Dominique. Posté(e) le 5 juillet 2018 Signaler Partager Posté(e) le 5 juillet 2018 Le ver de terre. 3éme partie physiologie générale Pour continuer la présentation du ver de terre vont être abordé succinctement les différents organes avec pour terminer un aperçu de ses interactions avec l’ environnement , sa place écologique dans la nature .En réalité les études sur le ver de terre sont très nombreuses et mettent en évidence une organisation très complexe -Les soies Les soies ont des formes différentes suivant les espèces .Les soies sont animées de mouvements ; Un ensemble de muscles protracteurs ( A ) et rétracteurs ( B ) assure un mouvement de va et vient des soies .Ces soies sont utilisées par le ver pour prendre appui dans le sol et permettre une progression - Comme les soies s’usent elles sont remplacées . Les téguments .L’ épiderme contient un grand nombre de glandes muqueuses , leur nombre n’est pas le même en fonction de la zone du corps ; le ver est ainsi enduit en permanence d’une fine couche de mucus qui a un rôle protecteur mécanique et immunologique et qui aide à la locomotion . Il existe sur les téguments des cellules sensorielles avec terminaisons nerveuses libres , dans la seconde partie nous avons déjà vu les terminaisons nerveuses de la zone caudale du ver .Ci-dessous quelques vues de l’ épiderme à différents endroits du corps du ver.La musculature Sous les téguments se trouvent des muscles circulaires ( B ) puis les muscles longitudinaux ( A )Les cellules sont en fait un syncitium (Le syncytium est une cellule à plusieurs noyaux résultant de la fusion de plusieurs cellules: une cellule syncytiale.) et séparées par des membranes.Le muscle est constitué par un grand nombre de myofibrilles de type lisse ( A ) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dominique. Posté(e) le 5 juillet 2018 Auteur Signaler Partager Posté(e) le 5 juillet 2018 (modifié) Système nerveux Il se compose d’un système nerveux central d’où partent des nerfs segmentaires, un système nerveux superficiel et un système nerveux viscéral .Le cerveau est formé par 2 ganglions cérébroïdes . ( 3 éme segment ) reliés par deux branches du collier péri-oesophagien au système périphérique qui est surtout constitué d’une’ chaîne nerveuse ventrale présentant à chaque métamère un ganglions nerveux .De ce ganglion partent 3 paires de nerfs segmentaires ( droit et gauche ) qui vont vers le ceolome , la couche musculaire longitudinale et la couche musculaire circulaire en formant des demi-cercles qui ne fusionnent pas .Il existe des boucles réflexes segmentaires qui fonctionnent indépendamment des segments adjacents et des fibres nerveuses qui communiquent d’un bout à l’ autre du ver.Sur cette coupe on constate que la corde nerveuse qui courre depuis les ganglions cerebroïdes jusqu’ à la queue (équivalent de notre moelle rachidienne) est constituée :De la prolongation des axones issus des ganglions cerebroïdes .De 3 axones géants médians et 2 axones géants latéraux ( schéma) ;De neurones qui appartiennent à chaque segment .B.De cellules gliales qui se logent entre les neurones en C .Du neuropile ( issu de wikipedia : Le neuropile est la partie du tissu nerveux située entre les principales cellules constituant la substance grise du système nerveux central. Il s'agit donc d'un enchevêtrement des protrusions cytoplasmiques issues des neurones (axones et dendrites) et des cellules gliales (oligodendrocytes et astrocytes). Il comprend les axones, les dendrites, les synapses et le prolongement des cellules gliales.Le neuropile sera le siège de nombreux échanges métaboliquesEn A est noté la présence d’une cellule géante au sein de la corde nerveuse ( rôle ?)Il existe aussi un système nerveux sympathique qui court le long de l’ intestin.Il existe comme chez les mammifères des neuro-médiateurs dont un système opioïde ( endorphine - enképhaline ) . Le système sensoriel est composé de :-- récepteurs épidermiques surtout sur le prostomium et les faces dorsales et ventrales des segments .Ce sont des photo récepteurs ( les yeux existent seulement chez quelques espèces de la famille des Naididae .) - des récepteurs neuro-sensoriels groupés en bourgeons sensitifs en rapport avec les soies.-- des chimiorécepteurs analogues aux bourgeons gustatifs des vertébrés. Appareil digestif Le tube digestif s’étend de la bouche à l’anus.Suite à la bouche qui est devaginable , se trouve le pharynx .L’œsophage est cilié chez les Limicoles et non cillé chez les Terricoles . Dans cette œsophage se jettent les glandes de Morren ou glandes calciféres puis se trouvent le jabot et le gésier suivi de l’intestin .Leur rôle semble important dans l’ équilibre ionique du milieu.L’intestin se compose de cellules glandulaires et de cellules absorbantes.La base de l’intestin baigne dans un système de lacunes sanguines qui assure la diffusion des nutriments.La partie dorsale de l’intestin est invaginée et forme une villosité le Typhlolosis . Cette gouttiére est remplie de cellules spécialisées les cellules chloragogénes qui interviennent à la fois dans le métabolisme des glucides et dans l’ excrétion ( ces cellules jouent donc le rôle de foie et de rein ).L’intestin a son propre système musculaire qui assure la progression des aliments .Quelques images :Zone de l' œsophage:Paroi intestinale :Image de l' organisation cellulaire du Typhlolos: En A cellules palissadiques du typhlosole.En B particules alimentaires.Ce qui est marquant est l’absence de microvillosité au sommet des cellules Microvillosités ( qui chez les mammifères améliorent la surface d’ absorption ) - La bouche contient l’équivalent de glandes salivaires (synthèse de mucine et de protéase)L’intestin a des glandes qui synthétisent des lipases – des protéases et des amylases. Le cœlome et le liquide cœlomique Le colombe est divisé en cavités correspondant à la métamérie du corps.Le ceolome renferme le liquide cœlomique qui peut être rejete vers l’ extérieur par les pores dorsaux situés dans la ligne medio dorsale sur le sillon inter segmentaire .Ce liquide a un rôle mécanique et se comporte comme un squelette résistant sur lequel s’ appuie la musculature .Ce liquide contient surtout de l’ ammoniaque et de l’ urée ainsi que cellules de type amybocytes ,lymphocytes, monocytes, granulocytes, linocytes, mucocytes. Appareil circulatoire Il existe un gros vaisseau dorsal et un vaisseau ventral reliés par des vaisseaux commissuraux situés à chaque inter segment Ces vaisseaux donnent naissance à tout un réseau de capillaires Ces vaisseaux dans la région œsophagienne (du moins chez le lombric) possèdent 5 spires d’anses vasculaires qui assurent le rôle de cœur. Le vaisseaux ventral emmène le sang vers l’arrière . Le sang revient par le vaisseau dorsal collecteur.Le sang est soit incolore soit rouge en raison de la présence d’erythrocuorine qui est dissoute dans le plasma.Les vaisseaux ont une paroi d ‘une seule couche de cellules endothéliales.Les vaisseaux sont entourés d’un parenchyme cellulaire de faible densité qui baigne dans le liquide du cœlome.La contraction musculaire de chaque segment assure la circulation sanguine. Appareil respiratoire Il existe des branchies chez quelques espèces. Sinon il est absent et la respiration se fait en trans cutané .Les oligochètes supportent bien le manque d’oxygène et peuvent passer 48 heures sans oxygène. Appareil excréteur Chaque segment possède une paire de néphridies qui s’ouvre dans le cœlome .Les néphridies se composent d’ un néphrostome engagé dans la cloison du segment précédent et d’un long canal très contourné qui se termine dans une vessie qui s’ ouvre dans un nephridiopore .Les néphridies exercent les fonctions de :--excrétions – excèdent d’eau – ammoniaque - urée.--équilibre ionique. Appareil génital Cet aspect du ver de terre a déjà été traité dans les deux premiers articles Régénération du ver de terre.Découverte dès le 17 éme siècle le pouvoir de régénération dépend des espèces .Tout fragment correspondant à un segment peut régénérer un ver entier. La régénération du fragment antérieur est le plus facile et redonne une structure arrière fonctionnelle à condition de posséder les fragments 9 à 20. Par contre la régénération du fragment postérieur n’ arrive pas souvent à reformer une extrémité céphalique ( du moins pour les vers de terre d’ Europe ) .Donc couper un vers de terre en deux ne donnera pas deux vers de terre . Ecologie Il existe dans le monde 3700 espèces répertoriées de vers de terre - 150 vivent en Europe don 19 espèces sont communesLe plus long des vers français est le Lumbricus Terristris Montpellieris. Qui atteint 1 métre .3 types sont définis :Epigis qui vivent en surface sur les matières organiques en décomposition, les fumiers. Ce sont entre autres les vers de compost. Ils sont parfois utilisés de façon industrielle pour produire du lombricompost et pour traiter les ordures ménagères .Certaines espèces sont élevées pour servir d’appâts pour la pêche. Pour résister à la prédation ils peuvent produire une centaine de cocons par an .Aneciques qui se nourrissent en surface mais vivent dans des galeries verticales plus ou moins profondes. Ce sont les vers de terre des jardins Leur fécondité est faible autour de 3 à 13 cocons par an .Endogénes qui vivent en profondeur horizontalement .Ils sont géophages et rhizophagesIls produisent entre 8 et 27 cocons par an. En période de sècheresse les vers vivent en léthargie - Diapause- Ils s’enroulent sur eux mêmes .Le ver de terre résiste peu à la sécheresse et beaucoup mieux à l’ humidité et même à une immersion temporaire ;Il peut évolué dans des milieux très variés dont le Ph peut être compris entre 4,5 et 10 -Sa résistance à la salinité est limitée à un taux de sel de 0,4 % .Les cocons résistent bien à la sécheresse et les petits vers y resteront à diapause en attendant le retour de la pluie. La densité en vers de terre dépend des techniques de culture : Prairie permanente 130 à 515 gramme par m² Labour profond 6 à 20 g / m² Donc la mise en culture d’une prairie entraine la disparition progressive de 20 à 90 % de la biomasse lombricienne en 3 ans. Par ailleurs les traitements, en particulier les produits anti limaces sont toxiques pour les vers de terre.Le labour profond tue ou blesse les vers.Favorise aussi la mortalité des vers de terre.--la diminution des apports organiques (par diminution de l’élevage et de la production de fumier).--non couverture des sols l’ hiver.-- extension de la monoculture.-- brulage des chaumes. Rôle des vers Ils assurent un brassage de la terre Remontée des terres minéralisées.Enfouissement des matières organiques.Drainage par l’intermédiaire des galeries faites par les vers. Ces galeries sont aussi colonisées par les racines des arbres.Formation des micro agrégats : les Mulls : L’intestin des vers est colonisé par un grand nombre de bactéries. Dans l’intestin il y a donc mixage des débris organiques et de ces bactéries.Ces mulls servent d’alimentation aux collemboles. Les mulls, généralement riches en éléments nutritifs et présentant une forte capacité d'échange cationique, constituent des humus très fertiles. L’accumulation de ces mulls forment les turricules .Conséquence de la disparition des vers :diminution de l’ infiltrabilité. diminution des capacités de rétention d’eau (donc plus grand effet de la sécheresse).Epuisement biologique des terres.Augmentation du ruissellement.Augmentation du lessivage des sols.Accentuation de la contamination des eaux. Les prédateurs Les vers de terre possèdent de nombreux prédateurs. Certains vivent en permanence dans le sol, comme les taupes ou certains animaux de petite taille adaptés à les attaquer directementdans leurs galeries, comme les géophiles (millepatte très allongés, à déplacements très rapides).Depuis quelques années on signale la présence en France de vers prédateurs (Plathelminthes)originaires de Nouvelle-Zélande et de Nouvelle Calédonie, en constante augmentation, dont onignore à ce jour l‘impact possible sur les populations de vers de terre locaux.Les grands consommateurs de vers de terre sont pour les plus connus :les oiseaux (notamment les merles, dont la stratégie de piétinement fait « sortir » les vers,) et les sangliers, dont ils constituent la nourriture préférée (bien plus que bulbes et glands) . Pour relancer la multiplication des vers de terre il est conseillé de :Réaliser un ensemencement de plantes couvrantes en période d’ interculture ( genre moutarde ) .Augmenter l’ épandage de lisier - de fumure .Chauler le sol pour faire monter le PH et lutter contre l’ acidification .Diminuer le travail mécanique de surface pour éviter de tuer ou blesser les vers. Un quatrième article paraîtra sur le ver de terre - Contenu du cœlome et cellules sanguinesMais à cause de la sécheresse les vers sont en diapause et il n’ y a plus aucune trace de leur présence dans le jardin - désormais il faut attendre l’ automne . Le sang du ver de terre :http://forum.MikrOscOpia.com/topic/17679-ver-de-terre-lombric-c%C5%93lomocyte/?hl=%2Bver+%2Bde+%2Bterre+%2Bsang Références-- L’humus sous toutes ses formes B Jabrol Ecole nationale du génie rural et des forets-- Sol et environnement Michel – Claude Girard Dunod 2005-- Wikipedia : https://en.wikipedia.org/wiki/Earthworm Dominique Modifié le 27 janvier 2020 par Dominique. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
solito de solis Posté(e) le 6 juillet 2018 Signaler Partager Posté(e) le 6 juillet 2018 Bravo Dominique pour cette nouvelle page sur les LumbricusJe souhaiterais avoir une précision concernant le système circulatoire de ces annelidés. Leur sang circule, il est même très visible in vivo. Mais où se fabrique se sang?Où se situent les hémocytes ? Est-ce au niveau de certaines néphridies ? Dans le rôle de celles-ci tu ne sembles pas leur donner cette faculté hemocytaireMerciSDS Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dominique. Posté(e) le 6 juillet 2018 Auteur Signaler Partager Posté(e) le 6 juillet 2018 Bonsoir Solito de Solis Il existe chez le ver de terre des structures glandulaires que certains localisent dans le 4 ,5 et 6 éme segments et que d’autres localisent dans le Typhlosole .Elles auraient pour rôle d’ élaborer le contenu des vaisseaux sanguins du ver .Ici le système rénal ne semble pas de la partie contrairement à ce qui se passe chez les mammifères . Dans la quatrième partie réservée au sang je vais essayer de mettre cela au clair . mais cette partie de la physiologie du ver va nécessiter un travail de bibliothèque - Pour ma part je n’ ai rien vu en ce sens sur mes coupes - mais je n’ ai fait qu’ un travail de défrichage .Le ver de terre est étudié depuis longtemps souvent par des équipes fortement outillées et les textes ne sont pas tous très compréhensibles . Bien Cordialement Dominique Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
solito de solis Posté(e) le 6 juillet 2018 Signaler Partager Posté(e) le 6 juillet 2018 (modifié) Et n'ayant ni moelle, ni rate, il faut bien que cela surgisse de quelque part autreMerci pour la réponse dont je lirai la suite attentivementJ'avais juste entendu parler de la diversité de leurs hémoglobines (aux annelides) mais point de l’hématopoïèseBonne soirée DominiqueSDS Modifié le 6 juillet 2018 par solito de solis Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Buteo Posté(e) le 7 juillet 2018 Signaler Partager Posté(e) le 7 juillet 2018 Bonjour Dominique, magnifique travail de "défricheur !".Un peu d'humour : ELLE est revenue à l'occasion des trombes d'eau, causées par les récents orages en Périgord, qui ont assoupli la terre du jardin. Qui "ELLE" ? La taupe bien entendu, celle qui me boulotte tous mes vers de terre, celle qui je n'ai pas encore pu chopper. Alors, si l'envie te vient de nous la détailler ne te gênes pas et viens l’attraper pour en faire des études de muscles lisses, striés et de tout ce que tu serais capable de nous montrer. Amitiés. Philippe Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Admin Tryphon T Posté(e) le 7 juillet 2018 Admin Signaler Partager Posté(e) le 7 juillet 2018 Bonjour, Tryph,qui ne peut pas écrire,me prie d'insérer : Comment faire sortir les vers de terre?Il suffit de frapper le sol avec un outil, pelle,massette,planche et au bout de quelques minutes, ils remontent à la surface. Les Castors Juniors.... Amicalement. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dominique. Posté(e) le 7 juillet 2018 Auteur Signaler Partager Posté(e) le 7 juillet 2018 Bonjour les amis Bon !! pour aller frapper la terre et faire sortir les vers cela va être un rude travail .ici la terre est terriblement sèche j’ en ai tourné un carré ce matin pour faire des haricots Soissons . C’est très sec même en bout de bêche . et ce matin pas un vers - par contre comme la terre est riche en humus j’ai trouvé des larves de Cetoine dorée qui manifestement était au repos .Pour la taupe en 2012 j’avais écrit un petit article sur ses poils .http://forum.MikrOscOpia.com/topic/12194-le-poil-variations-sur-le-theme-la-taupe-n1/MerciAmicalement Dominiqued Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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