Aller au contenu

Ecorce Rhytidome Bouleau


Dominique.

Messages recommandés

Écorce     Rhytidome    Bouleau

 

Question : Pourquoi l’écorce des Bouleaux  est – elle  blanche ?

Première précision : Le Bouleau est blanc s’il  est jeune  mais  avec les années  apparaissent  sur le tronc   des  zones sombres  fissurées.

post-1079-0-62680500-1493241010.jpg

 

Pour étudier ce phénomène  il est nécessaire de réaliser des prélèvements  de l’écorce  avec  un emporte-pièce.

Première constatation :  l’ épaisseur de l’ écorce  est très  modeste par rapport à  la taille  du tronc de l’ arbre   - ici   on  trouve    0,7 cm   pour un arbre de  30 cm de diamètre . 

 

post-1079-0-34291800-1493241064.jpg

 

 

Comme  notre  question porte sur l’  aspect extérieur : origine de  la  blancheur de l’ écorce , et en raison aussi  des capacités de coupe  du microtome  l’ étude se centre sur les  5 premiers  millimètres de l’ écorce

Préambule :

Apparaissent  les  premières  difficultés  qui  portent sur le vocabulaire de la botanique , sur l’anatomie d’un tronc  ou d’une tige   et  sur la notion d’écorce :

 1) Les différentes couches  de types cellulaires  constituant  une tige ou un  tronc  en allant de la périphérie vers le centre  sont au nombre de 13 :

--Epiderme  initial puis  Rhytidome.

--Couches  successives de liège à cellules  mortes.

--Suber   (liège  - Phelléme) à cellules  vivantes.

--Cambium (assise génératrice externe) Subero-phellodermique.

--Collenchyme (mais à certains endroits  seulement).

--Parenchyme cortical  (Phelloderme) .

--Couches de fibres sclérifiées à la periphérie du Phloéme.

--Phloème (Liber ) primaire.

--Phloème secondaire.

--Cambium (assise génératrice interne, primaire) Libero-ligneux .

--Xylème secondaire.

--Xylème  primaire  (souvent en bandes) .

--Moelle.

 

2) L’ écorce  au sens  botanique  est constituée  par tous les tissus extérieurs  à ceux du cylindre central  ( Moelle , Bois ( Xylème) , Liber( Phloème)  ) ; par contre  pour le forestier l’ écorce est tout ce qui n’ est pas le bois  il y inclut donc le liber .

Donc l’écorce  botanique  est formée de :

-- Le Parenchyme cortical secondaire  (Synonyme : phelloderme)  (rôle : assure le maintien d’une  circonférence de parenchyme cortical continue lors du grandissement  en épaisseur de la tige du  fait du développement   du Xylème (bois) ).

– L’Assise Subero-Phellodermique (Synonymes : Cambium externe  - Assise génératrice externe – Phellogène -  Méristème secondaire).

-  Le Suber  (Synonyme : Liège, Phélléne ) .

– La couche de cellules épidermiques     qui sera ensuite remplacée par le Rhytidome.

 

 

Le Périderme  est un terme aussi  souvent rencontré il correspond à l’ensemble :

-- Parenchyme cortical secondaire  (Synonyme : phelloderme) .

– Assise Subero – phellodermique (Synonyme : Cambium externe  - Assise génératrice externe – Phellogéne -  Méristéme secondaire) .

--Suber  (Synonyme : liège, Phélléne ) à cellules  vivantes.

Ce Périderme  a des périodes de croissance  qui ne suivent pas forcement le cycle de l’année.

Quand il meurt  une nouvelle assise Subero -Phellodermique se reforme à  partir  du Parenchyme cortical secondaire  qui  recommencera  un cycle de  développement avec   --coté  intérieur  du Parenchyme cortical   -

--côté extérieur du Phéllogéne .

Puisque les Cambiums fabriquent deux types de cellules   différentes  suivant les  sens  centrifuge  et centripète par rapport à l’axe de la tige ou du tronc .

post-1079-0-61949000-1493241177.jpg

Le Rhytidome  est donc  l’ensemble des tissus morts situés à l’extérieur  du dernier périderme formé  de cellules vivantes.  Il constitue la partie la plus externe de l'écorce. Tous les arbres n'en possèdent pas.

 

 Le Rhytidome correspond à l'écorce morte.

 

Notre présentation porte donc sur le  Rhytidome du  Bouleau –

Prélèvement  d’une  zone parfaitement blanche du tronc :

(Image de  droit panorama de 12 photos au X 40)

post-1079-0-11959300-1493241229.jpg

 

  • A - Parenchyme cortical.
  • B - Assise Subero–Phellodermique.
  • C - Rhytidome.

 

Petit rappel : (plus  on est sur une couche externe – plus elle  remonte à la jeunesse de l’arbre ).

Sur la photo les couches externes du bouleau  sont   stratifiées mais  elles sont  d’une faible

épaisseur  - les cellules  sont  rectangulaires  - écrasées les  unes  sur les autres  cela  correspond à  une période  de faible activité de l’ assise Subero-Phellodermique

 

A plus fort grossissement  on constate :

post-1079-0-40651100-1493241325.jpg


post-1079-0-45623000-1493241482.jpg

 

Ces  celllules  sont :

-- Très jointives.

-- Faiblement subérisées  or la  subérine est une substance jaune brun   ( son rôle  est d’ isoler  la tige  des contacts avec les éléments extérieurs  ( air  - eau – polluants – attaques infectieuses )   - Cette  subérine remplace la cutine   une fois que la couche  épidermique  a été éliminée du fait de la croissance de la tige .

-- Elles  sont vides  -   ou sont remplies d’air.

-- Très faibles  en   quantité  de  tanin des  cellules  superficielles.

 

Tous  ces éléments  concourent  à donner  une couleur  claire  -  et dans le cas  du bouleau  plus ou moins blanche.

 

Prélèvements  sur une zone sombre du tronc :

    (Panorama  de 12 photos   au X 40)

post-1079-0-33263400-1493241533.jpg

A – Couches  péri dermiques.

B – Parenchyme cortical.

C – Sclérites  - Fibres Sclérenchymateuses .

--La première constatation est la faible  couche  de périderme non pigmenté   (sur la photo   3 couches seulement ) .

 

--La seconde   constatation   est la présence  de  faisceaux de fibres de sclérenchyme *   en très  grand nombre dans le  parenchyme cortical  - (qui   existe  aussi dans le  parenchyme cortical de  zones plus jeunes  à Rhytidome  blanc .mais en moins  grande quantité ).

 ( *ancien nom :   cellules pierreuses) .

 

post-1079-0-97330200-1493241586.jpg

 

 

Ces fibres  sont  constituées par des cellules mortes dont les parois sont épaissies et plus ou moins lignifiées. Il existe  trois types de sclérenchyme :

--les cellules scléreuses isodiamétriques,

-- les sclérites, souvent isolées, plus grandes et ramifiées,

-- les fibres allongées. Ces dernières s'observent dans le tissu cortical (fibres corticales) ou dans le phloème (fibres libériennes). Les fibres corticales atteignent quelquefois  suivant  les  végétaux  des dimensions importantes : de 2 à 4 mm chez le tilleul, (on se  servait autrefois  de son ecorce pour  faire des cordes) de 5 à 50 mm chez le chanvre, de 4 à 66 mm chez le lin, de 60 à 250 mm chez la ramie (Boehmeria nivea var. tenacissima). Cellulosiques à l'état jeune, les fibres s'imprègnent plus ou moins de lignine ; toutefois, elles  peuvent rester  cellulosiques, même à l'état adulte,  comme dans le  lin ; Ce phénomène peut expliquer  qu’en  séchant, l'écorce du bouleau devient très élastique. On s'en servait auparavant pour faire de petits emballages. Les peuples d'Europe du Nord s'en servaient pour faire des sandales nattées, des pirogues, ou confectionnaient des cordes, des filets ou des vases. (L’écorce de Saule  a aussi cette  utilisation) .

 

--La troisième  constatation est la présence  d’une important  dépôt  de subérine  dans les cellules  du liège  d’où la couleur  marron plus ou moins  sombre  du rhytidome de la zone âgée du tronc du  bouleau.

 

La chute du  rhytidome :

En fonction de  l’arbre  le  rhytidome va  tomber de manières  différentes .

Pour le  bouleau la chute  du rhytidome se  fait  par  bandes  très fines  qui se décollent   dans le sens de la circonférence du tronc .

post-1079-0-59656500-1493241646.jpg

 

A noter que  chez le Hêtre le premier  phellogène  a une durée de vie très longue  et de  ce fait  le rhytidome  ne se formera que  très  tardivment  . Chez le  chêne liège , l’homogénéité du liège résulte du fait que l’assise subero-phellodermique se maintient en activité pendant toute la durée de vie de l’arbre. Ce qui contraste  donc avec les autres arbres dont cette assise  a une durée de vie réduite.

 

 

Les différents rhytidomes :

Le périderme   ne   forme pas  un ruban  homogène  et continu  autour de l’axe de la tige   car il se cloisonne. De ce cloisonnement  vont naître les différents types de Rhytidome.

post-1079-0-94518000-1493241715.jpg

 

Schéma Ref 2 .

Si le cloisonnement  se   fait 

--en bandes  longues en  vertical  et en horizontal      (A) :  rhytidome en plaques.

--en  bandes  longues en vertical  et étroites en  horizontal  (B rhytidome en lanières.

--en bandes  étroites en  vertical   et en horizontal  ( C ) :   rhytidome en écailles.

 

 

En cas de Rhytidome en plaques   ou  en lanières  la profondeur du sillon formé  va dépendre du volume de liège produit chaque année  donnant  des bourrelets

--disposés  parallèlement   comme pour le Noyer et pour le Frêne. 

--disposés   irrégulièrement    comme pour le Mélèzes et le Robinier.

 

Schéma :Ref 1   La coupe de profil des écorces peut  être  

 --côtes Triangulaires :     Saule , Robinier , Chêne pédonculé .

--côtes trapézoïdaux :     Noyer , Peuplier , Tilleul.

--côtes rectangulaires :    Erable  plane  , Châtaigner, Chêne rouvre .

 

Le rhytidome   a deux évolutions  possibles   en fonction  de l’ adhésion des tissus morts  et de leur  hydratation :

--Caduque avec des chutes  régulières  comme pour l’ Erable Sycomore   et le Platane.

--Persistant     comme pour le Chêne  Rouvre  , le Châtaignier   , L’ Erable plane .

 

post-1079-0-21788800-1493241774.jpg

 

 

 


Autres exemples  d’ écorce

 Le Cèdre :

 

post-1079-0-26971900-1493242106.jpg

 

Le Hêtre

 

post-1079-0-36330300-1493242163.jpg

 

Le Pin maritime

post-1079-0-57443900-1493242214.jpg

 

Le Platane

 

 

 

 


post-1079-0-40761000-1493242345.jpg

 

Le Sycomore

post-1079-0-85986600-1493242409.jpg

 

Le Tilleul

post-1079-0-98199300-1493242461.jpg

 

Composition  chimique du liège :

La composition chimique moyenne du liège regroupe divers composants :• La subérine (45 %), composant principal des parois de la cellule, responsable de la résilience du liège,

• La lignine (27 %), composé «structurant» des parois cellulaires.

• Les polysaccharides (cellulose et hémicellulose) (12 %), composants des parois des cellules et donnant au liège sa texture.

• Les tanins (6 %), composants poly phénoliques à l’origine de la couleur du liège.

• Les céroïdes (6 %), composants hydrophobes donnant au liège son imperméabilité.

On retrouve également de l’eau, de la glycérine ainsi que divers ingrédients à hauteur de 4 %.

 

Références :  

1 --Connaissance de la forêt    H . HUCHON  éditeur  La Maison rustique  1975.

2 --Botanique générale   Wilhelm NULTSCH  éditeur De Boeck Université.

3 --Les plantes à graines  P  et M DEMALSY-FELLER  éditeur  Armand Colin.

 

                                               Dominique

 

 

Modifié par Dominique.
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines après...

Bonsoir

 

 

  Merci pour  vos remarques   . Le sujet  est  peu abordé  ;  il est  pourtant  riche  en surprises.

  Il est nécessaire de  franchir  l’obstacle de la  coupe    , qui reste  comme  pour le bois, un  point non négligeable   avant de  réussir des préparations  lisibles 

 

Amicalement 

                                Dominique

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...