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Petit bout de l'histoire de l'Optique.


Tryphon T

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  • Admin

INTRODUCTION

 

La plupart des lentilles, miroirs ou prismes sont en verre fabriqué par l' Homme.

Aussi si l'on veut comprendre l'évolution des techniques de fabrication des composants optiques, il est utile, d'abord (ou en parallèle) de dresser la chronologie de l' histoire du verre.

En effet on ne peut pas envisager le moindre développement d'instruments optiques si on ne possède pas de verre de qualité suffisante.

Il reste bien sûr les pierres naturelles polies, car on sait polir depuis très longtemps, mais on ne va pas bien loin avec.

Nous nous intéresserons ici à la technologie des vitres chez les romains , car ils utilisaient des vitres de verre manufacturées .

 

 

LES VITRES EN VERRE CHEZ LES ROMAINS DU PREMIER SIÈCLE

 

Certes, le verre soufflé existait déjà, mais pour faire du verre à vitres, il fallait inventer une nouvelle technique.

C'est ce qu'ont fait les Romains au Premier siècle AV JC . Ils coulaient du verre sur un support (marbre par exemple) et l'étiraient à la pince . Il était alors grugé pour donner des carreaux d'une trentaine de cm de côté.

Il est intéressant de reproduire ces techniques pour comprendre l'ensemble des nombreux problèmes posés aux vitriers de l'époque.

On comprend alors qu'on était encore bien loin des premiers verres de lunettes du XIII ème siècle ( Vers 1250 )

 

Une intuition subite m'a poussé, après autorisation des propriétaires, à aller "fouiner"  dans un champ qui surplombe une villa Gallo-Romaine du 1er Siècle (Après JC)

A l"aplomb du sudatorium, j'ai rapidement trouvé des fragments de verre qui auraient pu être du verre à vitres.

 

La couleur et l'épaisseur ainsi que la non transparence coïncidaient, restait à trouver d'autres indices au microscope.

 

LC-1.jpg

Vous pouvez agrandir

 

On voit sur cette photo au Polyvar, de nombreuses bulles prises dans la masse du verre.

Mais vu l'épaisseur de l'échantillon (4 mm dans sa partie la plus épaisse et 3 mm dans la plus fine) on ne peut photographier que la partie superficielle de l'échantillon.

 

LC-51-600.jpg

 

Le signe distinctif des vitres Romaines est qu'elles sont étirées à la pince.

Cela donne d'une part des vitres qui ne sont pas plates mais dont un côté est plus fin que l'autre , et d'autre part, les bulles qui sont incluses dans le verre sont allongées dans le sens de la traction. On ne peut voir cela qu'à la loupe binoculaire par transparence;

Quant à la transparence des vitres, de couleur verte, il n'y en aucune, les bulles de toutes tailles sont trop nombreuses pour la formation des images, mais laissent passer la lumière.

 

Surface 200 X.jpg

 

Sur cette dernière photo prise en perspective au Phomi II G environ 200 X , on peut s'imaginer la surface de la vitre, avec ses reliefs. J'ai marqué q'une flèche R une image caractéristique d'une rayure.

(Celle-ci est microscopique comparée à d'autres)

Sur les échantillons récoltés, les rayures sont nombreuses étant donné que le champ est cultivé et labouré tous les ans, sans compter le passage de "disques". 

 

CONCLUSION .

Nous avons bien tous les indices pour croire que nous sommes bien en présence d'un verre de vitre utilisé dans les thermes d'une villa Gallo-Romaine datant de 2000 ans.

 

Etant donné la complexité (ou la spécialisation) pour l'époque de cette fabrication, on ne peut imaginer que pour couvrir la demande des riches propriétaires de tout l' empire Romain, que ces vitres étaient produites dans de véritables usines (A Rome ?) et ensuite acheminées le long des "via".

On peut aussi  imaginer les avatars qui ont dû arriver à ces précieuses denrées au cours de ces longs voyages...

 

La route sera encore longue pour observer les lunes de Jupiter ou les micro-organismes...

 

 

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@Tryphon

je m'en doutais quelque peu mais non avec autant de précision que celles que tu apportes

Une analyse chimique de ce verre pilé et broyé pour avoir une idée du pourcentage sodique et de la nature de la silice

utilisée. De même une lame mince réalisée par polissage pourrait mettre en évidence des défauts sous éclairage polarisant

Enfin, un peu de ce verre broyé et l'utilisation d'huiles d'indice et d'un mircoscope pour mesurer la frange de Becke renseignerait sur la température de fusion de ce verre

Et donc confirmerait un peu plus ta découverte

 

cordialement

SDS

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