Jean Marie Cavanihac Posté(e) le 27 août 2022 Signaler Partager Posté(e) le 27 août 2022 (modifié) Il existe plusieurs espèces de bryozoaires marins (littéralement à partir du grec Bryo : mousse et Zoos animal) dont certaines possèdent des loges calcaires contenant les individus (ou Zoïdes) mais l’observation ci dessous explore une autre espèce qui ne possède pas de structure calcaire, donc reste molle et assez transparente pour voir l’anatomie interne des spécimens.Il s’agit ici d’un bryozoaire cnenostome zoobotryon verticillatum (toujours du grec : zoos : animal et botryos : grappe de raisin ). Plus connu sous le surnom de bryozoaire spaghetti car il ressemble assez aux vermicelles asiatiques ! Image de l’échantillon : Bizarrement sur le net on trouve beaucoup de photos de ces buissons d’individus sur des sites de plongée par exemple mais très peu d’images microscopiques des zoïdes eux mêmes. Donc allons documenter cet aspect d’autant qu’il s’agit de spécimens faciles à prélever et qui se conservent plusieurs jours pour leur étude.Quand on parle de buissons ce n’est pas une image ,les colonies peuvent atteindre 30 cm de diamètre voire 1 m et dans les ports peuvent causer des dégâts sur les prises d’eau en les obstruant ! Ils se développent rapidement lorsque l’eau de mer atteint les 22 degrés ce qui a été le cas cette année pendant plusieurs semaines. Buisson à 80 cm de profondeur et site du prélèvement, à droite sur une coque. On y distingue deux types d’individus : Les autozoïdes chargés de nourrir la colonie et un autre type : les kénozoïdes qui forment un stolon servant de support aux autozoïdesVoyons le détail d’un autozoïde : à droite détail du lophophore à 8 branches couvertes de cils qui ramènent les particules nutritives vers la bouche située au fond du cône formé par ces branches. ( Cliquer sur les images ) On voit sur l’image commentée à gauche, le système digestif qui forme un « U » se repliant au fond de la loge avec la partie descendante depuis la bouche qui comprends le pharynx, l’œsophage, et ce qui tient lieu d’estomac :un gésier capable de casser les diatomées et le cardia qui débouche sur l’intestin en partie remontante. Celui ci se termine par l’anus situé à l’extérieur du lophophore au niveau de la bouche ce qui les classe dans les ectoproctes. Il est d’ailleurs assez amusant de voir le mouvement de déglutition de l’œsophage lorsque qu’une particule est ingérée ! Un montage de trois images illustre ce processus Le lophophore peut se rétracter dans le corps de l’individu au travers de l’ouverture grâce à un muscle dont on distingue les fibres attachées au bas du zoïde dans ces individus rétractés. (flèches sur l’image ) . L’extension du lophophore se fait par contraction de muscles circulaires dans la paroi de la loge, qui par la pression induite, éjectent celui ci. Le second type de zoïde est le kénozoïde qui comporte moins de détails mais on y distingue une structure centrale le funiculus (latin : cordon) qui relie chaque kénozoïde .Ce dernier est sous pression et si on le perce la structure devient flasque. Sur cette image on voit qu’un réseau de cellules relie le funiculus aux bases de chaque zoïde . Vraisemblablement ce réseau sert au transport et au partage des nutriments.Au point (nœud) ou deux branches de kénozoïdes se séparent on observe une structure dite « rosette » reliant les funiculus de chacune des branches, son rôle est mal connu et elle est difficile à observer : en voici une tentative ! suiteLes kénozoïdes portent des bourgeons qui deviendront de futurs autozoïdes (image qui m’évoque toujours les œufs extraterrestres dans Alien !) . Le mode de reproduction est peu documenté, en tous cas je n’ai rien observé à ce sujet. Mais voir référence ci dessous . En dehors du problème causé par le volume des colonies, il y a également la capacité de filtration des autozoïdes qui vient en concurrence des mollusques filtreurs pour la capture du plancton.Point positif , cependant, les colonies servent aussi d’abri pour les poissons juvéniles et portent souvent d’autres espèces comme ces caprelles (à gauche) qui s’y agrippent ou ce petit nudibranche trouvé sur le spécimen, qui broute sur les stolons ! Références :http://lanwebs.lande...zoobotryon.htmlhttps://doris.ffessm.fr/ref/specie/520ANDRÉ Frédéric, HARMELIN Jean-Georges, PEAN Michel in : DORIS, 21/03/2021 : Amathia verticillata (delle Chiaje, 1822),https://platewatch.n...erticillata.pdfClassification :https://www.marinesp...tails&id=851581Reproduction :https://link.springe...435-019-00438-4Une étude intéressante quand au protocole utilisé pour déterminer la capacité de nutrition :https://www.tandfonl...30.1968.9515230--- Commentaires sur ce sujet : ici https://forum.MikrOscOpia.com/topic/19403-zoobotryon-amathia-verticillata-commentaires/?p=80486 Modifié le 1 septembre 2022 par Jean Marie Cavanihac Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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