On oublie les amibes (naegleria, j’en ai trouvé dans les mares) les bactéries et virus pathogènes (les animaux sauvages ne vont pas aux toilettes, ) les insectes aquatiques (Jai chez moi une punaise que l’on appelle abeille d’eau, dont la piqure est mémorable) et TOUTE la faune sauvage qui va avec notamment les mollusques et gastéropodes. Qui se souvient de la poliomyélite ?

Soyons raisonnables, si on a inventé les désinfectants, c’est justement pour luter contre les maladies transmissibles par l’eau.

La « bonne » nature tout comme les « bons » sauvages de Rousseau *est un mythe !

A ce titre, le naturalisme moderne me fait penser à un étrange retour en arrière.

 

Amitiés.

 

 

* « Si j’étais chef de quelqu’un des peuples de la Nigritie, je déclare que je ferais élever sur la frontière du pays une potence où je ferais pendre sans rémission le premier Européen qui oserait y pénétrer. »

 

Jean-Jacques Rousseau

 

http://www.cvm.qc.ca/encephi/Syllabus/Litt.../bonsauvage.htm

 

Cercaires.jpg

 

Copié de l' Encyclopeadia Universalis.

Le Furcocercaire est au milieu.

 

** Les cercaires traversent la peau, rejoignent le système lymphatique, la circulation sanguine, traversent le cœur et vont se loger dans le foie.

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Bonjour à tous,

Michel,

effectivement le mouvement des cercaires observées est plus rapide que les ondulations du flagelle de spermatozoides. Cela peut effectivement aider le franchissement de la peau. Peut être aussi, à l’instar des spermatozoïdes y a t il des enzymes en jeu.

 

Ma position concernant le naturel, plus nuancée, est malgré tout plus proche de celle de Rousseau !

Je suis d’accord avec le texte de Jany Boulanger, que tu cites : le bon sauvage est un mythe. Par contre, ses illustrations (à part Rousseau et Cooper) me semblent à contresens :

Le « robinson crusoé » de Defoe est un bon civilisé avec des connaissances scientifiques…

Le « meilleur des mondes » d’Aldous Huxley est une charge contre la dictature de la technologie. Cela n’en fait pas une défense du bon sauvage, plutot d’un humanisme et de la liberté...

 

Malgré d’éventuels risques, il m’est bien plus agréable de me baigner en milieu naturel que dans une piscine.

Bien sur quand les risques sont trop élevés , par exemple en région de bilharziose, je ne le fais pas. Mais dans les lacs européens comme le Léman, je n’hésite pas à me tremper malgré les « puces de canards » dont les éventuelles conséquences sont bénignes.

En plus d’une odeur de chlore désagréable, il n’y a rien à voir dans une piscine ! Ce serait dommage de ne pas se baigner en eau de mer, même si un chanteur nous a rappelé que les poissons « baisent dedans ». Avec un masque c’est un émerveillement pour l’observation naturaliste en Méditerranée ou à fortiori à la réunion dont j’ai d’excellents souvenirs…

Je suis un peu comme le peintre suisse Robert Hainard qui revendique le contact avec une nature sauvegardée.

C’est cela que je considère comme un état d’esprit naturaliste que je partage.

Ce contact passe aussi par les sens et donc je me vois mal porter des gants dans la nature sauf en cas de risque avèré. (Tes craintes des insectes aquatiques me semblent surfaites au passage. Le risque existe . Il y a des rapports dans les livres, mais il est faible car je n'ai pas de témoignage dans mon entourage)

 

J’ai un autre coté qui est scientiste et positiviste. J’apprécie le progrès malgré ses effets néfastes sur la nature.

Il y a effectivement un courant rétrograde parmi ce que tu appelles le « naturalisme moderne » mais il y a aussi des ultramodernes qui appliquent des technologies de pointe pour préserver la nature.

 

Des piscines sans chlore, ce serait très bien. A mon avis, le problème du lagunage appliqué aux piscines, c’est que cela ne marchera jamais sur une petite surface avec une trop grande fréquentation comme le sont les piscines famililiales actuellement. Mais je l’imagine bien dans une grande demeure bourgeoise. Comme tout le monde ne peut pas avoir ce train de vie, un grand étang collectif faisait mieux l’affaire ! et une piscine municipale maintenant est plus sure.

Entre nature et technologie, le choix est souvent aussi affaire de confort recherché!

 

Nous sommes très nombreux sur la planète et cela pose problème.

Est ce que le bon civillisé est aussi un mythe qui n’arrivera jamais ?

 

Cordialement

Modifié par adn25fr
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  • 2 mois après...
  • 1 an après...
  • Admin

Bonjour toutes et tous,

 

L'actualité fait remonter à la surface l' affaire des puces de canards,(= puces de lac,)

 

Il s'agit d'une dermatite cercarienne due comme son nom l'indique à la pénétration dans la peau du cercaire de Trichobilharzia ocellata qui provoque chez le canard une trichobilharziose .

 

Je rappelle que c'est une maladie parasitaire du canard qui passe par un hôte intermédiaire une limnée (Radix auricularia).

Chez l'homme cette dermatite n'est pas très grave mais il existe d'autres formes de bilharzioses beaucoup moins anodines!

Comme je le signalais, il existe des bilharzioses chez le poisson avec comme hôte intermédiaire la moule.

 

Je ne suis pas certain que tous les risques encourus lors de baignades sauvages en eau douce, sont bien étudiés et je persiste à penser que le retour à la nature idéologiquement justifié par la croyance que la nature est bonne (C'est naturel, cela ne peut pas faire de mal!) est une hérésie.

 

Cordialement.

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Bonjour,

 

la dermatite liée "aux puces de canards" est endémique depuis de nombreuses années dans plusieurs lacs européens.

Par exemple dans le lac léman, l'administration suisse prévient les baigneurs sur les plages fréquentées et met à disposition une douche pour limiter le risque de forte infestation.

 

Cela n'empèche pas une population nombreuse de préférer ces plages aux piscines aseptisées proches. Cela ne m'empèche pas d'y nager avec plaisir.

 

Par contre dans le fleuve Rhône en aval de Lyon, la consommation du poisson est interdite du fait de leur taux de divers polluants dont les PCB en particulier. Lors d'une baignade récente dans le fleuve pour y observer des plantes, j'ai évité de risuer de boire l'eau du fleuve. J'ai discuté avec un touriste qui regrettait de ne pas oser se baigner à cause des nombreuses usines chimiques à proximité...

 

Pourtant par temps de canicule, une petite trempette est agréable, d'autant plus lorsque l'on est pas bousculé par les voisins dans des bassins surpeuplés!

Pour bien des personnes, la baignade en site naturel est bien plus attractive que celle en bassins artificiels.

Il faut bien sur le faire en connaissance de cause et ne pas aller n'importe ou...

Je ne me suis jamais baigné en Afrique en zone d'endémie de bilharziose. Le jeu n'en vaut pas la chandelle...

 

Il est bien évident que la nature n'est pas toujours bonne. Mais l'idée que le progrès est toujours bon n'est elle pas une croyance qui a ses dangers aussi?

 

J'aime la nature et je crois au progrès, mais je me méfie de l'une comme de l'autre et j'essaie de n'en conserver que les bons cotés.

 

Cordialement

 

PS: après avoir écrit cette réaction au message d'hier, j'ai lu nos messages d'il y a 2 ans;

C'est amusant, les positions n'ont guère évolué!!!

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  • Admin

Bonjour toutes et tous,

 

Je viens de retrouver le vieux carnet (1960) sur lequel j'avais dessiné les observations de furcocercaires déjà citées.

Pour ne pas mélanger les espèces ,j'ai déplacé ce sujet dans un autre forum.

 

http://forum.MikrOscOpia.com/index.php?sho...c=8396&st=0

 

J'ai toutefois laissé les conclusions à cause des réponses quelles ont suscitées.

 

En conclusion:

 

J'étais parti sur la piste du sandre, mais étant donné les différences d'aspects entre les cercaires que j'ai pu observer et ceux de la bucéphalose larvaire du sandre, je me demande s'il ne s'agirait pas d'une autre maladie.

 

Quand on connait le nombre de parasitoses chez la faune sauvage et quand on considère l'état parasitaire de l'homme avant que l'on connaisse le mode de transmission des "vers" et les répercussions sur la santé qu'ils provoquent, je considère toujours comme une régression le fait de se baigner dans certains lacs et rivières.

Bien entendu, ce raisonnement ne tient pas compte de la dimension culturelle ou du plaisir que l'on peut retirer de ce type de baignade sauvage.

Mais ce plaisir , comme toute forme de plaisir ne peut se discuter.

C'est vrai que l'eau de conduite le plus souvent javellisée n'est pas toujours agréable à boire, mais en tout cas elle est potable. Par contre il ne me viendrait pas à l'idée de boire l'eau d'un lac ou d'une rivière !

Heureusement qu'il existe les eaux de source mais c'est un autre sujet.

 

Cordialement.

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Bonsoir,

Michel, tu écris:

je considère toujours comme une régression le fait de se baigner dans certains lacs et rivières.

Bien entendu, ce raisonnement ne tient pas compte de la dimension culturelle ou du plaisir que l'on peut retirer de ce type de baignade sauvage.

Cela m'évoque une comparaison:

le vin est une boisson contenant une substance hautement toxique: l'alcool.

Les épidémiologistes discutent de l'effet de sa consommation sur la longévité humaine...

Est ce pour autant une régression de boire du vin plutot que de "saines boissons modernes"?

 

PS: ne voyez pas dans mon message une défense de l'abus de boissons alcoolisées.

Juste un rappel que bien des plaisirs de la vie sont associés à des risques ...

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  • 3 ans après...
Invité Calypso

Cher adn25fr,

 

Mon intervention ne sera pas très scientifique...

 

Je me suis malheureusement faite avoir !

Irruptions suite à baignade dans lac Léman...

 

Les puces de canard ne peuvent-elles vraiment s'infiltrer dans le système digestif et créer plus de dégâts ?

Par exemple, si on boit la tasse ?

 

Merci de ton aide,

Calypso

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