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Pomme de terre germination 1


Dominique.

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  Pomme de terre  germination 1

 

La pomme  de terre  est un sujet qui revient souvent sur le site  en particulier pour l’ aspect de ses amyloplastes  et  de son amidon   - Aujourd’hui  l’ intérêt porte sur la  germination  du tubercule.

 

Comme   tous les  ans les pommes de terre stockées dans la cave   se sont mises à  germer.

Cela  réveille   toujours  des  vieux souvenirs   - .Enfant   Grand père   récoltait    une  grande quantité de pommes  de terre pour la consommation hivernale  de la  famille  ( après ,  le  jardin  ,  avec les primeurs  , prenaient le relais ) – Il y avait  une corvée de dégermage  un peu lassante  .

Petit  aparté pour les jardiniers :

Cette étape est   importante  pour le  jardinier qui veut  garder des plants  pour l’’année .

Plus le germe a atteint un degré d’évolution avancé sur le tubercule, moins il conserve de potentialité de croissance  des feuilles  après la plantation, ce qui se traduit par une grande chétivité et un aspect plus âgé de la plante  .Sa capacité de production (rendement potentiel) est nettement diminuée mais, en revanche, sa précocité de tubérisation est plus grande. Aussi, plus une variété est normalement à tubérisation tardive, plus le gain de précocité par l’incubation préalable est grand .

Il faut donc;

- Planter des tubercules ayant atteint un degré optimal d’incubation, c’est-à-dire ayant atteint un stade de croissance active (début de la phase II de croissance des germes). La plus grande vigueur végétative de la plante correspond à ce stade de germination (2 à 3 cm).

 

- Conserver les tubercules dans des conditions (température, lumière, hygrométrie) appropriées à l’obtention de ce stade optimal d’incubation au moment de la plantation. Ce problème est important pour les variétés à incubation rapide.

De nos  jours les pommes de terre  sont vendues  sans germe .le phénomène de germination de stockage  est  devenu  beaucoup  moins connu par les  jeunes  générations .

Pour l’ industrie la maîtrise de cette germination   est un  point important  dans le cycle  de la commercialisation des pommes de terre et  des  techniques  de préparation  (  purée déshydratée  - chips  - frites  prés cuite  etc. )  .

 

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Le développement  du germe   est ici trop important   donc  impropre pour le  jardin.

Pour l’ alimentation on  voit que la pomme de terre  s’ est rabougrie  il  est donc nécéssaire d’ enlever le germe  pour  garder la pomme de terre  intéressante  pour la cuisine .

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La taille  du germe est idéale  pour la mise en place en terre   - mais  en janvier ce  n’ est pas la bonne  période  -Donc  cette pomme de terre  a été conservée   à une température  trop  importante  - pas assez dans le noir    et dans un  milieu  trop  humide   - Par contre pour la   consommation il sera nécessaire de la dégermer .

 

:

Aspect Histologique  .

La pomme  de terre  est  un tubercule  - C’est-à-dire  qu’ à partir d’une tige appelée  stolon  certaines zones  vont s’ hypertrophier  par accumulation  de réserves .Dans le cas de la pomme de terre  il y a  accumulation  dans la  zone  médullaire de la tige  du stolon sous forme   d’ amidon fabriqué par  les amyloplastes .

Coupe  d’un tubercule ;

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Coloration  Safranine .

Coupe d’un échantillon de la zone superficielle :

A ce stade  on constate  que l’organisation du tubercule   - épiderme – cortex – péricycle –zone médullaire   est  la même  que l’ architecture d’une  racine . Seule  différence l’  hypertrophie de la zone médullaire.

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A – épiderme  qui est  très fin.

B – parenchyme cortical.

C – Zone  du péricycle   avec le Xylème  et le phloéme .

D – parenchyme médullaire .

 

 

Certaines  zones du tubercule   vont bourgeonner  et donner  naissance à de nouvelles  tiges . ( la zone   dite  des  yeux ) .

 

 

 Lien entre le  germe  et le tubercule :

Quand on degerme   une pomme de terre  il est frappant de constater que  ce  germe  ne tient  que très discrétement   au tubercule et qu il  se détache sans force  aucune   .La raison  est que la  zone d’ insertion  est très étroite  .

 

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Cette image met en évidence que  les bourgeons  du tubercule  prennent naissance   sur le péricycle de  ce tubercule .

 

La structure   du germe

Deux coupes sont réalisées   - transversale  et  longitudinale. Les coupes montrent  des structures  qui  sont celles  d’une  racine :

 

 

 

 

 


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L’aspect des coupes  est variable  .Il  diffère  quand on se rapproche de la formation des bourgeons.

 

Origine des bourgeons .

 

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Cette image met  bien en évidence l’origine des bourgeons  .Il  y a   dans le péricycle  une assise de cellules génératrices   les cellules cambiales qui vont permettre  la croissance  en taille de la racine.

Mais  il existe aussi  un  autre tissu appelé  méristème  secondaire  qui est formé de cellules embryonnaires  aptes à se développer à un rythme soutenu - Ces cellules reprennent  de la  fonction  et poussent   le péricycle  vers l’ épiderme .

 

Les bourgeons sont  nombreux  le long   du germe  .Ils vont donner naissance  aux futures stolons porteur des futures  tubercules.

Leur   aspect macroscopique et microscopique  donne des images très   variées :

Aspect macroscopique :

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Aspect  microscopique :

On constate  bien que le développement  se fait toujours à partir du péricycle  .

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Cet aspect  est étrange .La boule qui surplombe  est bien adhérente  au parenchyme sous-jacent . Rôle ?

 

Par contre  la partie  terminale du germe   va perforer la croute  du sol et  donner  naissance  à toute l’ architecture  foliaire  .Sur la coupe suivante  le  début du système foliaire  est   à  un stade encore  très  embryonnaire 

. Il est présent à l’extrémité distale du germe :

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Cycle de la germination : Ref 1

    Le repos végétatif:  A la récolte, le tubercule est incapable de germer même placé dans des conditions de température et d’humidité . La longueur de cette période dépend

    De la variété ;

    Du degré de maturité à la récolte ;

    Des températures pendant la conservation ;

    De l’endommagement mécanique du tubercule ou maladie.

 

    La germination:  Une fois le repos terminé, les tubercules sont capables d’émettre des germes; leur croissance commence au cours de la conservation et se poursuit après la plantation .

     La croissance des germes présente trois grandes phases:

    Stade de croissance lente:     Elle commence par le développement d’un seul germe du bourgeon terminal dont la croissance sera relativement lente et qui inhibe les autres bourgeons .

.   Stade de croissance active:   Elle se caractérise par un développement rapide d’un certain nombre de germes. C’est le stade optimum pour la plantation (stade II).

     Stade de croissance ralentie:   Des germes de plus en plus nombreux, démarrent et s’allongent lentement, se ramifient, deviennent filiformes et finalement  se tubérisent (stade III)  .La formation directe d’un petit tubercule sans développement de la plante. Est le phénomène de “Boulage”.  

 Au cours de la germination, la pulpe de la pomme de terre a  un gout sucré, car l’amidon se transforme en sucres solubles qui peuvent alimenter les bourgeons au cours de la croissance  .

 

    La croissance.

Une fois le tubercule mis en terre au stade physiologique adéquat (stade II) des germes se transforment en tiges feuillées dont les bourgeons  axillaires donnent au dessus du sol des rameaux et au dessous des stolons (Soltner, 1985).

 

 

Techniques de contrôle de la germination : ref 2

Pour limiter  cette germination  les  biologistes  ont  mis au point un  ensemble  de technique  qui  font intervenir 

--les modifications  de l’environnement   - la température des bâtiments    ne  doit pas  dépasser 4 à 5 degrés    - son taux d’ humidité .

--l’ utilisation de produits chimiques : Pendant longtemps, le chlorprophame (CIPC) est resté le seul produit utilisable pour lutter contre la germination au stockage des pommes de terre de consommation. Trois autres substances actives ont récemment enrichi la gamme : l’huile de menthe en 2010, l’éthylène en 2011 et le 1,4 DMN en 2017. La stratégie de lutte contre la germination peut également intégrer l’emploi de l’hydrazide maléique applicable en végétation et homologué depuis 1992.

L’huile  de menthe   et l’ éthylène ont  été introduits  dans la cadre de la commercialisation de produits   ayant  la notation « Biologique » . Ils ne laissent pas de résidus sur les tubercules.

L’huile de menthe doit être appliquée par thermonébulisation dans le bâtiment. Celui-ci doit donc disposer d’une ventilation optimale pour assurer une bonne répartition du produit. L'huile de menthe agit en détruisant le germe en formation à condition de bien respecter la dose d’emploi préconisée et de laisser le bâtiment au repos, fermé pendant au moins 48h, le produit étant particulièrement volatil. La première application doit être réalisée assez tôt, au plus tard au stade point blanc, de façon à détruire au mieux le méristème à l’origine du germe. Par la suite il est nécessaire de renouveler l’opération lorsque la germination reprend et au plus tard à nouveau au stade point blanc, c’est à dire après quelques semaines en fonction de la variété et de la température de stockage. Les doses retenues par l’homologation française sont de 90 ml/t pour la première application puis 30 ml/t pour les applications de renouvellement.

 

Le mode d’action de l’éthylène est tout autre car il ne détruit pas les germes mais agit comme une hormone végétale. D'abord, il freine considérablement leur apparition puis leur vitesse d’élongation. Là aussi, si la pression germinative est faible (température de consigne basse et variété à repos végétatif long), l’efficacité antigerminative est améliorée. Dans tous les cas, les germes, s’ils apparaissent, restent petits, trapus et faiblement adhérents aux tubercules. Ils sont ainsi très aisément éliminés lors de la reprise à la moindre manipulation. Dans le procédé Restrain, l’éthylène est produit par un générateur d’éthylène à partir de la catalyse de l’éthanol présent dans le réservoir de l’appareil. L’éthylène agit sous forme gazeuse. Il est nécessaire de maintenir une concentration minimale de 10 ppm dans l’ambiance du bâtiment pendant toute la durée du stockage après une phase de montée progressive en concentration pour éviter un stress trop important des tubercules. Même si le maintien d’une concentration en éthylène est nécessaire, cela n’exclut pas de devoir procéder régulièrement à une aération du bâtiment pour éviter une élévation néfaste de la teneur en CO2.

References

Ref 1 https://tice.agroparistech.fr/coursenligne/courses/PHYTOTECHNIE/document/phytotechnie/pomme_terre/pdt_devlpt.htm

Ref 2

  https://agronomie.info/fr/biologie-de-la-plante-de-la-pomme-de-terre/

Ref 3

 https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/les-strategies-de-lutte-contre-la-germination-au-stockage-des-pommes-de-terre-2

                                                                              *********************************************

A noter :

L’ épiderme de la pomme de terre  est porteur  de  bourgeons   mais  aussi  d’ écailles   qui sont  le résultat  de la compaction de cellules  épithéliales.

Epiderme   du tubercule :

 

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L’ épiderme se structure   par  compression progressive  des  cellules du cortex .

 

Dans  la  zone de formation des écailles la  compression devient anarchique .

 

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                  Dominique.

 

Edited by Dominique.
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  • Admin

Bonjour Dominique,

 

Comme toujours, voici un nouveau et excellent article.

Le CIPC est en principe déjà interdit pour les particuliers (jardiniers amateurs) mais pour les autres :

 

"Le 26 juin dernier, la Commission Européenne a décidé le non-renouvellement de l’approbation de la substance active chlorprophame (règlement d’exécution UE n°2019/989). Cette molécule, appelée aussi CIPC, est jusqu'alors utilisée dans les produits phytosanitaires comme inhibiteur de la germination des pommes de terre. En application, les États membres ont au plus tard jusqu'au 8 octobre 2020 pour retirer leurs autorisations nationales des produits en contenant. A l’heure actuelle, le chlorprophame dispose d’autorisations en France pour les pommes de terre, les oignons et les racines de chicorée."

https://www.eurofins.fr/agroalimentaire/actualit%C3%A9s/actualit%C3%A9s/chlorprophame-cipc-interdiction-de-cet-antigerminatif-dici-octobre-2020-pommes-de-terre-oignons-racines-de-chicor%C3%A9e/

 

Ce n'est pas plus mal, mais il me tarde de goûter des frittes à la menthe !  :)

 

Amicalement.

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