Dominique. Posté(e) le 10 novembre 2018 Signaler Partager Posté(e) le 10 novembre 2018 (modifié) Le lierre grimpant. Cette présentation va s’intéresser au Lierre grimpant .Cette plante a en effet un comportement étonnant .Le texte a été inspiré en grande partie de la Hulotte N°106 dont le sujet du numéro est le Lierre.Première étrangeté sa floraison est tardive puisque elle est l’ une des dernières fleurs de l’ année ce qui fait la joie de abeilles à une période où elles ‘n ont plus beaucoup d’endroits à butiner .Du fait des conditions climatiques hivernales le fruit du Lierre grimpant va murir lentement pour arriver à maturation en fin d’hiver début du printemps .En Février les oiseaux n’ ont plus de ressources alimentaires et les graines de Lierre deviennent une aubaine .Le lierre assure ainsi efficacement sa dissémination car , en dehors du Pigeon qui peut broyer les graines, les autres oiseaux absorbent le fruit , digèrent la pulpe et rejettent la graine dans les fientes . Dépourvue de sa pulpe la germination gagne en efficacité.La graine sur le sol va germer en 15 jours, le lierre commence sa vie . Cette vie va se développer en 3 étapes.La germination - la croissance horizontale et la croissance verticale.Au cours des deux dernières parties de son développement la plante va se comporter de manière totalement différente suivant la période. Les mêmes organes vont avoir des fonctions dissemblables . Notre présentation portera sur les modifications morphologiques qui accompagnent ces deux périodes. Période de croissance horizontale :La plante est donc principalement formée par un long câble - vert - flexible est très résistant. L’enchevêtrement des tiges des différents pieds de lierre va former, surtout dans les bois , d’immenses pelouses qui couvrent le sol , à 15 cm au-dessus . La graine se trouve sur le sol, elle va germer . Cette tige initiale va s’orienter à la recherche de l’ ombre le but étant de découvrir l’ agent qui fait de l’ ombre - surtout l’ arbre - le mur - le poteau .Mais ce comportement à l’inconvénient de l’ éloigner du soleil et de son effet dynamisant sur la synthèse des protéines par les feuilles .Les éléments nutritifs vont donc venir essentiellement des racines. Il y a un couplage entre le développement d’une feuille (- rendue faiblement efficace par l’ombre) et les racines Au départ à chaque feuille il y a formation d’ une ébauche de racine . Cette ébauche de racine va s’adapter aux circonstances de la vie de la tige de Lierre. Cette radicelle peut rester latente En effet lors de la pérégrination la tige du lierre rencontre de nombreux obstacles qu’elle doit surmonter et dépasser - Durant cette période les radicelles restent latentes c’est-à-dire qu’elles ne prennent pas la forme de la période de croissance horizontale ni celle de croissance verticale comme on va le découvrir plus loin .La coupe de la tige à ce niveau nous donne l’image suivante : La période de croissance horizontale :Les deux ébauches de racine vont, au contact du sol, se transformer en une racine qui se divise au cours de sa pénétration dans l’humus. (le plus souvent seule une ébauche présente un développement notable) .Coupes de racines : La vitesse de croissance du lierre est autour de 40 à 60 cm par an. La période horizontale peut ainsi se prolonger pendant des années. La période de croissance verticale :A un moment de sa vie le lierre rencontre enfin un obstacle vertical .Cette rencontre va déclencher dans le lierre un nouveau programme de développement .Le lierre est désormais attiré par la lumière et il va rechercher la verticalité. Les radicelles ne vont plus se transformer en racines : Leur nombre prolifère et elles se tassent les unes contre les autres - en lignes serrées - Leur forme se modifie pour devenir des crampons. Des coupes sont effectuées depuis la tige principale du lierre jusqu’ à l’extrémité des crampons :Regardons d’ abord la tige :Coupe de la tige transversalement : Coupe longitudinale : en 1 Coupe précisant l’origine des crampons : Ce qu’il faut noter est -- l’importante modification de la structure du parenchyme cortical ; avec l’apparition d’axes vasculaires - à raison de 1 axe par crampon.--la lignification des tissus à l’ origine des crampons - (renforcement mécanique de la qualité de ces tissus) . Coupes transversales des crampons en 2 et 3 A correspond à la matière arrachée au mur lors du décollement de la tige. --Dès leur origine des crampons vont développer une multitude de poils .Ce sont ces poils qui vont s’insinuer dans les moindres anfractuosités du support . A – Poils .B – Éléments du mur . Coupes longitudinales réalisées à la partie initiale des crampons, près de la tige :En A la multitude des poils. L’examen des poils met en évidence 2 choses : 1 - Leur origine correspond au développement en longueur des cellules de la couche superficielle de l’épithélium. 2 --L’étude de ces prolongements met en évidence l’apparition de nombreuses vésicules à leur extrémité : La microscopie électronique a découvert dans ces vésicules la formation de nano grains.( Entre 50 et 80 nano mètres) Image extraite de la référence 3. La biochimie a découvert que ces nano grains sont formés d’un mélange ---de polysaccharides, de protéines Arabinogalactane , de calcium . Les vésicules s’ouvrent vers l’ extérieur et durcissent fixant les crampons de manière très étroite au support . Lorsque l’on essaie d’ arracher une tige de Lierre du mur le plus souvent le crampon casse et reste collé ( ou emporte une morceau d’ écorce ou une couche du revêtement du mur ).A ce mécanisme il faut ajouter une rétraction des crampons au fur et à mesure de leur vieillissement. L’adhérence de la tige au support s’en trouve renforcée. Le lierre peut ainsi monter à des hauteurs de 30 mètres avec un tronc pouvant atteindre chez un vieux lierre une quinzaine de centimètres - Cette lente ascension prend au lierre entre 30 à 40 ans . Donc les crampons ne détruisent pas le support et ne servent pas à l’alimentation -Ces crampons ne pénètrent pas l’arbre – Le lierre n’est donc pas un parasite.Les feuilles ont désormais pris le relais des racines - la photosynthèse est stimulée par le fort ensoleillement qu’autorise la nouvelle position élevée du lierre. L’efficacité du cette colle est remarquable ; elle n’adhère cependant ni à l’aluminium ni au verre. Au fur et à mesure de sa vie le lierre entoure l’arbre - des mesures ont constaté que cette présence ne semble pas gêner la croissance de l’arbre. Le diamètre du tronc continu son développement le lierre du fait de sa souplesse s’adapte à cette croissance Par contre pour les toitures les choses ne sont pas aussi optimistes. Reste la question des récepteurs qui permettent à la plante de se repérer dans son environnent.Pour répondre à cette question il faut explorer la partie la plus distale de la tige. Ce qui caractérise cette coupe est la présence de poils ( A ) à la superficie du cylindre de la tige nouvelle.La forme de ces poils n’est pas celle rencontrée sur les crampons .Ces poils ont une base sur laquelle se développent plusieurs cellules . Quelle est la fonction de ces poils : récepteurs de pression ? Analyseurs de la qualité du support. ? et bien d’autres possibilités. Conclusion : Le lierre a mis au point un protocole de croissance complexe faisant intervenir au moins 2 programmes génétiques très différents.Il sera intéressant de comparer avec la Vigne vierge qui est aussi une plante grimpante - A suivre -References 1 --La Hulotte N° 1062 --The attachment strategy of English ivy: a complex mechanism acting on several hierarchical levels. Bjoörn Melzer, Tina Steinbrecher, Robin Seidel, Oliver Kraft, Ruth Schwaiger and Thomas Speck. J. R. Soc. Interface (2010) 7, 1383–1389 3 --Nanoparticle biofabrication using English ivy (Hedera helix). Jason N Burris, Scott C Lenaghan, Mingjun Zhang and C Neal StewartJournal of Nanobiotechnology 2012, 10:41 Dominique. Deux images intéressantes.Les cellules de la tige du lierre ont une extrême richesse en macles. Image en lumière polarisée : Image d’une coupe de tige de 2 ans :La couverture des cellules épithéliales est faite par une cuticule dont la cutine réalise une jolie ornementation . Modifié le 11 novembre 2018 par Dominique. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Klaus Herrmann Posté(e) le 11 novembre 2018 Signaler Partager Posté(e) le 11 novembre 2018 Félicitations pour cette travaille superbe Dominique sur une plante j´aime seulement un petit peu. Mais fotos montrent la situation où je l´aime pas du tout et après un petit peu. Le lierre grimpe si vite que je dois faire na nettoyage deux fois par an!La coloration est cette variante tu m´a écrit? Wacker ASim II et l´Alcianblau tu laisse seulement 30 sec? Ca fait le vert? La couverture des cellules épithéliales est faite par une cuticule dont la cutine réalise une jolie ornementation .Cette Ornementation me plaît beaucoup je vais le chercher. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Klaus Herrmann Posté(e) le 11 novembre 2018 Signaler Partager Posté(e) le 11 novembre 2018 Pardon il faut corriger: mes photos... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dominique. Posté(e) le 11 novembre 2018 Auteur Signaler Partager Posté(e) le 11 novembre 2018 Bonsoir Klaus Tu as un lierre très vigoureux sur ton mur et sur le toit de la dépendance - Méfie - toi – car la tige du lierre passe sous les tuiles et dérange la toiture . La dernière bouteille de Bleu Alcian que tu m’ as envoyé est une excellent colorant ++ Après Acridinrot – Acriflavin 4 minutes - 3 rinçages à l' eau . Tu utilises ensuite 2 gtt de Bleu Alcian - Action 30 à 40 secondes tu obtiens un joli vert . - Action autour de 1 minute tu as du vert et du bleu . - Action plus de 2 minutes tu n’ as que du bleu . Merci pour la qualité de tes colorants.Amicalement Dominique.d Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jean-Luc Bethmont (Picroformol) Posté(e) le 11 novembre 2018 Signaler Partager Posté(e) le 11 novembre 2018 Bonjour Dominique, Je me répète peut-être mais encore un sujet intéressant et surtout très didactique !Dans ta conclusion tu parles de deux programmes génétiques ne faudrait -il pas parler plutôt d' une régulation de certains gènes en fonction de l' environnement (épigénétique)?Cordialement,JL Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dominique. Posté(e) le 11 novembre 2018 Auteur Signaler Partager Posté(e) le 11 novembre 2018 Bonsoir Jean- Luc Dire « il y a 2 programmes » est en effet aventureux – la génomique fonctionnelle est une partie de la biologie moderne que j’ignore et qu’à mon âge je ne pourrai plus apprendre vue la rudesse de l’entreprise. Amicalement Dominique Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Klaus Herrmann Posté(e) le 12 novembre 2018 Signaler Partager Posté(e) le 12 novembre 2018 Merci Dominique pour ton protocol des variantes de l´usage de mon Wacker ASim II. Je suis toujours en cours de trouver une nouvelle recette de mon Etzold vert mais une componente essentielle est disparu du marché international des colorants et je n´ai pas trouvé une pour le remplacer. Mais le résultat de Wacker en combination avec Alcianblau en 30 sec. donne un aspect similaire comme Etzold vert. Peut-être le résultat dépends de la plante; mais la direction est donné par les recherches de toi! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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