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Le SANG


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Bonsoir le forum,

Salut Dominique,

 

Tout d’abord bravo pour ce travail très complet, cela manquait au forum, le sang c’est la vie !

Je suis depuis le début avec intérêt ton exposé et je pense que maintenant les questions ne vont pas tarder à se bousculer au portillon … !

(ton exposé n’est peut-être pas finit ? ... mais je me lance )

 

 

Pour moi, ma première question sera :

Mais comment te retrouves-tu dans tous ces globules ???

Pour être franc, j’ai de la peine à assimiler le nombre d’infos …

Pourrais-tu réaliser une petite planche comparative de tes clichés ?

 

Encore une fois, Dominique, beau travail !

Le sujet concerné est ici :

http://forum.MikrOscOpia.com/index.php?showtopic=2488

 

Amitiés à tous

Christian

Edited by chris
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  • Admin

Chers Forumistes,

 

Je tiens tout d’abord à m’excuser pour mon absence de ces derniers jours et plus particulièrement auprès de JMC, Dominique, Michel, André, Jean Marc, Pol et tout spécialement Walter. Je vais essayer de rattraper le temps perdu.

 

En ce qui concerne l’excellent sujet de Dominique sur le Sang je voudrais ajouter quelques commentaires.

 

Pour répondre à Chris:

 

La lame étudiée est une lame confectionnée dans le but de pratiquer une analyse tout à fait sérieuse qui fait partie d’un examen médical de routine la NFS (Numération et Formule sanguine).

Cet examen se fait en deux phases la Numération tout d’abord consiste à compter le nombre de chaque famille de globules (éléments figurés du sang. *) Pour ce faire on prélève une petite quantité de sang, une goutte suffit et on la dilue précisément dans une solution appropriée que l’on va déposer dans une cellule de comptage. Une cellule de comptage est une lame graduée et étalonnée en volume. Sous le microscope, il suffit de compter un certain nombre de chacun des éléments on obtient par un petit calcul le nombre de GR, de GB et de plaquettes par mm3 de sang.

La Formule elle consiste à compter environ 200 GB et à les classer en différentes familles. Le résultat sera exprimé lui en pourcentage. On ne peut évaluer la nature de chaque GB uniquement si on a pratiqué la coloration de MGG. Cette coloration fait ressortir en différentes couleurs les éléments significatifs qui permettent de différencier les globules les uns des autres. Dans cette coloration le rôle du pH est très important pour ne pas fausser les couleurs.

 

Cet examen est praticable au microscope et l’ a été pendant de très nombreuses années ,mais il est maintenant effectué par des robots = automates.

L’intérêt de la NFS est majeur en médecine. Elle permet d’orienter le médecin vers de nombreuses maladies.

Comme toutes les cellules circulantes (cellules du sang) ont leur origine dans les organes hématopoïétiques (qui fabriquent justement le sang, comme la moelle osseuse (et non épinière comme on l’entends trop souvent à la TV !!!)) il arrive parfois de rencontrer dans le sang des cellules qui ne devraient pas s’y trouver. Là aussi c’est une indication forte pour poser un diagnostic. Cela entraîne aussi souvent des difficultés pour classer les globules. Voir le sujet de Dominique.

 

Mais comment te retrouves-tu dans tous ces globules ???
Les globules circulants dans le sang sont des cellules dites matures et sont donc l’aboutissement de lignées dont l'origine est essentiellement dans la moelle. En fait pour s’y retrouver, c’est très simple.

Si on élimine les GR et les plaquettes, il ne reste que les Globules Blancs, qui sont donc ici en gros colorés en Violet.

Parmi ces GB on en distingue déjà deux catégories. C’eux qui ont un seul noyau d’une seule pièce et ceux qui ont un seul noyau également mais qui est polylobé (plusieurs lobes).

Les Mononucléaires ont donc un seul noyau (Lymphocytes et Monocytes) et les Polynucléaires ont un Noyau à plusieurs lobes. Les Polynucléaires sont également appelés Granulocytes car ils contiennent et se distinguent par la présence de granulations dans leur cytoplasme.

Ces granulations, comme cela est très bien montré dans le sujet de Dominique peuvent prendre trois affinités par rapport au pH des éléments constitutifs du colorant (MGG) .

Ces granulations sont soit neutres (Polynucléaires neutrophiles (Poly Neutro) les plus nombreux) soit acidophiles (Polynucléaires éosinophiles (Eosino)) soit basophiles (Polynucléaire Basophile (Poly Baso)). De plus de part leur nature, les trois types de granulations ont un aspect et une taille différents.

Il est donc très facile de ne pas mélanger les Polynucléaires, par contre dans le cas des Mononucléaires il faut y regarder d’un peu plus près.

Autre remarque, il faut, de part leur faible pourcentage, bien chercher les Eosino (2 à 4 %) et encore plus les Poly Baso, (0.5 à 1 % c’est pour cela qu’il faut compter un total d’au moins 200 GB)

Petite précision, les plaquettes ne sont pas des cellules, mais le résultat de l’ "explosion" d’une cellule médullaire géante appelée le Mégacaryocyte.

 

Pourrais-tu réaliser une petite planche comparative de tes clichés ?

 

Pour avoir une vue un peu plus synthétique du sujet il faut suivre ce lien.

 

http://www.microscopies.com/DOSSIERS/Prati...que-Menu%20.htm

 

De part sa nature comme tu l’as souligné, vitale, et son très grand intérêt diagnostique, cette coloration (MGG) devrait être connue de tout microscopiste.

Sans empiéter dans le domaine de la médecine réservé aux seuls Médecins, la connaissance de certains éléments de la NFS peut être à l’origine de très intéressantes discussions, tes questions, et les autres sont donc les bienvenues.

 

Avant de terminer, je voudrais signaler que Walter m’a fait passer un TRES intéressant papier sur le sujet que je vais rapidement inclure dans la discussion. Merci de patienter un petit peu, cela en vaut la peine.

 

 

Je remercie Walter pour cette excellente réaction et Dominique pour avoir osé tirer le premier !

 

 

 

Microscopiquement.

 

* Un élément figuré (du sang) est un composant qui a une figure, c'est-à-dire qui se voit au microscope par opposition aux autres nombreux éléments chimiques qui n’ont pas de " figure" propre.

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Bonjour a tous!

 

LA RECHERCHE DU SANG

Notes et techniques…

 

L'intérêt de Drak à observer le sang, m'a fait penser que moi, et peut-être tous les microscopistes avons eu à un moment donné un intérêt tout particulier pour lui. Mais presque toutes les informations disponibles sont de type professionnel. Il semblerait que le sang ne soit pas un sujet pour amateurs et pourtant il l’est légitimement comme le démontrent les excellents messages postés sur ce sujet.

 

C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire ces lignes à partir de mes mémoires, et c'est pourquoi elles ne sont pas illustrées. Je devrais perdre beaucoup de temps pour appliquer les techniques, et effectuer les photos, ou simplement en demander autorisation aux auteurs pour reproduire les leurs. J’ai d’autres urgences à ce moment. Ainsi, j’ouvre ce nouveau thème.

 

Plusieurs éléments de ces notes recoupent certaines écrites par mPx, dans le Forum ou dans les Pratiques pour débutants, niveau 2, du Magazine Microscopies, ou bien celles de Jean-Marie Cavanihac dans les mêmes sources. Mais ici ces éléments seront détaillés pour pouvoir en faire une synthèse à la portée de l'amateur microscopiste lui permettant des recherches sur un tissu tellement important qu’est le sang. J’ai laissé de coté la théorie, parce qu’elle a été parfaitement couverte par mPx et Dominique (Spironucleus).

 

 

EXAMEN DE SANG HUMAIN.

 

Récolte : Pour utilisation professionnelle, les hématologistes ont généralement l’habitude de prélever du sang veineux dans un tube qui contient de l'héparine (ou un autre anticoagulant) et de là ils prennent des échantillons pour tous les examens dont ils ont besoin.

Mais plus souvent la reconnaissance des cellules sanguines ce fait à partir d'une goutte de sang obtenue du réseau de capillaire superficiel par simple ponction d'un doigt, ou du lobule d’une oreille, avec une lancette. Celui-ci est la méthode la plus utile pour le microscopiste amateur.

 

La lancette peut simplement être remplacée par une aiguille. On doit éviter des blessures importantes et pour cela, il est nécessaire de couper un cylindre de bois doux de longueur adéquate, ou utiliser un bouchon de gomme. L'aiguille sera enfoncée dans un de ces supports ne laissant dépasser la pointe que de 2.5 - 3 mm. Cette "lancette" sera conservée immergée dans de alcool à 70% jusqu'au moment de l'utilisation.

 

Un coton humecté d'alcool sera frotté sur l’extrémité d'un doigt pour le désinfecter et une fois l'alcool évaporé, on effectuera une ponction rapide. On récupèrera sans retard la goutte qui perle pour éviter sa coagulation. Ceux qui ont un parent diabétique qui dispose d'un kit pour dosage de la glycémie, pourront y trouver une lancette professionnelle.

 

OBSERVATION :

 

a) Sang frais. Une goutte de sang est placée sur une lame et couverte d’une lamelle. L'examen est décevant par la grande quantité de globules rouges accumulés qui empêchent de voir tout détail.

 

b- Sang frais, avec dilution préalable. Le sang peut être dilué pour éviter l’effet ci-dessus. Mais on ne peut pas faire ceci avec de l’eau ordinaire ou de l'eau distillée. Les globules exploseraient sous l'effet de la pression osmotique. (Voir le travail correspondant de mPx, dans le Forum Principal de MikrOscOpia, pour comprendre les effets de la pression osmotique) Pour les vertébrés en général on prépare une solution qui contient 9 g de sel de cuisine dans 1 litre d'eau déminéralisée que l’on trouve dans les supermarchés comme l’eau pour fer à repasser.

(Cette solution préparée par un professionnel, à partir d’eau bidistillée et de Chlorure de Sodium très pur est appelée Solution Physiologique (ou Sérum physiologique NDT), et peut être acquise en Pharmacie)

Pour l'observation, prélever dans une seringue à insuline 0.5 ml de la solution physiologique (professionnelle ou faite à la maison) et prélever une grande goutte de sang, en agitant la seringue pour homogénéiser la dilution. (Prélever jusqu'à ce que toute la goutte plus une petite goutte d'air soit entrée dans la seringue. Ceci est dans le but d’ éviter que le sang ne coagule dans l'aiguille hypodermique. La goutte d'air aide à diluer le sang dans le liquide) Une goutte très petite de cette dilution entre lame et lamelle, sera étendue en une couche très fine qui montrera bien les globules rouges, et en utilisant au moins un grossissement de 400x (obj. 40, oculaire 10) vous permettra de voir de très petites gouttes transparentes et ameboidales que sont les globules blancs, se déplaçant dans le fonds de la préparation. Il convient de fermer avec de la Paraffine, VAPA, VALAP ou Vernis à ongles, pour avoir davantage de temps pour l'observation. Si on ne fait pas ça, la goutte sera immédiatement séchée. Voir les globules blancs exigera apprendre à manier avec habileté l’éclairage. On peut utiliser avec succès des disques pour éclairage oblique. Le plus simple est la Flèche de Mathias, (voir dans le Magazine.)

 

c) Dans une préparation humide, fixée et colorée. Pour observer avec du temps et avec détail une préparation de sang frais, on peut utiliser une modification de la vieille méthode utilisée par les hématologistes pour compter des globules blancs.

Nos outils de base seront une seringue à insuline de 1 ml, un récipient gradué au moins jusqu'à 100 ml (j’utilise un biberon) et la solution suivante.

Liquide de Türk: acide acétique 1 ml, (ou 3 ml) eau distillée 100 ml. Colorer cette solution au bleu méthylène ou violet de gentiane (solutions à 1% préférablement récemment filtrées, jusqu'à un ton défini, mais qu’il soit encore transparent.)

 

Notes: Le violet de gentiane est vendu dans les pharmacies en solution à 1%, pour utilisation externe comme fongicide. Le bleu de méthylène est vendu en petites quantités, dans des bouteilles compte-gouttes, en solution à 1% pour aquariophilie. Parfois il a un peu de formol. Il n'interfère pas. L'acide acétique à 1 pour cent est obtenu facilement en diluant 20 ml (ou 60 ml, pour 3%) de vinaigre blanc commercial jusqu'à arriver à 100 ml avec de l’eau distillée.

 

Observation des globules blancs : Prélever à la seringue 0.1 ml de la solution colorée d'acide acétique. Prélever maintenant très rapidement une lourde goutte de sang frais et agiter immédiatement et soigneusement la seringue pour homogénéiser. La goutte doit être aspirée jusqu'à ce qu'une petite goutte d'air entre dans la seringue. Celle-ci aidera à homogénéiser la solution. Il peut être nécessaire d'aspirer une seconde goutte de sang.

La solution détruit les globules rouges, elle tue et fixe les globules blancs et colore leurs noyaux. Examiner une petite goutte de la suspension entre lame et lamelle, en scellant les bords. Utiliser un grossissement de 400x. Les globules blancs auront leur noyau coloré en bleu, ce qui facilite leur observation. On ne verra pas les globules rouges.

 

Exercice :

Combien de globules blanc vous rencontreriez dans votre préparation si 1 mm3 de sang a une moyenne de 7000 globules ?

Votre seringue à insuline a une capacité de 1 ml et est divisée en 100 parties, chacune d’elles équivaut à 10 mm3

Une très grosse goutte de sang, ou plus d’une si elles sont plus petites, peuvent arriver à un volume de 20 mm3 (soit 2 divisions de votre seringue, et 140 000 leucocytes). Si vous aspirez la solution de Turk jusqu’a 10 divisions, vous aurez une dilution de 20%. C'est-à-dire : 10 divisions contiennent maintenant 140 000 leucocytes en suspension.

Sous une lamelle de 24 x 24 mm vous pouvez mettre sans excès 2 divisions de la seringue, c'est-à-dire que vous deviez avoir sous elle, 28 000 leucocytes.

 

d) dans un frottis.

Un frottis est l'étalement d'une goutte de sang sur une lame, en couche très fine qui diminue d’épaisseur jusqu’ à son extrémité. Les globules sont étalés en une seule couche de cellules qui ne se touchent pas entre elles, afin de voir les différents éléments qui la composent.

Effectuer un frottis implique tuer et fixer les éléments du sang pour qu'ils soient conservés, et les colorer pour les différencier.

 

Pour préparer le frottis on a besoin :

1) D’une lame très bien dégraissée, pour permettre un étalement régulier et mince. La lame est préparée en l’immergeant quelques minutes dans l’alcool à 96%, puis on la sèche avec un chiffon qui ne laisse pas du duvet, puis on la passe dans la flamme d'un bec Bunsen ou d’une lampe à alcool, avec mouvement lent mais continu. Le passage par la flamme doit durer quelques 3 secondes. Ceci fait que la surface est propre, dégraissée et mouillable uniformément.

2) Une autre lame à laquelle, on a coupé les deux angles d’une extrémité avec des pinces d'électricien ou mécanicien, de manière à laisser un bord central de 3 ou 4 mm plus petit que la largeur normale de la lame. Ceci a pour but que le sang occupe une bande plus étroite que la lame et rende plus facile l’étude des bords du frottis.

3) Un bec Bunsen avec une faible flamme, ou une lampe à alcool, pour fixer les cellules par la chaleur.

 

Réalisation du frottis.

A 1.5 cm. Approximativement d'une extrémité de la lame on place une goutte de sang. Le petit bord de l’ ‘étaleur ’ est soutenu sur la lame à peine devant la goutte et on le fait reculer jusqu'à ce que il entre en contact avec cette dernière. La goutte de sang sera étendue tout au long du bord. Avec un élan soutenu on fait avancer l’ »étaleur ». (Pas de saccades, pas de changement de vitesse) Par derrière, le sang sera étendu en couche très fine. Si la goutte était approprié, l’étalement se terminera par une langue très fine à 1.5 cm du bord opposé. Ceci fait, on l’agite dans l'air rapidement jusqu'à ce qu'elle perde sa brillance, et on la passe, 3 fois lentement dans la flamme du brûleur. Ces manipulations étendent dans une seule couche les globules, ils les tuent et les fixent suffisamment pour les manipulations suivantes. Peut-être on n'obtiendra pas un frottis parfait à la première tentative, mais la pratique le permettra.

Inonder le frottis (ou submerger la lame dans en flacon) avec alcool éthylique 96%, ou alcool méthylique 95%, laisser agir une minute et égoutter l’alcool. Dans le flacon vous pouvez garder les lames jusqu’à leur utilisation. Inonder le frottis avec la solution de bleu de méthylène au 0.1%, ou Violet de Gentiane à 0.025%. (Évidemment ces solutions sont préparées en diluant la solution mère à 1% avec la quantité adéquate d’eau distillée.) Laisser agir 1 minute.

Egoutter et sécher à nouveau en agitant le frottis dans l'air. Ce frottis aura les globules rouges et blancs fixés y ces derniers, leurs noyaux colorés.

 

Observation du frottis.

Si on a un objectif de 40x, deux petites gouttes d’huile d’immersion se placent à équidistance sur le frottis. Sur chaque goutte est appliquée une grande lamelle de sorte qu'on forme une très fine (très fine !) couche. Les lamelles sont maintenues avec des gouttes de vernis à ongles dans leurs coins, puis on laisse bien sécher avant d'observer.

Si on a un objectif à immersion on met une grande goutte d'huile d'immersion directement sur le frottis, sans lamelle. En surveillant par le flanc on fait descendre l'objectif jusqu'à ce qu'il soit presque en contact avec le frottis. Alors, en surveillant à l’oculaire on lève lentement l'objectif (dans les microscopes modernes on descend la platine) jusqu'à ce que l’on distingue nettement les cellules.

Le frottis doit être exploré soigneusement. Les globules blancs sont petits. On pourra apprécier les différentes formes de noyaux et les différentes tailles de ces cellules, comparant avec l'uniformité du diamètre des globules rouges. Ces derniers ont 7 microns de diamètre en moyenne.

 

e) Coloration métachromatique du frottis.

Les leucocytes sont de différentes formes et fonctions. On peut reconnaître :

Granulocytes (neutrophiles, éosinophiles et basophiles), et mononucléaires (lymphocytes et monocytes). (Voir sa description, chez Domimique Prades)

Des neutrophiles peuvent être classés en 2 catégories. Les cellules en bande, non mûres, avec noyau sous forme de bande en fer à cheval, et le polynucléaires, dans lesquels la bande apparaît avec des étranglements qui séparent des globules d'un plus grand diamètre.

 

Romanowski a découvert une coloration, améliorée ensuite par May-Grünwald et Giemsa, qui permet de différencier par la couleur spécifique de leurs inclusions cytoplasmiques (granules) et bien sur par la forme caractéristique de leurs noyaux, diverses classes de leucocytes (globules blancs). En Europe c'est la coloration la plus utilisée. Pour investigation parasitologiques du sang on utilise en Europe fréquemment le colorant de Laveran. En Amérique du Nord on utilise souvent le colorant de Wright, méthode plus facile bien que ses résultats ne sont pas tellement voyants.

Je peux vous donner la formule et méthodes de préparation de tous ses colorants. Ils ont comme base des dilutions de bleu de méthylène, Azur I et Azur II, plus Eosine. Les techniques sont très laborieuses et ne se justifient pas si on peut obtenir le colorant préparé commercialement. Sauf pour la satisfaction du bricolage.

Dans les techniques pour débutants du Magazine Microscopies la méthode de May-Grünwald-Giemsa (MGG) est décrite en détail, et on y offre des exemples de tous les types de leucocytes différenciables avec cette technique, et vous avez en plus les incroyables illustrations à 3000 X ou plus à l’écran, fournies par Dominique II.

Toutefois, si on veut seulement observer une paire de frottis d'essai, il n'est pas raisonnable d’acheter( cher), une bouteille de réactif. J'ai obtenu de magnifiques frottis de sang humain normales et pathologiques en visitant quelques laboratoires d'analyses cliniques, expliquant ma condition de microscopiste amateur, ou de professeur au Lycée (quand je l'étais) et en sollicitant quelques frottis qu'ils allaient écarter. Je ne suis presque jamais sorti les mains vides.

 

Méthode Cubaine de coloration.

Le blocus américain rend difficile l’obtention de colorants traditionnels dans l’île. A l’Institut Finlay, de recherches, quelques médecins ont tenté de substituer le Romanowsky par des méthodes plus simples.

Ils ont réussi, par le même chemin recommandé par JMC, en usant simplement du bleu de méthylène et de l’éosine.

 

Voici un aperçu de sa technique

1 Fixer la lame avec solution alcool formol 5% pendant 1 minute.

2 teindre avec éosine 0.1 %, 5 min. Laver à l’eau courante.

3 Teindre avec bleu de méthylène 0,1 %, 5 min. Laver à l’eau courante.

 

Sécher à température atmosphérique.

 

Dans le travail suivant il est fait une comparaison détaillée avec la méthode de Giemsa.

 

http:\\www.bvs.sld.cu/revistas/onc/vol16_1_00/onc08100.pdf

 

Le résultat le plus important (surtout pour l'amateur microscopiste) est que cette méthode tellement simple permet de reconnaître tous les groupes morphologiques de granulocytes, avec toutefois une lacune (ce qui c’est important pour le médecin dans certains cas, mais pas pour l'amateur débutant) dans la différenciation sûre en deux catégories des leucocytes mononucléaires : lymphocytes et monocytes. Pour de nombreuses maladies du sang cette méthode très simple a été proposée pour son utilisation à des l'hématologiste professionnel, donc elle fournit toute l'information nécessaire.

 

SANG D’AUTRES VERTÉBRÉS

Il y a des différences intéressantes évidemment entre les différentes espèces. Par exemple le cheval a des éosinophiles spectaculaires.

Les poissons, amphibies et reptiles (en incluant ses parents les oiseaux) ont des érythrocytes nucléés.

Le microscopiste qui souhaite faire des recherches en hématologie sur d'autres espèces doit apprendre comment prélever les échantillons. L'oreille, avec ses veines marginales est un emplacement préféré pour presque tous les mammifères.

La ponction de la peau dans le bord d'une aile est adéquate pour la majorité des oiseaux. Les herpétologistes ont l’habitude de couper l'extrémité d'un doigt aux batraciens et aux lacertiliens, etc. Dans tous les cas ne pas oublier de désinfecter le lieu de ponction et la lancette, ciseaux ou bistouri.

En prime pour ceux qui font des recherches sur ces sangs, surtout ceux des poissons et batraciens, est que, dans des préparations de sang frais dilué, ils pourront très souvent reconnaître des parasites sanguins, comme les trypanosomes, (protozoaires flagellés) ou micro filaires (nématodes), étant donné leur mouvement ondulant entre les globules. Ils pourront aussi les observer colorés, en faisant le frottis.

 

SANG D'INVERTEBRES :

Tous les invertébrés ont dans leurs hémocoeles, un sérum liquide, l'hémolymphe, avec des cellules semblables aux leucocytes. Ils n'ont pas des globules rouges. Ceux des invertébrés qui utilisent l’hémoglobine pour améliorer le transport d'oxygène, l’ont dissoute dans leur hémolymphe.

Un exemple vient des tubifex, oligochètes rouges que beaucoup d'aquaculteurs fournissent à leurs poissons comme aliment.

 

Celui qui souhaite entrer dans ces recherches devra évidemment apprendre l'anatomie des espèces sur lesquelles il veut faire des recherches (Internet, Livres de Zoologie, Traités de pratiques de Laboratoire de Zoologie) et la façon d'introduire son matériel de prélèvement dans l’hemocele ou le cœur de ces dernières. Dans ces cas on utilise normalement des Pipettes Pasteur pour extraire l'échantillon et on obtient de petites quantités qui peuvent à peine couvrir la surface d'une lamelle.

Insectes, arachnides, mollusques (escargot de jardin, palourdes de rivière, crabes de rivière et mer, huîtres) sont quelques candidats à la recherche.

L'observation dans le vivant est une première étage, suivie par la coloration de Giemsa (dans des recherches très sérieuses), ou par la méthode cubaine, plus à la portée des microscopistes.

L'histologie normale exige des instruments coûteux et des techniques compliquées. (Voir les Instructions pour débutantes (niveau 3) dans le paragraphe de Pratiques du Magazine Microscopies) le sang est un tissu relativement facile pour faire des recherches. Bien que n'apportant pas la diversité fantastique des diatomées ou des micro-invertébrés offerte au microscopiste, le sang est un sujet passionnant et peut être que ces notes encourageront quelqu'un vocations à entreprendre une série personnelle de recherches.

 

WD

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bonjour à tous

 

Bonjour Walter ,

trés, trés intéressante synthèse sur le sang ... merci pour cette mini thèse...

 

pour illustrer l'hémolymphe chez les invertébrés (crustacés en l'occurence : gamares ou caprelles...) voici des images "live" de la circulation dans une antenne ou une patte, ce qui évite d'avoir à prélever ! je pense que les cellules circulantes sont des amoebocytes (l'équivalent de nos globules blancs) :

 

post-12-1118672415_thumb.jpg

image au x 15 caméra CMOS

 

Amitiés,

JMC

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