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Posté(e) (modifié)

Galles sur feuille de chêne    suite

 

 

Dans le  premier article  qui a abordé  la galle du chêne 

https://forum.MikrOscOpia.com/topic/20210-discomyc%C3%A8tes-sur-feuille-de-ch%C3%AAne/

 Jmaffert   a redressé  un diagnostic  erroné    et Tryphon   nous a  fourni   un lien très intéressant sur les galles

https://www.zoom-nature.fr/la-galle-lenticulaire-du-chene/

Dans  ce second article  l’ intérêt  est porté sur la structure des galles

En effet  sur la même feuille   il a  été possible de découvrir  4 galles  différentes

3 déjà présentées.

 

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Photo N°1 galle suite à la piqure de la guêpe ?

Photo N° 2 galle  suite à la piqure de la guêpe  Neuroterus quercusbaccarum

Photo N°3 galle  suite à la piqure de la guêpe?

 ( sur le Web  il apparaît une grande  confusion dans les dénominations des guêpes)

Et  une quatrième  pas encore photographiée. :

 

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Il s’ agit d’une galle  suite à la piqure de la guêpe :Neuroterus  numismalise .

 

 

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En coupe  :

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Des coupes   sont réalisées 

Coupe après  inclusion dans la paraffine  section de 30 µm.

Coloration avec Acridine  /Acriflavine/Bleu Alcian  .

                         Bleu Alican  seul

                         Bleu coton  lactophénol .  

D’abord  deux coupes  sans aucune préparation  ni  coloration :

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1                   1  Cellules épithéliales

2                   2    Cellules colorées naturellement  en rouge  indice de la présence de caroténoïdes

       3   Parenchyme

      4   Réseau vasculaire

      5  Cellules limitant la cavité de développement de la larve

Coupe colorée au Bleu Alcian après la préparation classique     alcool/acide acétique / formol   .

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Coupe  colorée après préparation  Acriflavine/Acridine/Bleu Alcian

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A-cellules épithéliales 

B-cellules lignifiées

C-cellules à paroi cellulosiques

Réalisation  de coupe  de la Galle N°1:

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A – zone  d’attache à la feuille, lieu où passent  les  vaisseaux reliant le système circulatoire de la feuille  au système circulatoire de la galle.

B --loge  où la larve  peut se développer.

C –parenchyme  fait  surtout de cellules  à paroi cellulosique  riche  en plastes

D –parenchyme périphérique riche  en cellules en lignifiée  assurant la solidité de la structure.

 

 

Les coupes  suivantes ont été colorées  avec Le bleu  Coton lactophénol :

 

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En moyenne les cellules mesurent autour de 56 µm

Les plastes   mesurent autour de 5 µm

Si on utilise  la lumière polarisée on retrouve  la croix caractéristique  créée par la présence de l’amidon  Les plastes   sont donc des amyloplastes.

 

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Coloration  avec du Lugol  ( iode ):

 

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Une grande quantité de cellules prennent  le colorant confirmant la présence de l’amidon.

Dernière image  sur la périphérie de la galle  N°4:

 

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Les cellules épithéliales sont  couvertes  (A) par une épaisse  couche de  cire isolante ( cuticule ).

 

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Commentaire  sur la formation des galles (Cécidogenése ):

La formation d’une galle après une piqûre de guêpe (ou plus souvent d’un insecte comme un cynips, un puceron ou un acarien) est un phénomène qui relève d’une interaction complexe entre la plante et l’insecte.La larve qui se développe  dans la  galle   semble aussi synthétiser des molécules actives  sur la croissance de la Galle.

 Voici comment cela s’explique :

1. Une croissance cellulaire contrôlée, pas anarchique

La galle n’est pas une simple prolifération désordonnée de cellules. Elle résulte d’une reprogrammation ciblée du développement de la plante par l’insecte. Les substances injectées (salive, toxines, hormones) agissent comme des signaux qui modifient l’expression de gènes spécifiques de la plante, notamment ceux impliqués dans :

La morphogenèse (forme de la galle)

La différenciation cellulaire (types de cellules formées)

La division cellulaire (où et comment les cellules se multiplient)

Cette interaction est si précise que chaque espèce d’insecte produit une galle avec une architecture caractéristique (taille, forme, texture, couleur), presque comme une "signature".

Ces différences reflètent des mécanismes moléculaires distincts, où l’insecte "reprogramme" la plante de manière spécifique.

 

 

4. Preuves scientifiques récentes

Des études en génomique et en biologie moléculaire ont montré que :

Les insectes gallicoles injectent des ARN ou des protéines capables de modifier l’expression des gènes de la plante hôte.

Certaines galles expriment des gènes normalement actifs uniquement dans des organes spécifiques de la plante (comme les racines ou les fleurs), ce qui suggère une redirection du programme de développement.

 

 

1. L’injection de signaux par l’insecte

Lors de la piqûre ou de la ponte, l’insecte injecte un cocktail de molécules dans le tissu végétal. Ces molécules incluent :

a. Effecteurs protéiques

Fonction : Ces protéines, souvent sécrétées par les glandes salivaires de l’insecte, ciblent des voies de signalisation spécifiques de la plante.

Protéines similaires à des hormones végétales (comme les auxines ou les cytokinines) qui mimétisent ou perturbent les signaux de croissance de la plante.

Enzymes modifiant les parois cellulaires (pectinases, cellulases) pour faciliter la pénétration et la diffusion des signaux.

Protéines inhibitrices de défenses (comme des inhibiteurs de protéases ou de l’éthylène) pour supprimer les réactions immunitaires de la plante.

 

b. MicroARN (miARN) et ARN interférents

Fonction : Certains insectes injectent des miARN capables de réguler négativement l’expression de gènes de la plante, en ciblant des ARN messagers spécifiques.

Exemple : Des études sur les pucerons ont montré que leurs miARN peuvent réprimer des gènes impliqués dans la défense ou la morphogenèse foliaire

 

c. Phytohormones et leurs analogues provenant de la plante hôte  mais détournées dans leur fonction

Auxines : Stimulent la division cellulaire et l’élongation, souvent responsables de la croissance initiale de la galle.

Cytokinines : Favorisent la différenciation cellulaire et la formation de tissus spécialisés (comme les poils ou les vaisseaux conducteurs dans la galle).

Gibbérellines : Peuvent être impliquées dans l’allongement des cellules.

Acide abscissique (ABA) : Parfois détourné pour modifier la réponse au stress ou la fermeture des stomates.

2. Réponse de la plante : reprogrammation du développement

Les signaux injectés par l’insecte déclenchent une cascade de réactions dans la plante, aboutissant à la formation de la galle. Voici les étapes clés :

.a  Activation de voies de signalisation

Voie des MAP kinases : Impliquée dans la transduction du signal de stress et la division cellulaire.

Voie de l’éthylène : Souvent réprimée pour éviter la sénescence ou la nécrose des tissus.

Voie du calcium : Les flux de Ca² intracellulaires peuvent activer des facteurs de transcription liés à la croissance.

b. Modification de l’expression génique

Gènes de développement : Des gènes normalement actifs dans les méristèmes (zones de croissance) ou les organes floraux sont réactivés dans les cellules de la galle. Par exemple :

Gènes KNOX (impliqués dans le maintien des cellules souches végétales).

Gènes WUSCHEL (régulateurs de la différenciation).

Gènes métaboliques : Augmentation de l’expression de gènes codant pour des enzymes de biosynthèse de nutriments (sucres, acides aminés), qui nourriront l’insecte.

c. Remodelage du cytosquelette et de la paroi cellulaire

Protéines du cytosquelette (actine, tubuline) : Leur organisation est modifiée pour permettre une division cellulaire asymétrique ou une expansion directionnelle.

Enzymes de modification de la paroi (expansines, xyloglucane transférases) : Permettent l’expansion et la différenciation des cellules.

3. Spécificité de la galle : un dialogue évolutif

La forme et la structure de la galle dépendent d’une co-évolution entre l’insecte et la plante :

L’insecte a développé des effecteurs capables de cibler des gènes clés de la plante hôte.

La plante peut, en retour, évoluer pour résister à ces manipulations (par exemple, en modifiant ses récepteurs hormonaux ou en activant des défenses ciblées).

4. Outils pour étudier ces mécanismes

Les chercheurs utilisent :

Le séquençage ARN (RNA-seq) : Pour comparer l’expression des gènes dans les tissus sains et galligènes.

La CRISPR-Cas9 : Pour inactiver des gènes candidats et observer l’effet sur la formation de la galle.

La microscopie confocale : Pour visualiser les modifications du cytosquelette ou la localisation des hormones

 

En résumé

La galle est bien le résultat d’une manipulation génétique fine par l’insecte, qui exploite les voies de développement de la plante pour créer une structure adaptée à ses besoins.

Besoin de protection      Besoin de nutriment  ‘les galles  deviennent   des greniers  d’ amidon

Ce n’est pas une croissance anarchique, mais une réorganisation contrôlée du tissu végétal, presque comme un "organe" supplémentaire imposé par l’insecte.

 

Références:

Guides  des Galles de France  et  d'Europe

Le texte  est issu d'une  discussion avec Chat Mistral IA.

 

Dominique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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