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Posté(e) (modifié)

 

 

Rhubarbe   le rhizome

 

 

Dans cette troisième partie sur la rhubarbe   on aborde la partie souterraine le rhizome .

 

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Coupe  du  rhizome:

 

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A –cylindre cortical

B – zone du phloéme

C – xyléme secondaire

D –xyléme primaire

E origine  d’une racine secondaire

Sous lumiére polarisée:

 

rhubarbetexte3.jpg.df2afc3a1fc4f15ec3d44d0e5c3573b9.jpg

 

Ce qui  est impressionnant  est le volume de cristaux  d’ acide oxalique qui apparaît  donc ici comme  être un produit de réserve  ( voir plus loin )

Coupe longitudinale :

 

rhubarbetexte4.jpg.43591a2e9f2d6d6f8a0dc38e0c196869.jpg

 

A – cylindre cortical

B –péricycle

C—zone du cambium

 

                        ***************************************************************

Effet thérapeutique

Seuls deux cas d’hypokaliémie ont été déclarés : un cas était associé à une rhabdomyolyse    et à une insuffisance rénale (d’imputabilité très vraisemblable) correspondant aux effets     classiquement décrits de l’acide glycyrrhizique. Ce cas de sévérité de niveau 3 avec menace   du pronostic vital a fait l’objet d’un avis spécifique de l’Anses (Anses 2019b). Il impliquait un   surdosage manifeste par mésusage du complément alimentaire qui contenait également de la     racine de rhubarbe. Cette dernière, par ses propriétés laxatives, peut également entraîner de    façon indirecte une hypokaliémie. La sévérité de l’effet indésirable observé dans ce    signalement peut être attribuée à l’association de ces deux plantes, consommées en excès.

L’autre cas d’hypokaliémie (d’imputabilité possible) était associé à une thrombopénie.

Parlons biochimie   Comment cette plante peut produire autant d’ acide oxalique

Gemini Ià  nous enseigne :

L'acide oxalique est un métabolite secondaire commun chez de nombreuses plantes et peut être synthétisé par plusieurs voies, mais la voie principale implique souvent le métabolisme de l'acide ascorbique (vitamine C) ou des intermédiaires du cycle de Krebs.

Voici la succession de réactions la plus courante, qui débute souvent par l'acide ascorbique :

    Oxydation de l'acide ascorbique :

        L'acide ascorbique est oxydé en acide déhydroascorbique. Cette réaction est catalysée par l'ascorbate oxydase ou peut se produire spontanément.

        L'acide déhydroascorbique est ensuite hydrolysé pour former du 2-3-dikétogulonate.

    Clivage du 2,3-dikétogulonate :

        Le 2,3-dikétogulonate subit un clivage oxydatif. Cette étape est cruciale et peut être catalysée par des enzymes spécifiques, comme une 2,3-dikétogulonate décarboxylase ou d'autres oxydases.

        Ce clivage conduit à la formation d'acide oxalique et d'autres produits, comme du L-thréo-tétronate ou du dioxyde de carbone.

Autres voies potentielles (moins dominantes ou spécifiques à certaines espèces) :

    À partir d'intermédiaires du cycle de Krebs : Certains intermédiaires comme l'isocitrate peuvent être métabolisés pour produire de l'oxalate, notamment via l'enzyme isocitrate lyase qui est active chez certaines plantes ou micro-organismes. Cependant, cette voie est moins directement associée à la production massive d'oxalate comme celle de l'ascorbate.

    À partir du glyoxylate : Le glyoxylate peut être oxydé en oxalate par une enzyme appelée glyoxylate oxydase. Le glyoxylate lui-même peut provenir de diverses sources, notamment la dégradation des purines ou le cycle du glyoxylate (chez les plantes, surtout lors de la germination des graines riches en lipides).

Résumé de la voie principale 

 

Acide Ascorbique → Acide Déhydroascorbique → 2-3-Dikétogulonate → Acide Oxalique

Chez les plantes elles-mêmes, le métabolisme de l'oxalate est plus complexe. Certaines plantes accumulent l'oxalate comme moyen de détoxification ou de régulation du calcium, et elles peuvent avoir des voies pour le dégrader ou le recycler, mais cela ne signifie pas nécessairement qu'elles le convertissent en oses pour leur propre besoin énergétique de manière directe et systématique. L'oxalate est souvent un produit final pour elles aussi, stocké sous forme de cristaux.

Les voies métaboliques de l 'utilisation de l' acide oxalique par les plantes?

Contrairement aux animaux, les plantes ont développé des stratégies diverses et complexes pour gérer l'acide oxalique, allant de son stockage à sa dégradation.

Rôles et fonctions de l'acide oxalique chez les plantes :

L'acide oxalique n'est pas un simple déchet chez les plantes ; il remplit plusieurs fonctions cruciales :

. Voies de dégradation de l'acide oxalique par les plantes :

Contrairement aux animaux, certaines plantes ont la capacité de dégrader l'acide oxalique, bien que cette capacité varie considérablement entre les espèces. Deux enzymes principales sont impliquées :

    L'oxalate décarboxylase (ODC) : Cette enzyme dégrade l'oxalate en formiate et dioxyde de carbone (CO2) : Oxalate→Formiate+CO2 Le formiate peut ensuite être davantage métabolisé ou excrété. Le CO2 libéré peut potentiellement être réutilisé dans la photosynthèse.

    L'oxalate oxydase (OO) : Cette enzyme dégrade l'oxalate en CO2 et peroxyde d'hydrogène (H2O2) : Oxalate+O2→2CO2+H2O2 Le peroxyde d'hydrogène (H2O2) est une espèce réactive de l'oxygène, mais il est rapidement neutralisé par des enzymes comme les catalases et les peroxydases dans la cellule. La production de H2O2 peut également jouer un rôle dans les réponses de défense des plantes.

Conversion en glucose ou autres oses ?

Bien que l'acide oxalique puisse être dégradé en CO2 par certaines voies végétales, ce CO2 peut ensuite être incorporé dans le cycle de Calvin (photosynthèse) pour synthétiser des glucides, y compris le glucose. Donc, indirectement, oui, les plantes peuvent "transformer" l'acide oxalique en CO2, qui peut ensuite servir de brique pour la construction de glucides.

 

 

Cependant, il n'y a pas de voie directe où l'acide oxalique est converti en un ose sans passer par des intermédiaires comme le CO2 ou d'autres composés du métabolisme primaire qui sont ensuite intégrés dans la néoglucogenèse ou la photosynthèse.

Mais l’accumulation de l ’ acide oxalique   a   d’autres  avantages

    Régulation du calcium : C'est l'un des rôles les plus importants. L'oxalate se lie au calcium pour former des cristaux d'oxalate de calcium (souvent sous forme de raphides, druses, prismes, etc.). Ces cristaux permettent à la plante de :

        Séquestrer l'excès de calcium : Un excès de calcium soluble peut être toxique pour la cellule. La cristallisation de l'oxalate permet de maintenir des niveaux de calcium ionique dans le cytoplasme à un niveau non toxique.

        Stocker le calcium : Les cristaux peuvent servir de réserve de calcium qui peut être mobilisée si la plante en a besoin, par exemple lors de la croissance rapide ou en cas de carence calcique.

    Défense contre les herbivores : Les cristaux d'oxalate de calcium, en particulier les raphides (aiguilles fines), peuvent provoquer des irritations mécaniques et des lésions dans la bouche et le tube digestif des animaux, dissuadant ainsi la prédation. C'est une raison majeure de la toxicité des feuilles de rhubarbe ou de l'arum.

    Détoxification des métaux lourds : Dans certains cas, l'oxalate peut aider à chélater et à séquestrer des métaux lourds, réduisant leur toxicité pour la plante.

    Protection contre le gel : Chez certaines espèces, l'oxalate peut avoir un rôle dans la tolérance au gel.

    Régulation du pH : L'acide oxalique est un acide organique et peut contribuer à la régulation du pH cellulaire.

 

 

                             Dominique.

 

Modifié par Dominique.
Posté(e)

   La  situation se complique :

                     Florence ,ma fille  ,    qui  est phytothérapeute  en  Suisse   m' envoie la réponse suivante:

Je suis assez surprise que ta coupe de rhizome sous lumière polarisée puisse laisser apparaitre autant de « cristaux d’acide oxalique » car d’après mes connaissances, les racines de la rhubarbe ne contiennent pas d'acide oxalique en quantité significative. L'acide oxalique est surtout concentré dans les feuilles de rhubarbe et dans une moindre mesure dans les pétioles, ce qui explique leur goût acidulé.
Tiges (pétiole comestible)
Teneur moyenne : 200 à 500 mg d’acide oxalique pour 100 g de tige fraîche.
  • ➕ Contenu variable selon maturité et variété.
  • ✅ Comestible avec modération.

 Feuilles
  • Teneur très élevée : environ 5000 à 13 000 mg (5 à 13 g) d’acide oxalique pour 100 g de feuilles fraîches.
  • ⚠️ Toxiques, car cette quantité peut causer des troubles graves (nausées, troubles rénaux, voire décès en très haute dose).
Acide oxalique nocive dès 5grs pour un adulte.  

 Racines
  • Teneur en acide oxalique : très faible ou négligeable.
  • 👉 Les racines contiennent principalement des anthraquinones (émodine, rhéine, aloe-émodine), et non de l’acide oxalique en quantité notable.
  • ⚠️ Usage médicinal uniquement (laxatif puissant), non destiné à la consommation alimentaire courante.
  •  Cette notion est corroborée par : « Défense contre les herbivores : Les cristaux d'oxalate de calcium, en particulier les raphides (aiguilles fines), peuvent provoquer des irritations mécaniques et des lésions dans la bouche et le tube digestif des animaux, dissuadant ainsi la prédation. C'est une raison majeure de la toxicité des feuilles de rhubarbe ou de l'arum » car ce sont bien les feuilles qui seraient, sans acide oxalique, dévorées par les herbivores…les rhizomes n’ont pas besoin de ce système de défense …et si « les plantes peuvent "transformer" l'acide oxalique en CO2, qui peut ensuite servir de brique pour la construction de glucides », la rhubarbe en a assez dans ses feuilles, non ?
  • En phytothérapie, nous utilisons effectivement le rhizome, Pharmacopée Française liste A (partie souterraine).
Composants racines :
- Anthracénosides : dérivant de 5 aglycones : émodol, aloé-émodol, rhéine, chrysophanol & physcion mais aussi hétérosides dianthroniques : sennosides A & B…
- Flavonoïdes.
- Tanins hydrolysables (galliques) : galloylglucose, galloylsaccharose et condensés
Indications :
 ♦ Voie interne :
- Laxatif stimulant (anthracénosides) à 1 à 2 gr ( poudre sèche, valeur étalon)/J
- Anti-diarrhéique (présence de tanins) à 0,1 à 0,2 gr/J
 à faible dose (0,1 à 0,2 gr/J):Astringent (tanin), Stomachique, Cholagogue
♦ Voie externe :
- Anti-phlogistique.
 et d'après wikiphyto:
              ·        inhibiteur de la protéine kinase CK2 (à activité de suppression de l'apoptose), dont l'inhibition permet de restaurer l’apoptose de cellules cancéreuses (émodine) [4], [5], [6]
·        Anti-inflammatoire, inhibition de la production de NO [7]
·        Anti-oxydant [8]
·        Antiviral par le chrysophanol (hépatite B) [9]
·        Inhibition de la tyrosinase, dépigmentant [10]
·        Activité œstrogénique par affinité avec les récepteurs aux estrogènes (anthraquinones : chrysophanol, physcion, émodine (la plus active), aloe-émodine, rhéine, avec une forte cytotoxicité dans les lignées de cellules de cancer du sein ER positives (MCF-7) et négatives 
 Précautions :
- Utilisation occasionnelle (pas plus de 3 jours car risques de colite réactionnelle avec diarrhée, douleurs abdominales et hypokaliémie : « maladie des laxatifs » qui peut, dans certains cas de fragilité psychique, devenir une situation de « dépendance ».
- Inducteur Enzymatique (CYP450)
Contre-indication :
-enfants de moins de 12 ans
-grossesse
- et bien sûr en cas d’occlusion intestinale & d’irritation chronique du colon
Recettes traditionnelles :
♦ Boisson alcoolisée : contre les crampes d’estomac.
Verser 3 / 4 l d’alcool à 45° sur 30 g de rhizome de rhubarbe et 150 g de racine de gentiane ; boucher et laisser macérer 10 jours. Filtrer et mettre en bouteille. Boire ½ verre au moment des crises.
♦ Vin de rhubarbe : purgatif.
Mettre à macérer 50 g de rhizome de rhubarbe pendant 10 jours dans du grenache ; 1 à 2 cuillères à soupe par jour.
A savoir :
 L’avenir de la rhubarbe ne se trouve pas dans les laxatifs ; on a trouvé :
• Action analgésique & anti-inflammatoire.
• Propriétés anti-oxydantes.
 Plante majeure de la Pharmacopée chinoise.
 Utilisée à faible dose et de préférence dans les mélanges, la rhubarbe est un excellent cholagogue et laxatif doux.
Dans ma pratique, je ne l'utilise pas beaucoup et préfère d'autres alternative pour les problèmes de constipation chronique (règles hygieno diététiques, psyllium, manne de figue, sorbitol, chlorure de magnésium (ou autres sels de magnésium) etc.…) et lui préfère le Séné en cas de constipation occasionnelle récalcitrante aux laxatifs osmolaires ou aux laxatifs de lest. 
Donc   quels cristaux  donnent  une telle  polarisation de la lumière  si ce n' est pas de  l' acide oxalique  ?   Qui veut refaire l'expérience   
 
 

 

  • Admin
Posté(e)

Bonjour Dominique,
Encore bravo pour tout ce travail.
 

Oxalique.jpg

Je suppose que c'est de cette image dont tu parles.
Pa première remarque est la suivante.
Je vois du rouge et du bleu-vert qui colorent les tissus.
Je suppose que ce sont des colorants lors de ta préparation.
Or ces colorants se fixent sur des parties bien spécifiques de la coupe.
Je ne pense pas qu'un colorant puisse se fixer spécifiquement sur un cristal .
Tu ne donnes pas le détail de ta préparation, je suppose que c'est la même coloration que pour tes autres coupes végétales.
Concernant la partie polarisation.
Certes on peut faire de la polarisation dans une coupe colorée ,  mais ce n'est pas toujours la meilleure solution.
Il est recommandé de faire l'observation sans coloration.
Il existe de nombreux exemples de cristaux végétaux dans le forum.
J'ai choisi cette Pelure d'oignon de Dominique Voisin (que je salue au passage)

 

post-31-1098969198.jpg

https://forum.mikroscopia.com/topic/1283-pelure-doignon/#comment-5683

 

Amicalement.

 

 

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