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Viscum album (le Gui)


Christian Aubert

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Le gui (Viscum album)

(Voir aussi les liens en fin de sujet)

 

J’ai toujours été fasciné par ce parasite qui envahit la plupart des vieux fruitier de mon coin de Haute-Savoie.

Comme d’habitude j’en ai coupé pour le nouvel-an et les embrassades porte-bonheur (faites-vous cela aussi ?), mais cette année, grâce à vous tous, je me suis penché de plus près sur cette espèce…

Je crois que j’ai vécu ceci un peu comme une barrière à franchir, avoir été élevé avec certaine coutume et d’un coup de rasoir déshabiller quelques secrets…

 

Bon, je ne vais pas m’étaler sur mon histoire et mes sentiments, revenons à la microscopie !

 

Le gui (Viscum album), appartient à la famille des Lauranthacées.

Ses noms vernaculaires sont : Gillon - Verguet - Blondeu - Bouchon -

Bois de Sainte-Croix - Vert de Pommier …

Il pousse dans l'hémisphère nord (sauf l'extrême nord) en Europe, en Afrique du Nord, et en Asie tempérée, sur différentes espèces d'arbres, notamment sur le peuplier, le pommier, le poirier, le tilleul, le robinier, le saule, parfois sur le chêne et le châtaignier, jusqu'à 1.300 m d'altitude

On en observe rarement sur le chêne contrairement à Panoramix le druide.

 

3 sous espèces m'ont été comuniquées par André Advocat :

-ssp album sur feuillus (fruitiers et autres)

-ssp abietis sur sapin (Abies alba)

-ssp austriacum sur pin rarement sur épicea

L'aspect des graines permet de différencier les différentes sous espèces.

Comme vous le savez, le gui est toxique et il est disséminé principalement par les oiseaux.

 

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Je ne résiste pas à vous faire partager cette magnifique planche tirée de :

http://caliban.mpiz-koeln.mpg.de/~stueber/...tical_list.html

Prof. Dr. Thomé, Otto Wilhelm - Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz in Wort und Bild für Schule und Haus.

A consulter absolument pour la beauté des planches !!!

 

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Voici maintenant une vue d’une section de branche de pommier âgé avec son parasite, en bas la préparation de la coupe dans le microtome de Ranvier entouré de polystyrène expansé.

J’ai du enlever une partie de la branche, la largeur avec départ de tige de gui avoisine les 15mm, le bois était très dur et de plusieurs années, j’ai eu beaucoup de peine à réaliser des coupes fines, le traitement au dakin après fixation m’a bien aidé !

On observe bien la pénétration des suçoirs dans le bois (xylème).

Il faut préciser maintenant qu’il existe deux sortes de parasite (plus quelques intermédiaires) :

 

-Les hémiparasites, chlorophylliens, c’est les cas du gui, qui captent la sève brute (ascendante dans le xylème) et qui finissent seuls leur synthèse pour leur nutrition.

-Les holoparasites (du grec holos= totalement), non verts, sont dépendants totalement de leur hôte.

Les hémiparasites sont les plus nombreux (80%).

 

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A propos de la pénétration du gui :

...

La touffe de Gui cache dans la branche parasitée de l'hôte un système complexe d'ancrage et de suçoirs. En effet, ce système endophytique comprend un suçoir primaire massif à croissance radiale à partir duquel des expansions latérales produisent des cordons corticaux. Sur la face interne de ces cordons se développent des suçoirs secondaires.

Plus précisément, ces suçoirs sont au contact du cambium de l'hôte et différencient, au niveau de l'interface, une zone méristématique intercalaire qui continue à se diviser à mesure que le diamètre de la branche grossit. La croissance des suçoirs a donc lieu « à reculons », la progression se faisant de manière passive au fur et à mesure que le bois nouveau de l'année est formé.

Sur le plan cellulaire, ces suçoirs assurent la continuité vasculaire avec l'hôte et permettent au parasite de prélever l'eau et les sels minéraux qui circulent dans l'hôte.

 

Comme dans les autres interactions chez les plantes, l'hôte réagit dans une réaction de défense adaptée à son partenaire. Si le partenaire est repoussé, l'hôte synthétise abondamment des polyphénols, bloquant sa progression. Si au contraire, l'hôte est accepté, la synthèse de polyphénols est réduite et ne fait pas obstacle à la progression du suçoir.

...

Texte tiré de Biologie végétale, associations et interactions chez les plantes, Emile Duhoux et Michel Nicole, éditions IRD

 

 

 

Ci-dessous une mosaïque de 6 images au 4x (RN au foyer).

Mouvementé n’est-ce pas ?!

X : Xylème

S : Suçoir

T : Tige de gui

Coloration à la safranine +*, montage GG.

* J’ai coloré aussi au vert de méthyle, mais je crois que je vais abandonner cette double coloration, le vert est bien trop fugace !

 

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Un gros plan sur un suçoir …

L’espèce d’aiguillon au bout du suçoir n’est pas à prendre en considération.

C’est une fente dans le bois apparue après traitement.

 

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Juste pour bien démontrer la traversée du suçoir, du phloème (sève élaborée) au xylème (sève brute).

P : phloème

X : Xylème

S : Suçoir

Les taches foncées dans le phloème sont des cristaux d’oxalate.

 

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Un test avec filtre de Rheinberg bleu et jaune.

On observe (il me semble ?) un chaos de xylème dans le suçoir, suite à l’enracinement du gui.

J’ai encore quelques coupes transversales de tiges de gui dans mon fixateur, j’espère qu’elles seront en bon état pour les colorer et vous les soumettre si vous le désirez.

 

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***************************** Coupes de tige **************************************

 

Après un affûtage indispensable, une coupe de tige de gui d’un diamètre d’env.2,5mm

Vue d’ensemble, mosaïque de 2 images au 4x

Coloration Safranine et vert intense, GG.

 

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Coupes de tige (merci de me corriger si erreurs !)

Pm : Parenchyme médullaire ou moelle (cellules de réserves)

S : Sclérenchyme (cellules de soutien)

X : Xylème (vaisseaux, sève brut ascendante)

P : Phloème (vaisseaux, sève élaborée descendante)

Pl : Parenchyme lacuneux

C : Cuticule, épiderme

 

? : Rayon médullaire

 

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Ci-dessous, une série de photo de l’épiderme à la Toucam + obj.20x

Sur la photo du bas on observe un cristal d’oxalate.

 

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Et ici des cellules qui on l’air de présenter une ouverture dans la cuticule ?? (comme des stomates) , on les observe régulièrement répartis tout autour de la tige ...

 

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Pour finir une vue avec filtre de Rheinberg bleu+jaune pour faire ressortir les cristaux d’oxalate (taches jaune vif)

 

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***************************** Informations diverses **************************************

 

Le gui par Charles DECLERCK : à lire absolument !

http://members.chello.be/sf15590/Gui1.htm

 

Le même article mais avec possibilité de visionner des images plus grandes est disponnible sur mon site :

http://www.microscopie.ch/microscopie/articles/gui/gui.php

 

 

Pensez à vous embrasser sous le gui !!

Christian

Edited by Christian Aubert
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