Système nerveux
Il se compose d’un système nerveux central d’où partent des nerfs segmentaires, un système nerveux superficiel et un système nerveux viscéral .
Le cerveau est formé par 2 ganglions cérébroïdes . ( 3 éme segment ) reliés par deux branches du collier péri-oesophagien au système périphérique qui est surtout constitué d’une’ chaîne nerveuse ventrale présentant à chaque métamère un ganglions nerveux .De ce ganglion partent 3 paires de nerfs segmentaires ( droit et gauche ) qui vont vers le ceolome , la couche musculaire longitudinale et la couche musculaire circulaire en formant des demi-cercles qui ne fusionnent pas .
Il existe des boucles réflexes segmentaires qui fonctionnent indépendamment des segments adjacents et des fibres nerveuses qui communiquent d’un bout à l’ autre du ver.
Sur cette coupe on constate que la corde nerveuse qui courre depuis les ganglions cerebroïdes jusqu’ à la queue (équivalent de notre moelle rachidienne) est constituée :
- De la prolongation des axones issus des ganglions cerebroïdes .
- De 3 axones géants médians et 2 axones géants latéraux ( schéma) ;
- De neurones qui appartiennent à chaque segment .B.
- De cellules gliales qui se logent entre les neurones en C .
- Du neuropile ( issu de wikipedia : Le neuropile est la partie du tissu nerveux située entre les principales cellules constituant la substance grise du système nerveux central. Il s'agit donc d'un enchevêtrement des protrusions cytoplasmiques issues des neurones (axones et dendrites) et des cellules gliales (oligodendrocytes et astrocytes). Il comprend les axones, les dendrites, les synapses et le prolongement des cellules gliales.
- Le neuropile sera le siège de nombreux échanges métaboliques
- En A est noté la présence d’une cellule géante au sein de la corde nerveuse ( rôle ?)
Il existe aussi un système nerveux sympathique qui court le long de l’ intestin.
Il existe comme chez les mammifères des neuro-médiateurs dont un système opioïde ( endorphine - enképhaline ) .
Le système sensoriel est composé de :
-- récepteurs épidermiques surtout sur le prostomium et les faces dorsales et ventrales des segments .Ce sont des photo récepteurs ( les yeux existent seulement chez quelques espèces de la famille des Naididae .)
- des récepteurs neuro-sensoriels groupés en bourgeons sensitifs en rapport avec les soies.
-- des chimiorécepteurs analogues aux bourgeons gustatifs des vertébrés.
Appareil digestif
Le tube digestif s’étend de la bouche à l’anus.
Suite à la bouche qui est devaginable , se trouve le pharynx .L’œsophage est cilié chez les Limicoles et non cillé chez les Terricoles .
Dans cette œsophage se jettent les glandes de Morren ou glandes calciféres puis se trouvent le jabot et le gésier suivi de l’intestin .Leur rôle semble important dans l’ équilibre ionique du milieu.
L’intestin se compose de cellules glandulaires et de cellules absorbantes.
La base de l’intestin baigne dans un système de lacunes sanguines qui assure la diffusion des nutriments.
La partie dorsale de l’intestin est invaginée et forme une villosité le Typhlolosis . Cette gouttiére est remplie de cellules spécialisées les cellules chloragogénes qui interviennent à la fois dans le métabolisme des glucides et dans l’ excrétion ( ces cellules jouent donc le rôle de foie et de rein ).
L’intestin a son propre système musculaire qui assure la progression des aliments .
Quelques images :
Zone de l' œsophage:
Paroi intestinale :
Image de l' organisation cellulaire du Typhlolos:
En A cellules palissadiques du typhlosole.
En B particules alimentaires.
Ce qui est marquant est l’absence de microvillosité au sommet des cellules Microvillosités ( qui chez les mammifères améliorent la surface d’ absorption ) -
La bouche contient l’équivalent de glandes salivaires (synthèse de mucine et de protéase)
L’intestin a des glandes qui synthétisent des lipases – des protéases et des amylases.
Le cœlome et le liquide cœlomique
Le colombe est divisé en cavités correspondant à la métamérie du corps.
Le ceolome renferme le liquide cœlomique qui peut être rejete vers l’ extérieur par les pores dorsaux situés dans la ligne medio dorsale sur le sillon inter segmentaire .
Ce liquide a un rôle mécanique et se comporte comme un squelette résistant sur lequel s’ appuie la musculature .
Ce liquide contient surtout de l’ ammoniaque et de l’ urée ainsi que cellules de type amybocytes ,lymphocytes, monocytes, granulocytes, linocytes, mucocytes.
Appareil circulatoire
Il existe un gros vaisseau dorsal et un vaisseau ventral reliés par des vaisseaux commissuraux situés à chaque inter segment Ces vaisseaux donnent naissance à tout un réseau de capillaires
Ces vaisseaux dans la région œsophagienne (du moins chez le lombric) possèdent 5 spires d’anses vasculaires qui assurent le rôle de cœur. Le vaisseaux ventral emmène le sang vers l’arrière . Le sang revient par le vaisseau dorsal collecteur.
Le sang est soit incolore soit rouge en raison de la présence d’erythrocuorine qui est dissoute dans le plasma.
Les vaisseaux ont une paroi d ‘une seule couche de cellules endothéliales.
Les vaisseaux sont entourés d’un parenchyme cellulaire de faible densité qui baigne dans le liquide du cœlome.
La contraction musculaire de chaque segment assure la circulation sanguine.
Appareil respiratoire
Il existe des branchies chez quelques espèces. Sinon il est absent et la respiration se fait en trans cutané .Les oligochètes supportent bien le manque d’oxygène et peuvent passer 48 heures sans oxygène.
Appareil excréteur
Chaque segment possède une paire de néphridies qui s’ouvre dans le cœlome .
Les néphridies se composent d’ un néphrostome engagé dans la cloison du segment précédent et d’un long canal très contourné qui se termine dans une vessie qui s’ ouvre dans un nephridiopore .
Les néphridies exercent les fonctions de :
--excrétions – excèdent d’eau – ammoniaque - urée.
--équilibre ionique.
Appareil génital
Cet aspect du ver de terre a déjà été traité dans les deux premiers articles
Régénération du ver de terre.
Découverte dès le 17 éme siècle le pouvoir de régénération dépend des espèces .Tout fragment correspondant à un segment peut régénérer un ver entier. La régénération du fragment antérieur est le plus facile et redonne une structure arrière fonctionnelle à condition de posséder les fragments 9 à 20. Par contre la régénération du fragment postérieur n’ arrive pas souvent à reformer une extrémité céphalique ( du moins pour les vers de terre d’ Europe ) .Donc couper un vers de terre en deux ne donnera pas deux vers de terre .
Ecologie
Il existe dans le monde 3700 espèces répertoriées de vers de terre -
150 vivent en Europe don 19 espèces sont communes
Le plus long des vers français est le Lumbricus Terristris Montpellieris. Qui atteint 1 métre .
3 types sont définis :
Epigis qui vivent en surface sur les matières organiques en décomposition, les fumiers. Ce sont entre autres les vers de compost. Ils sont parfois utilisés de façon industrielle pour produire du lombricompost et pour traiter les ordures ménagères .Certaines espèces sont élevées pour servir d’appâts pour la pêche. Pour résister à la prédation ils peuvent produire une centaine de cocons par an .
Aneciques qui se nourrissent en surface mais vivent dans des galeries verticales plus ou moins profondes. Ce sont les vers de terre des jardins Leur fécondité est faible autour de 3 à 13 cocons par an .
Endogénes qui vivent en profondeur horizontalement .Ils sont géophages et rhizophages
Ils produisent entre 8 et 27 cocons par an.
En période de sècheresse les vers vivent en léthargie - Diapause- Ils s’enroulent sur eux mêmes .Le ver de terre résiste peu à la sécheresse et beaucoup mieux à l’ humidité et même à une immersion temporaire ;Il peut évolué dans des milieux très variés dont le Ph peut être compris entre 4,5 et 10 -Sa résistance à la salinité est limitée à un taux de sel de 0,4 % .
Les cocons résistent bien à la sécheresse et les petits vers y resteront à diapause en attendant le retour de la pluie.
La densité en vers de terre dépend des techniques de culture :
Prairie permanente 130 à 515 gramme par m²
Labour profond 6 à 20 g / m²
Donc la mise en culture d’une prairie entraine la disparition progressive de 20 à 90 % de la biomasse lombricienne en 3 ans.
Par ailleurs les traitements, en particulier les produits anti limaces sont toxiques pour les vers de terre.
Le labour profond tue ou blesse les vers.
Favorise aussi la mortalité des vers de terre.
--la diminution des apports organiques (par diminution de l’élevage et de la production de fumier).
--non couverture des sols l’ hiver.
-- extension de la monoculture.
-- brulage des chaumes.
Rôle des vers
Ils assurent un brassage de la terre
- Remontée des terres minéralisées.
- Enfouissement des matières organiques.
- Drainage par l’intermédiaire des galeries faites par les vers. Ces galeries sont aussi colonisées par les racines des arbres.
- Formation des micro agrégats : les Mulls : L’intestin des vers est colonisé par un grand nombre de bactéries. Dans l’intestin il y a donc mixage des débris organiques et de ces bactéries.
Ces mulls servent d’alimentation aux collemboles. Les mulls, généralement riches en éléments nutritifs et présentant une forte capacité d'échange cationique, constituent des humus très fertiles. L’accumulation de ces mulls forment les turricules .
Conséquence de la disparition des vers :
- diminution de l’ infiltrabilité.
- diminution des capacités de rétention d’eau (donc plus grand effet de la sécheresse).
- Epuisement biologique des terres.
- Augmentation du ruissellement.
- Augmentation du lessivage des sols.
- Accentuation de la contamination des eaux.
Les prédateurs
Les vers de terre possèdent de nombreux prédateurs. Certains vivent en permanence dans le sol, comme les taupes ou certains animaux de petite taille adaptés à les attaquer directement
dans leurs galeries, comme les géophiles (millepatte très allongés, à déplacements très rapides).
Depuis quelques années on signale la présence en France de vers prédateurs (Plathelminthes)
originaires de Nouvelle-Zélande et de Nouvelle Calédonie, en constante augmentation, dont on
ignore à ce jour l‘impact possible sur les populations de vers de terre locaux.
Les grands consommateurs de vers de terre sont pour les plus connus :les oiseaux (notamment les merles, dont la stratégie de piétinement fait « sortir » les vers,) et les sangliers, dont ils constituent la nourriture préférée (bien plus que bulbes et glands) .
Pour relancer la multiplication des vers de terre il est conseillé de :
- Réaliser un ensemencement de plantes couvrantes en période d’ interculture ( genre moutarde ) .
- Augmenter l’ épandage de lisier - de fumure .
- Chauler le sol pour faire monter le PH et lutter contre l’ acidification .
- Diminuer le travail mécanique de surface pour éviter de tuer ou blesser les vers.
Un quatrième article paraîtra sur le ver de terre - Contenu du cœlome et cellules sanguines
Mais à cause de la sécheresse les vers sont en diapause et il n’ y a plus aucune trace de leur présence dans le jardin - désormais il faut attendre l’ automne .
Le sang du ver de terre :http://forum.mikrosc...de +terre +sang
Références
-- L’humus sous toutes ses formes B Jabrol Ecole nationale du génie rural et des forets
-- Sol et environnement Michel – Claude Girard Dunod 2005
-- Wikipedia : https://en.wikipedia.../wiki/Earthworm
Dominique
Modifié par Dominique., 27 janvier 2020 - 10:59 .