http://forum.mikrosc...15899-aubépine/
(Ndlr)
Jouons à un jeu en omettant de penser ce qui fait la différence entre un "art" et une "science"
Proposons ta photo à Google et demandons au moteur de recherche le plus puissant au monde de nous trouver des "similar pictures"
et cela donne ceci en première page (donc le plus probable)
Donc soyons rassuré, non seulement cette photo n'a jamais été prise par quelqu'un d'autre et ensuite, elle a des "synonymes" qui pour un logiciel puissant analyse la taille, la distribution des couleurs etc...
Examinons la réponse de Google... aucune information ne nous parvient de ce que ce serait une fleur ou une plante ou un détail végétal mais plutôt des lumières, des néons et des fêtes, beaucoup d'électrique...
Donc, je réfléchis.
Si je ne vois pas très bien et que l'on me propose cette image de Pierre à l'observation, sans me dire qu'il s'agit de corolle de pétales d'aubépine, je peux y voir sans difficulté
ce que Google me montre comme similitudes: une harmonie de lumières sur un fond sombre.
En quoi cela serait-il artistique ?
Dans l'intention sans problème... l'idée appartient au photographe qui a vu en cette lame un quelque chose qui... il ne peut pas faire autrement que de se reposer sur du connu, lui rappelle quelque chose
de lumineux, d'harmonieux, de pentatonique sur un fond sombre...
De voir que ce souvenir "lumineux" inconsciemment mis en marche, peut être représenté par une corolle de fleur d'aubépine, il y a donc une intention qui représente une démarche artistique.
Elle va dans le sens de l'abstraction et non de la figuration. Il s'agit d'une démarche que l'on pourrait qualifier d'art moderne. Bien que l'art moderne soit maintenant assez vieux, on est pour l'instant à la période post-moderne et même post Zozo. (je n'entre pas dans les détails)
Le fait de savoir qu'il s'agit d'une corolle de fleur d'aubépine... augmente l'information mais ne rend pas l'image plus intéressante qu'elle ne l'est.
Au contraire... il est bien établi par les critiques d'art les plus anciens et les plus modernes que si on doit expliquer l'art visuel (même conceptuel) on n'est un bavard, un théoricien ou un littéraire
et non un artiste comme on dit "plasticien". L'art demande la sensation et non l'explication qui peut venir ensuite, mais jamais au préalable.
L'art provoque une sensation qui fait bouger (première réaction aime/aimepas avancer/reculer accepter/refuser oui/non) et il ne peut dépendre sauf en littérature, des mots.
Si la personne qui regarde ton image n'a pas ce souvenir de lumières sur fond sombre en tête, elle peut sans problème apprécier cette image pour ce qu'elle est et ce qu'elle lui procure comme sensation.
Savoir qu'il s'agit d'une aubépine ne colle pas à la démarche artistique, mais à l'explication justificative qui s'ensuit (pour vendre le produit par exemple ou pour répéter l'opération sur d'autres calices floraux)
A la question
Sommes nous témoins ou artistes ?
Voir est un acte de création car il dépend au contraire de notre olfaction qui ne peut décider de ce que nous sentons (nous subissons l'olfaction sauf en cas d'agueusie) de notre intention de VOIR
Le témoin est donc d'abord un créateur d'image, dans son propre système optique. Voir c'est être artiste.
Qu'il aie ensuite l'idée de partager ce témoignage le rend alors humain, socialement humain et artiste comme les humains peuvent imaginer ce qu'est un artiste.
Mais c'est bien là secondaire.
SDS
Modifié par Tryphon T, 23 juin 2016 - 05:51 .