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Comment observer des échantillons liquides


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LAMES à PUITS et MICRO-AQUARIUMS
Jean-Marie Cavanihac


 

Cela vous est certainement déjà arrivé  : lors d'observations sur la vie aquatique des rivières, étangs ou mer, nous posons sur la platine de notre microscope des sujets qui baignent dans l'eau et nous nous retrouvons souvent avec les doigts mouillés ou la platine inondée. Si nous utilisons peu d'eau celle ci s'évapore assez vite (surtout avec un éclairage par incandescence ) et nos micro créatures se transforment en harengs saurs ! . C'est encore pire avec l'eau de mer car l'évaporation augmente la concentration en sel ce qui peut aussi les tuer rapidement et les débordements liquides sont corrosifs pour la platine !

 

Comment faire pour concilier à la fois un environnement acceptable pour les sujets et éviter les inondations ?  : utiliser des micro aquariums (NB : sans eau ce sont aussi de micro vivariums !) ou ce que l'on appelle des lames à puits.

 

depsl.jpg

Tout le monde connaît les lames à dépression (sans rapport avec le Prozac ™ !) qui sont intéressantes pour éviter d'écraser les sujets, mais qui contiennent très peu de liquide.

Voici deux exemples de lames à simple et double dépression qui sont assez onéreuses et pas vraiment pratiques pour cette application.

 

 

  Un des buts de cet article est aussi de montrer qu'il y a pas mal d'accessoires utiles qu'un amateur un peu bricoleur peut avoir le plaisir de réaliser (cela compte aussi !) pour quelques centimes d'euros.

 

rings3.jpg Il est donc très facile de faire des lames à puits en collant (avec colle à deux composants, 'cristal' de préférence) des joints de plomberie sur la lame. Attention: les joints rouges sont en fibre et sont poreux, il est prudent de les vernir avant usage . Certains magasins de bricolage vendent des pochettes de joints assortis ou vous trouverez certainement votre bonheur et des joints en plastique.

 

Voici deux exemples de lames avec des anneaux de 3 et 1 mm de haut respectivement .

 

ringwell.jpg

 

Si vous voulez descendre en dessous du millimètre d'épaisseur (pour réaliser l'équivalent des lames à dépression ) vous pouvez utiliser des rondelles de mica: ce minéral se clive facilement en feuilles de plus en plus fines : ici 0,1 mm à gauche et 0,5 mm à droite - (Diamètre interne 10 mm) mica.jpg

 

4wells.jpg
Un autre moyen simple est de prendre une plaque de plexi de 3 mm de hauteur et de percer 4 trous de 8 mm avant de la coller sur la lame. Cette lame est particulièrement utile pour partager le contenu d'un compte goutte ou pipette afin de séparer des animaux.

 

Micro aquarium : cette fois c'est un tube de plexi de 22 mm de diamètre intérieur qui est collé sur la lame : il peut contenir 'beaucoup' d'eau et être conservé au réfrigérateur* par exemple pour suivre le développement d'une larve ou d'un oeuf. La hauteur ne permet de l'utiliser qu'avec des objectifs de 2 à 2,5 fois mais c'est en général suffisant. PUI1S.jpg

 

Je vous donne un petit truc : vous avez aspiré (ou crû aspirer !) la bestiole qui vous intéresse, dans votre pipette. Comment la séparer des autres ? Prenez un couvercle en plastique blanc (genre couvercle de TuperWare ™) et déposez le contenu de la pipette en faisant des petites gouttes cote à cote. Puis observez avec une grosse loupe la goutte dans laquelle se trouve votre animal et aspirez le tout seul .

 

Variante : micro aquarium rectangulaire à capacité étendue : toujours à partir d'une plaque de plexi de 3 mm dans laquelle vous découpez un rectangle (voir ci dessous) . Sa surface permet de trier les objets facilement avec le faible grossissement et la pipette. Vous pouvez même y faire flotter une lamelle qui sera guidée par les bords de la cuvette en plexi.... recwell.jpg

 

wellde.jpg

 

 

Voici également un accessoire utile pour éviter l'évaporation sur un échantillon: pour les plaques à puits vous pouvez y placer simplement une lamelle sur le puits mais pour les lames ordinaires vous pouvez usiner une pièce dans un anneau de plexi ou de PVC (ici de l'alu sur la photo) avec en dessous un décrochement de la largeur de la lame . De l'autre coté vous collerez une lamelle ou un morceau de lame. Je l'utilise pour des observations longues avec peu d'eau (ou pour laisser la préparation en place le temps du repas !) ou encore pour protéger les échantillons du dépôt de poussière quand ils trempent une heure

dans le fixatif sCOUVER.jpgur la lame.

 

Voici une variante de boite de Petri réalisée avec une lame de verre de 40 x 40 x 1 mm utilisée pour le montage sous cache métal des diapositives photo 35 mm. L'anneau de plexi de 4 mm de haut est usiné avec un tour parallèle. Vous devez bien avoir dans vos connaissance un ami ou mécanicien qui possède cette machine outil...

Très pratique aussi pour étaler et trier les sujets à faible grossissement

 

petwell.jpg

 

PUI2S.jpg

Autre variante avec un anneau plus épais et plus haut (12 mm) : il contient davantage d'eau et son épaisseur permet de conserver la fraîcheur lorsque l'on sort les échantillons du frigo*. On ne peut l'utiliser qu'avec les objectifs de 2 ou 2,5 x. Le haut de l'anneau est usiné pour recevoir un couvercle de boite de Petri plastique (60 mm) pour éviter l'évaporation.

On peut utiliser aussi du PVC, mais il n'est pas transparent et c'est moins joli !

 

Note: dans la culture cellulaire, les chercheurs utilisent des plaques à puits avec 4, 6, 12 or 24 puits dont voici un exemple .

Elles sont particulièrement adaptées pour des microscopes inversé (ces microscopes permettent de voir par en dessous et donc d'éviter de tremper l'objectif dans le milieu liquide et également de dégager le haut des puits pour manipuler les cellules) On peut les utiliser aux faibles grossissements avec un microscope droit.

box2.jpg

 

Pour ceux précisément qui ont la chance d'avoir un microscope inversé, c'est un couvre objet de 22 mm qui est utilisé comme fond de cette boîte petri.jpg
invcell.jpg
Vue de dessus

 

 

Tous ces accessoires sont très peu coûteux à réaliser, ce qui permet de les faire en plusieurs exemplaires. Ils permettrons des observations dans de bonnes conditions et de conserver (parfois plus d'une semaine pour ceux à grosse capacité ) des spécimens vivants à condition de les placer au frais ( compartiment 'légumes' du frigo*) : en effet le froid réduit le métabolisme et la consommation d'oxygène qui est un facteur critique. Vous éviterez grâce à eux de mouiller la platine, la corrosion (surtout avec l'eau salée ) du microscope... et de vous ruiner en utilisant des kilomètres de papier essuie tout !

 

 

Attention : Il est conseillé d'utiliser un frigo ( de récupération par exemple ) dédié à la conservation
des échantillons ou des produits chimiques.
Si vous utilisez votre réfrigérateur familial,
veillez bien à ce qu'ils soient placés dans des boîtes ETANCHES afin d'éviter
tout risque de contamination des denrées alimentaires par des produits
d'origine bactérienne ou chimiques.

 

 

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