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Acariens - Eriophyides


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En observant une sporée de Fougère-mâle, je découvre sous ma préparation de petits acariens vermiformes. Ces acariens constituent un ordre particulier de parasites phytophages dont la particularité essentielle est d'avoir un corps vermiforme et d'être munis que de deux paires de pattes (au lieu des quatre paires habituelles aux arachnides). Ils font partie de l'ordre des Prostigmates, du sous-ordre : Eupodina. Superfamille : Eriophyoidea et de la famille des Eriophyidae.

 

Cette famille comporte 200 genres, en général inféodés à un hôte particulier. Environ 3500 espèces ont été décrites et l'on en découvre régulièrement de nouvelles. Tant la taxonomie que la nomenclature sont encore en cours de discussion, ce qui explique une certaine disparité quant à la désignation d'une espèce donnée.

 

Les Eriophyides disposent d'un appareil buccal en stylet, chélicères transformés, qui leur permettent de transpercer des cellules végétales pour se nourrir. La salive de ces acariens est toxique pour les plantes et suscitent souvent la formation de galles ou cécidies dont l'anatomie caractérise le parasite. Diverses espèces s'attaquent aux fruits ou aux fleurs et provoquent des déformations du fruit, causant des pertes agricoles parfois importantes. Dans la fougère-mâle dont j'ai observé la sporée, je n'ai pas observé de cécidies, mais bien une flétrissure et un épaississement partiel de certaines frondes, mais je n'ai pas réussi à localiser de manière précise les acariens dans la plante elle-même.

 

Le premier dessin concerne un spécimen conservé sous alcool 70°+glycérine dilué (lutage au vernis) - obj. 40 x

 

On notera sur le dessin le corps vermiforme, dont l'opisthosome est strié transversalement, et les deux paires de pattes. Sur ce spécimen, le rostre est assez court et doté de deux soies. Les soies réparties le long de l'opisthosome étaient peu visibles, j'ai pu remarquer sur un spécimen vivant la présence de soies caudales.

 

post-850-1214287461.jpg

 

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Eriophyides de l'Erable

Aceria macrorhyncha cephalonea

 

Sur une feuille d'Erable - il s'agit d'un tout jeune plant se trouvant en bordure d'un jardin, en milieu urbain - j'observe de nombreuses cécidies sur la face supérieure. Ces galles sont légèrement allongées, rouges, long de 2 à 3 mm environ. En effectuant une coupe grossière, j'observe au microscope la présence de poils tant sur la face inférieure des feuilles, au niveau des cécidies (le reste de l'épiderme étant glabre) que dans la cavité de chaque cécidie. A gauche, on observe les cécidies sur le lobe droit de la feuille. Les cécidies (galles) sont creuses. Sur la face inférieure des feuilles, on observe une pilosité anormale dans la zone des cécidies. La microanatomie des galles est en soi intéressante à étudier : on observe une différenciation cellulaire induite par le parasite, dont la formation de poils dans une région normalement glabre. Creuses, les galles abritent soit des oeufs, soit des larves ou nymphes produites par la génération d'hiver, soit des adultes proliférant au printemps et en été...

 

les cécidies observées sont illustrées sur mon blog Naturalia blog : <a href="http://naturalia.over-blog.com/article-20700843.html" target="_blank">http://naturalia.over-blog.com/article-20700843.html</a>. Il s'agit des excroissances rouges. Entouré d'un cercle, un insecte phytophage, probablement une larve de psyllidae

http://idata.over-blog.com/1/90/03/83//galle2.jpg

 

La délicération sur lame de ces galles m'ont permis d'isoler plusieurs spécimens de ces acariens. Je ne me prononce pas s'il s'agit de forme larvaires ou d'adultes.

 

post-850-1214288098.jpg

 

L'identification a été faite sur la base de l'examen des cécidies, qui sont décrites sur le site <a href="http://aramel.free.fr/INSECTES39.shtml" target="_blank">http://aramel.free.fr/INSECTES39.shtml</a> comme causée par Aceria macrorhyncha. La terminologie est assez fluctuante, l'espèce étant jadis désignée comme Eriophyes macrorhyncus ou Aculodes cephaloneus. Sur les sites canadiens, on parle aussi du phytopte (Phytoptus) de l'érable, parasitant l'érable à sucre. Phytopte vésiculaire ou Phytopte fusiforme selon la forme des cécidies. (cela doit être des espèces différentes du genre Vasates)

 

On notera le corps allongé, les deux soies caudales, quatre paires de soies latérales. Le rostre est préominent (macrorhyncus signifie "à gros nez"), nettement courbé vers la face ventrale. L'appareil génital n'était pas distinct sur ce spécimen (qui n'est peut être pas un adulte).

 

L'observation à 100x imm. (champ clair, milieu aqueux) permet de mettre en évidence la structure des pattes et notamment l'existence de griffes-plumes, on observe aussi que les stries transversales sont en fait une ponctuation régulière. Les organes internes sont peu visibles, on discerne un tube digestif formant une lumière grisâtre

 

post-850-1214289079.jpg

 

un autre individu vu de profil.

 

http://idata.over-blog.com/1/90/03/83//eriophyide004001w.jpg

 

cordialement,

Modifié par patrice dx
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bonjour Patrices,

 

belles observations et beaux dessins !

 

je n'y connais pas grand chose en acariens mais la forme de ces Eriophyides me rappelle assez celle des Demodex folliculorum que l'on doit retrouver dans les points noirs du nez... (un classique en microscopie...) par contre il me semble que les D. folliculorum ont bien 8 pattes...

 

amitiés,

JMC

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bonjour Patrices,

 

belles observations et beaux dessins !

 

je n'y connais pas grand chose en acariens mais la forme de ces Eriophyides me rappelle assez celle des Demodex folliculorum que l'on doit retrouver dans les points noirs du nez... (un classique en microscopie...) par contre il me semble que les D. folliculorum ont bien 8 pattes...

 

amitiés,

JMC

 

Bonjour Jean Marie,

 

ta remarque m'a donné l'idée de chercher ces fameux demodex, pas plus loin que le bout du nez (le mien pour tout avouer) ... et j'en ai trouvé... j'envoie le dessin - un croquis un peu improvisé qui rend cependant bien compte de la similitude et des différences entre Demodex folliculorum et les Eriophyidés

 

post-850-1214300996.jpg

sur le dessin, lire D. folliculorum au lieu de "follicorum"

 

c'est un croquis "brut de décoffrage", mais cela suffira pour se faire une idée.

 

similitude : corps vermiforme, caractère pseudo-annelé de l'opisthosome

différence: chez le Demodex - 4 paires de pattes, en bon acarien ! mais les pattes sont plus courtes. Un semblant de griffe est perceptible à l'extrémité, à fort grossissement, 100x imm, mais le détailler est à la limite de la résolution de mon objectif. Pas de soies visibles. Un appareil buccal bien perceptible : deux chelicères apparemment épineux (peut-être une illusion due à la diffraction) et des mandibules styliformes.

 

comme ces bestioles ne sont pas très loin , je renouvelerai ces observations plus à loisir. Je cherche un moyen de les isoler de leur environnement sébacé ... qqu'un a-t-il une idée ?

 

le milieu d'observation utilisé : alcool 70°

 

a+

Modifié par patrice dx
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  • Admin

Bonsoir Patrice et tous,

 

ta remarque m'a donné l'idée de chercher ces fameux demodex, pas plus loin que le bout du nez

Je me souviens après avoir lu le Coupin il y a de fort nombreuses années avoir cherché et encore cherché ces fameux Demodex folliculorum, sans jamais en rencontrer ! Il me semble bien que sur la Liste nous en avions parlé et que personne n’en avait trouvé.

Pour moi cet acarien était devenu synonyme d’Arlésienne !

 

Alors la chasse est relancée.

 

Cordialement.

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