Dominique. Posté(e) le 3 mars Signaler Partager Posté(e) le 3 mars (modifié) Talle chez certaines poacées Blé - Orge Les semis ont été faits en fin d’année - Du fait des températures la germination des grains s’ est faite doucement – mais avec l’élévation des températures le développement de la seconde phase de la croissance a commencé Aspect ( le 2 Mars ) actuel des plantules : Photo du collet de la plantule Avant de commencer ce petit article il faut donner une précision orthographique Thalle ( avec un H masculin ) Définition : Un thalle est un appareil végétatif simple, non différencié en racines, tiges et feuilles. On le trouve chez les organismes tels que les algues, les champignons, les lichens et certaines plantes primitives comme les mousses et les hépatiques. Caractéristiques : Il n'a pas de tissu vasculaire (conducteur de sève). Il peut avoir des formes variées : filamenteuses, laminaires, crustacées, etc. Il assure les fonctions de nutrition, de croissance et de reproduction. Exemples : Le corps d'une algue marine, le mycélium d'un champignon, le corps d'un lichen. Talle ( sans H féminin) : Une talle est une tige secondaire qui se développe à partir de la base d'une plante, notamment chez les graminées (Poacées). Le processus de production de talles est appelé tallage. Caractéristiques : Elle se forme à partir du plateau de tallage, la base de la plante. Elle porte des feuilles et peut produire des inflorescences (épis, panicules, etc.). Le tallage permet à la plante de se ramifier et d'augmenter sa production de graines. ! L'orge et le blé, comme la plupart des céréales, ne développent pas de rhizome au niveau du plateau de tallage. Elle appartient à la famille des Poacées (graminées) et se caractérise par un système racinaire fasciculé. Schéma du développement de ces deux graminées: On voit sur ces schémas le nom de rhizome qui est le nom donné à la première racine issu du grain – mais ici il n’ a aucun rôle dans le développement des structures secondaires et cette ébauche embryonnaire disparait ensuite. Organisation générale d’une talle: Le plateau de tallage a une épaisseur de 7 à 10 mm Il est divisible en deux parties la partie supérieure où les cellules vont se différentier en epis secondaires La partie inférieure où les cellules vont se différentier en racines secondaires Si au départ ce plateau n’ est formé que d’une talle ( la talle primaire ) au fur et à mesure du développement le plateau sera le résultat de l’ accolement de plusieurs talles. L’ extension du plateau de tallage se fera de manière centrifuge les racines et les épis nouveaux qui vont se developer le font toujours sur la periphérie du plateau de tallage Aspect macroscopique: A tige principale a tiges secondaires b racines secondaires Coupe d ' une talle. : Image d’ une talle unique A partie initiale de la tige principale B zone des méristémes C nouvelle racine qui se developpe en peripherie ( on parle de systéme racinaire fasciculé ) D restes des racines primaires et du rhizome qui ont disparus Le tissu qui constitue la zone des méristèmes est très hétérogène et ne présente pas d’organisation bien définie il constitue la zone de fabrication d’ un bourgeon d’ où naitra la prochaine talle. ( X 60 ) Pourtant au niveau programmation la partie supérieure exprimera des tiges et la partie inférieure exprimera des racines A zone d’ expression des tiges B zone d expression des racines C zone residuelle de la talle primitive. A tige primaire. B deux tiges secondaires. Cette coupe montre l’ accolement de plusieurs talles (A) soit le départ des tiges florifères des différentes talles secondaires ces talles sont toutes issues des bourgeons axillaires de la premiere talle ,Les bourgeons axillaires des premières talles peuvent à leur tour se développer : apparaissent alors des talles tertiaires. Une touffe peut donc être vue comme une colonie clonale à extension périphérique (Le tallage est recherché dans le cas des gazons pour assurer la formation d'un tapis de végétation dense.) En résumé : Le tallage est caractérisé par l'entrée en croissance de bourgeons différenciés à l'aisselle de chacune des premières feuilles. Le développement de ces bourgeons au niveau des nœuds donne naissance aux talles primaires. Chaque talle primaire émet des talles secondaires susceptibles d'émettre des talles tertiaires : l'aptitude à émettre en plus ou moins grand nombre des talles secondaires et tertiaires est une caractéristique spécifique et variétale. Les racines définitives de la plante se forment à partir du plateau de tallage qui soutient le maître-brin et les talles. Comme pour les feuilles, chaque talle apparaît après un intervalle de temps constant, appelé phyllochrone. Chez les céréales, la durée du phyllochrone peut varier entre la tige principale et les talles. Une jeune talle dépend de la pousse parentale pour la photo-assimilation jusqu'à ce qu'elle ait développé plusieurs feuilles et un système racinaire adéquat. Bien qu'une talle mature puisse sembler fonctionner comme une entité indépendante, il existe apparemment une relation entre les talles interconnectées par un système vasculaire commun. Ainsi, une graminée semble être un système hautement organisé plutôt qu'un ensemble de talles concurrentes. Origine des talles Au niveau de l’embryon dans la graine, l’apex au stade végétatif émet successivement des structures, les phytomères, composées systématiquement de trois éléments : l’ébauche d’une feuille, un nœud et un bourgeon axillaire. Entre la levée et la transition florale, la tige principale d’un pied de blé, appelée brin maître, va constituer dix à quinze phytomères végétatifs, et donc autant de feuilles et de bourgeons axillaires, cachés le long de la tige à l’aisselle de la feuille (figure 1). Ce sont les bougeons des premières feuilles qui, en sortant de leur dormance et en poussant à leur tour, vont produire les talles. Ces talles sont elles-mêmes, à l’image du brin maître, constituées de phytomères qui contiennent des feuilles, des nœuds, et des bourgeons. Donc le processus peut se reproduire en périphérie de la nouvelle talle. Comment favoriser le tallage donc le rendement des cultures A- La profondeur du semi . B la richesse en azote du milieu Ainsi, l’azote n’accélère pas le rythme d’apparition des talles, mais il augmente la probabilité qu’une talle soit effectivement émise Cette richesse en azote va dépendre aussi de l’hydromorphie de la terre ( l’eau dilue l’ azote ) C dans le cas de sécheresse , le tallage herbacé peut être très fortement réduit, et irrémédiablement pénalisant pour l’élaboration du rendement. D l’espace libre entre deux plantes ( donc la densité du semis) Plus la densité de végétation est élevée, plus l’émission des talles sera inhibée. Une telle inhibition s’observe notamment dans des parcelles à forte densité de végétation, ou à pression adventice élevée : les plantes émettent alors moins de talles E le roulage si la terre le permet ( pas trop humide ) le roulage favorise le développement des talles et permet de réduite la quantité d’azote à apporter Conclusion Le tallage du blé et de l’orge est un des points clefs du rendement de ces céréales. En 1950 le rendement moyen était de20 quintaux à l’ hectare en 2024 70 quintaux en moyenne . Mais les rendements stagnent désormais Le ralentissement de cette progression, voire ses irrégularités constatées semblent reliés à une certaine désintensification résultant d’une économie d'intrants (réduction de 15-20 % des apports azotés, des fongicides, moindre travail du sol...) et du changement climatique (fortes températures au remplissage du grain, faible luminosité, pluviométrie excessive...). On doit s’interroger sur l’impact que pourrait avoir sur la productivité un abandon des variétés de blé modernes et des produits de synthèse, ce qui pourrait conduire rapidement à rendre notre pays dépendant des importations, situation qui prévalait avant 1950. Références : ref https://botarela.fr/Poaceae/Description-detail/Tige-et-feuilles.html ref : https://www.perspectives-agricoles.com/recherche-agronomie/le-tallage-une-cle-de-la-productivite-du-ble Dominique Modifié le 5 mars par Dominique. 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Jean-Luc Bethmont (Picroformol) Posté(e) le 4 mars Signaler Partager Posté(e) le 4 mars Bonjour Dominique, Ton article est, encore une fois, très interessant (mes parents cultivaient du blé en autre) effectivement les rendements ont fortement augmentés depuis 1950. Je voulais juste ajouter que la récolte dépend de nombreux facteurs en dehors d'un talle de bonne qualité comme les conditions météo avant la récolte (blé couché qui ne peut être moissonné) épis et grains chétifs ,moisissure etc... Amicalement, JL Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dominique. Posté(e) le 5 mars Auteur Signaler Partager Posté(e) le 5 mars Bonjour Jean- Luc Merci pour ta réponse . Ce petit article sur la talle du blé et de l’orge est en fait une introduction au virage que notre société va devoir faire face . La situation pour le future est en effet sombre -les récoltes ne peuvent plus dépasser les limites atteintes à ce jour et cela depuis plus de 2O ans. -les surfaces des terres agricoles se réduisent partout dans le monde ( urbanisation ou disparition naturelle ) et la qualité de celle qui restent cultivables est de moins en moins bonne. --les conditions climatiques se détériorent plus vite que la capacité d’ adaptation des plantes cultivées ne le font . --En Europe se développe le biologique et donc l’ interdiction de certains intrants ou phytosanitaires indispensables pour obtenir des rendements élevés. Ces rendements élevés sont cependant indispensables à maintenir en raison d’une croissance apparemment inexorable de la population. Le Kwashiorkor ne fait pas encore partie des maladies rencontrées en Europe mais au train où vont les choses d’ici pas très longtemps il se pourrait que cela deviennent réalité . Amicalement Dominique Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
solito de solis Posté(e) le 5 mars Signaler Partager Posté(e) le 5 mars Bravo pour cet article, Dominique, toujours aussi pratique et inattendu et bien documenté J'en profite pour insister sur la nécessité plus qu'urgente de permettre de décroitre l'utilisation du blé dans la cuisine et dans l'alimentation. Les taux d'obésité due à la consommation de blé, d'orge et d'avoine ne cessent d'être à la hausse. Et il ne s'agit pas que du gluten, mais d'autres poisons que les végétaux concoctent dans leur for intérieur pour se prémunir de leurs prédateurs. Au départ, les insectes, puis ensuite les ruminants et finalement les humains. Si le blé fut partagé en pain lors de la Dernière Cène, il est temps de communier à d'autres nourritures que ces grains germés issus de manipulations génétiques inadéquates avec la santé humaine. Je passe à côté de la réaction de Maillard qui associe les chaînes amidonnées au protéines des mauvaises viandes. C'était de ma part, juste une remarque, bien que je ne consommasse plus aucune farine ni de graines, ni d'huiles de semences, depuis plus d'un an. amicalement SDS Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dominique. Posté(e) le 5 mars Auteur Signaler Partager Posté(e) le 5 mars Bonsoir Solito de solis Tu as raison des céréales comme le riz , le maïs , le quinoa,le sarrasin , l'avoine peuvent remplacer le blé .En ajoutant des pommes de terre; des patates douces et d' autres légumineuses on obtient la ration correcte en glucides , en fibres , en vitamines et en minéraux Mais l' avantage avec le blé est qu il est de culture facile sous beaucoup de climats et qu'il permet d' avoir des rendements importants pouvant faire face à l' alimentation des 8 milliards d' humain et selon les prévisions 10 milliards futures - car le fond du problème tient dans ces chiffres - personne ne sait en l état actuel de nos possibilités , qui se dégradent , qu elle va être la solution si elle existe. Amicalement Dominique. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
solito de solis Posté(e) jeudi à 20:23 Signaler Partager Posté(e) jeudi à 20:23 Cher Dominique, merci pour ta réponse qui met en évidence la nécessité de nourrir un nombre d'individus terrestres qui dépasse la "norme homéostasique de la couche arable". Je ne pense pas que de toute façon, il y ait une quelconque intention de la part des puissants de veiller à la santé des terrestres, santé phyisique ou mentale, bien au contraire, tout est mis en oeuvre pour que les intelligences artificielles LLMs et autres soient de basse qualité pour les pauvres et exponentielles pour les riches. De même pour la santé physique, peu importe à BIg Pharma de se soucier de la santé des humains du moment que cela peut rapporter et gros. Non, le quinoa n'est pas une céréale. Non, le sarrasin n'est pas une céréale Le riz et l'avoine sont devenus des poisons ainsi que le maïs et un peu moins l'avoine et ça dépend laquelle Chine croissance du taux d'obésité ? 2,9 % annuels en 1990, 11% annuels en 2024 L'Inde connaît un taux d'obésité flagrant (croissance actuelle de 11 % par an) vu l'indice glycémique du riz blanc 70 à 110 millions d'indiens souffrent de maladies auto-immunes... la cause ? Maladies coeliaques en augmentation à cause du blé... etc... JE vais pas broder, mais je ne dois pas te rappeler que le foie humain fabrique le glucose dont le corps a besoin que ce soient les mitochondries ou les neurones, il n'a pas de nécessité à en rajouter par l'alimentation ! Surtout avec des amidons ou des fructoses qui sont encore pire que le glucose et le saccharose. JE n'ai pas de piste ni de solution. Les PFAS et les polluants éternels, les perturbateurs endocriniens qui apportent des pénis aux maquereaux femelles (tu vas avoir bien du mal avec tes dissections bientôt) les microplastiques que l'on retrouve même dans la chair de l'ours blanc Coca Cola au Pôle NOrd... La seule solution qui me semble sacrificielle et métaphysique c'est la mutation en masse. très amicalement SDS Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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