Jean Marie Cavanihac Posté(e) le 5 septembre 2023 Signaler Partager Posté(e) le 5 septembre 2023 (modifié) Les dolioles Les dolioles , organismes marins du phylum Cordata et class Thaliacea, comme leur nom l’indique (dolios = tonneau en Grec) ont une forme de tonnelet. Forme encore renforcée par la présence de bandes musculaires semblables aux cerclage métalliques des tonneaux. Le phylum cordata lui même se subdivise ainsi : on voit donc que les tuniciers/tunicata dont font partie les Thaliacea sont … nos lointains cousins puisque pourvus d’une corde – rudiment de colonne vertébrale . L’étude des dolioles, qui peuvent proliférer très rapidement selon les conditions environnementales, n’est pas aisée, car il est difficile de les conserver vivants lors de campagnes de prélèvement et leur état après fixation pour leur conservation donne à peu prés ceci ! J’ai eu la chance à plusieurs reprises d’en capturer des spécimens, probablement entraînés à proximité des cotes par les courants. L’observation étant faite dans les 2 heures qui suivent permet de visualiser un certain nombre de détails intéressants. Il faut noter que leur cycle de reproduction est … compliqué et peu connu faisant intervenir 3 générations d’individus dont 2 stériles selon le schéma suivant : (désolé je n’ai pas toutes les phases de développement Les oozoïdes développent une longue chaîne d’individus : les gastrozoïdes qui alimentent la colonie, ensuite chaque gastrozoïde se développe en Phorozoïde qui, comme son nom l’indique, va porter une chaîne de bourgeons qui deviendront chacun un Gonozoïde. On voit donc qu’il y a un facteur multiplicatif grâce aux deux générations ce qui explique l’explosion du nombre de spécimens Gonozoides. Les gonozoides possèdent testicules et ovaires mais ne s’autofécondent pas : la fécondation se fait dans l’eau avec l’apport des gamètes d’un autre spécimen. Il en résulte une larve nageuse avec une ébauche de queue qui va évoluer en Oozoïde .Aprés cette rapide présentation pour présenter la place des 2 types de spécimens collectés voici des images de Gonozoïdes (vue de dessus et de gauche : il ne s’agit pas du même spécimen : Doliolum denticulatum Le corps est séparé en deux parties par un septum perforé derrière les fentes brachiales. Celles ci servent uniquement à la respiration par circulation de l’eau au travers du siphon entrant. Elles sont garnies de cils et ces mouvements suffisent pour que l’individu se déplace lentement dans l’eau. En cas de danger les bandes musculaires se contactent et l’eau chassée par le siphon atrial propulse l’individu en avant Ganglion nerveux : il étend des ramifications dans l’ensemble du corps Système digestif : la capture des particules alimentaires se fait dans le siphon brachial : L’ endostyle est formé d’une gouttière bordée de cils qui produit un mucus qui remonte vers les deux arcs péricoronaux(péripharyngaux) pourvus de cils aussi qui secrètent un mucus qui fixe les particules et par la forme du nœud spiralé, créent un courant qui dirige celles ci vers l’entrée de l’oesophage : ce processus est très bien décrit dans cette vidéo de 1967 :https://www.canal-u.tv/chaines/cerimes/animaux/le-mecanisme-alimentaire-de-la-doliole Coeur : (flèche rouge) il fait circuler un liquide lymphatique contenant quelques amoebocytes ..Comme chez les autres tuniciers il pompe une centaine de fois dans un sens puis une centaine dans l’autre sens. En bas à gauche : endostyle, à droite : estomac Video montrant les mouvements du coeur et ceux du système digestif : estomac à gauche , endostyle en haut : Modifié le 5 septembre 2023 par Jean Marie Cavanihac Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jean Marie Cavanihac Posté(e) le 5 septembre 2023 Auteur Signaler Partager Posté(e) le 5 septembre 2023 (modifié) Le système digestif : il s’agit du détail de la première image : on voit mieux l’endostyle et sa gouttière centrale à gauche, puis l’entrée de l’oesophage, l’estomac , l’intestin et l’anus . On distingue le coeur à l’extrémité droite de l’endostyle : Voici la forme Oozoïde : Le spécimen n’est pas tout à fait mature : en effet on distingue en bas à droite le début du stolon qui va porter la chaîne de gastrozoïdes : l’endostyle est toujours présent mais le système digestif régresse de même que les fentes brachiales dont il ne reste que 4 ou 5 exemplaires. Cette forme va dégénérer pour devenir un simple flotteur qui sera nourri par les futurs gastrozoïdes La biologie des dolioles est un facteur à prendre en compte dans la consommation des espèces de phytoplancton car elles entrent en concurrence avec d’autres espèces. Leur prolifération à certaines périodes de l’année peut être exponentielle : par exemple un seul oozoide qui donne naissance à un chapelet de 50 gastrozoides, chacun d’eux donnant naissance à un phorozoïde, qui porte aussi 50 gonozoïdes cela fait 2500 individus sexués à partir du seul gonozoïde de départ ! https://lanwebs.lander.edu/faculty/rsfox/invertebrates/diliolum.html https://www.skio.uga.edu/2018/07/30/skidaway-institute-researchers-probe-doliolid-secrets/ https://archimer.ifremer.fr/doc/1967/publication-3871.pdf https://publications.csiro.au/rpr/download?pid=csiro:EP1312315&dsid=DS2 AmitiésJMC Commentaires si besoin : ici : https://forum.MikrOscOpia.com/topic/19748-etude-dans-lencyclop%C3%A9die-dolioles-commentaires/ Modifié le 5 septembre 2023 par Jean Marie Cavanihac Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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