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Rouille Poirier


Dominique.

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La rouille  du poirier

 

( 2 éme  épisode du cycle  de la rouille  )

La présentation de la rouille du poireau nous a  permis  de prendre connaissance  de  cette maladie fungique .

http://forum.MikrOscOpia.com/topic/15299-rouille-poireau/

 

. Dans  cette présentation  nous avons appris  qu il y  avait   deux  hôtes  en  présence : le poireau  et l’épine vinette ;  le poireau est  le premier  hôte celui  sur lequel va  se  réaliser   la reproduction sexuée avec la  formation  d une téleutospore  (2N chromosomes). Cette spore va tomber sur le sol et donner  au printemps   4  basidiospores ( N chromosome.) .

 

Avec  la présentation de la  rouille du poirier  l’occasion se présente de compléter le cycle   .

Il  ne s ‘ agit pas  du même champignon : Puccinia alli  pour le  poireau  et dans la  présentation de ce jour  Gymnosporangium sabinae ;  mais ces deux champignons ont le même  type de cycle. Ici le second hôte n’est pas l’épine  vinette mais  le Juniperus  -( Genévrier .)

 

Le cycle  change d’ hôte  à partir du moment  où  le téleutospore tombe sur le sol .

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Dessin modifié issu de ref 1 –ici Téleutospore du genévrier .

 

Cette nouvelle histoire  va partir de ce point  ou plus exactement   de l’étape  suivante :  Les  Téleutospores  donnent  naissance  à 4  Basidiospores , ces spores sous l’ effet  du vent  vont atteindre les feuilles du poirier .

 

Le mois de mai est arrivé .

La Basidiospore  va atteindre la  feuille du poirier  et développer  la première atteinte de la feuille. Son développement  se fera sur la face supérieure de la feuille .
Le  premier  symptôme  est l’ appartion  de tâches  orangées .

 

 

 

Au milieu de la tâche  de couleur rouille  vont se développer entre mai et  juin  des  petites structures noires : les Pycnides  .

 

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Si on ouvre   une pycnide  il existe à l’intérieur une quantité considérable de micro spores : les Spermaties.  et de petites structures allongées  les Trichogynes .

--Les spermaties seront emportées  par le vent  et par les insectes  ( présence sur  les pycnide  d’ une substance  sucrée  attractive ) pour rencontrer sur une autre feuille  une trichogyne de polarité différente  ( et  ainsi  former un dicaryon – voir  présentation précédente  ) .

--Les trichogynes attendent l’arrivée  d ‘une spermatie de polarité différente   de la sienne qui viendra  d’une  autre pycnide.  ( pour former  un dicaryon  là encore )

Sur la  photo de droite  ci - dessous  on constate  de  très  petites cellules ( 4,7 µm )gonflées par une grosse vacuole et une cellule    binucléée et une cellule qui semble binucléée . ( dicaryon ? )

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                                                                                    ***********************

Le mois de juin est arrivé :

Le nouvel épisode  se déroule  maintenant  sur la face inférieure de la feuille .

 

Premier stade : la colonisation et  le développement  .

A partir de ce moment  les  hyphes  de Gymnosporangium sabinae  vont coloniser  la feuille  de part en part  ,

Pour apprécier la modification d’ architecture  on compare  une feuille normale  et une  feuille atteinte .

Coupe d’une  feuille   de poirier  normale ( coloration Wacker )

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coupe d’une  feuille atteinte ( coloration  vert d’Etzold ) .

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 La couche palissadique est encore reconnaissable  mais la  zone vasculaire  et la  zone lacuneuse  ont perdu  toutes  leurs caractéristiques anatomiques ; A la place  il y a  une prolifération d’hyphes   ; la construction  est réguliers les hyphes sont parallèles les unes  aux autres  .  Le résultat  est un épaississement très important de  la feuille.

Pour  avoir une idée  de ces hyphes  il est réalisé une dilacération de ce tissu cellulaire  .

Coloration au  rouge Congo ammoniacal :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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Ces hyphes sont segmentées  et contiennent de nombreuses granulations

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Les moisissures  sont connues  pour leur activité  biochimique. (. Par contre  je n’ai trouvé aucune notion sur la nature  de ces granulations) .

 

Deuxième stade : la formation des écidies :

Vers le mois d’août apparaissent   dans ce  tissus  fungique des cavités  les Proécies   qui vont   grandir puis    s ‘ouvrir  vers l’extérieur   : les Ecidies  ..

 

Aspect  macroscopique

 Aspect des Proécies puis Ecidies - Les coupes ayant été faites  tardivement  ( octobre   ) dans le processus évolutif  on trouve  surtout   des écidies et non plus  la forme initiale de cette  structure qui est la Proécie .

 

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Aspect microscopique :

 Au stade proécie la structure est encore  à peine visible sous  la feuille .

Au stade écidie  la construction est terminée, l’aspect est celui de la photo ci- dessus.

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Développement de l ‘écidie ( les spores sont absentes en raison de la technique de préparation ) .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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Les hyphes  s ‘allongent  et   vont permettre l’ouverture de l ‘écidie. Cette ouverture se réalise  par le soulèvement du sommet de la proécie  sous la pression des hyphes en croissance.

Ces  hyphes   ont une paroi   finement granuleuse  et des épines. Elles  sont très différentes des  hyphes que l’on  a  rencontrées  à la phase initiale du développement de la rouille.  .

 

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La formation des spores :

 

Il faut enfin regarder le fond de  l’  Ecidie pour découvrir la formation des spores

Les Spores  dérivent d’  hyphes particulières  formées  par  une succession   d’articles à dicaryon. Il existe  deux  types d’ article en alternance .

--une   ecidiospore.

--suivie par  un disjoncteur .

La libération des écidiospores se fait par gélification des cellules disjonctives.

 

 



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Ces spores  sont des Ecidiospores   elles ont deux noyaux qui n ‘ont pas  fusionnés .

Elles vont être transportées par le vent ou les insectes   sur le second  hôte .Dans  ce  cas  il s’agit d un  genévrier  ( Juniperus communis   --famille des cupressacées ( Cupressaceae.)La deuxième  partie de l’évolution de la  rouille  va se réaliser avec  formation  des Téleutospores. ( Développement de protubérances orange.)
Dans  le cas de la rouille du poirier  le cycle  n’est pas complet. Comme  nous le dit Marcel Lecomte dans sa présentation  sur ce site -
http://forum.MikrOscOpia.com/topic/1747-rouilles/?hl=poirier&do=findComment&comment=7699

Il n ‘existe pas de passage par l’urédospore ( ce que  l’on a rencontré  dans le cas de la  rouille du poireau )

 

 

Gymnosporangium sabinae  ref 2

1.     Règne : Fungi

2.     Embranchement : Basidiomycota

3.     Ordre : Uredinales

4.     Famille : Pucciniaceae

Synonymie :
  • Gymnosporangium fuscum de Candolle (Espèce CD_NOM = 512948)
  • Puccinia juniperi Pers. ? (Espèce CD_NOM = 512949)
  • Roestelia cancellata Rebentisch (Espèce CD_NOM = 512950)
  • Tremella sabinae Dicks. (Espèce CD_NOM = 512951)

 

 

 

 

Conclusion

*********.

 

Avec  deux présentations   le cycle   de la  rouille   a été suivi  sur ses  5 étapes ( à  l’exception du stade  des  basidiospores.)

Le phénotype que  prend ce champignon a  chacune des étapes est très différent  ainsi 1 génotype  va  ainsi donner  naissance à 5 phénotypes.

Ce phénomène  est fréquent  surtout  parmi  les parasites  - La douve  du  foie par exemple  va changer d’hôte et  prendre des aspects phénotypiques  différents :

Œuf –miracidium –cercaire – metacercaire- distomule et enfin  douve .

Mais il  s’agit de métamorphose – Dans le cas de la rouille  chaque étape se termine  par la formation  d’une spore  -qui sera  soit  gamète – soir zygote  - soir dicaryon. Ce qui  rend   ce processus  de développement si étrange.

 

Par ailleurs :

Pour améliorer   les  images il serait nécessaire  de reprendre l’étude  de  la  rouille du poirier  chaque mois de mai en octobre  -  et non comme  dans le cas  présent   sur deux prélèvements en mai et   à l’automne – En particulier  cela permettrait une meilleure  étude des  pycnides  avec les  spermaties   et les trichogynes -   Donc  observation   à poursuivre  et à améliorer.

 

 

 

                                                                                Dominique

 

Ref :

1 http://www.amisdelaterre.be/IMG/pdf/2013_document_craw_rouille_grillagee_poirier.pdf  +++

 

Ref : 2

http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/461992/tab/taxo

 

 

 

d

 

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Bonsoir

 

 

Cosinus  ce que  je photographie  ne bouge pas et je trouve plus facile de faire de la  botanique, des colorations   et des recherches dan les livres que  de poursuivre  les Ciliés -  Tes vidéos  sont toujours  très belles. On perçoit qu ‘ elles nécessitent  bien du travail.

 

Bien amicalement              Dominique                       

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  • Admin

Bonjour Dominique,

 

Splendide sujet, comme d'habitude (!) qui me touche particulièrement.

Non pas pour mes poiriers, je n'en ai pas, mais pour mes rosiers !

 

Tu as lancé une série d'études sur les maladies cryptogamiques très intéressantes et cela me ramène à mes soucis personnels.

Je suis confronté actuellement à plusieurs maladies cryptogamiques touchant une magnifique  aubépine et mes rosiers.

L'aubépine est assez exceptionnelle elle fait plus de 4 mètres de haut  ( en fait plus de 5 m !) et mes rosiers dont l'un qui provient d'un héritage, a connu mes ancêtres, d'où mon attachement.

 

Il semblerait qu'il soit atteint de  Marssonina rosae. qui provoque des tâches noires et un défoliage total !

Au delà des belles études qui aboutissent au diagnostic, quels sont les traitements de ses maladies parfois mortelles ?.

 

Bien amicalement.

 

(C'est bien joli, les recettes "bio" ou "écolo", mais parfois ce n'est pas efficace du tout !)

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Bonjour Dominique,

 

Je suis intéressé par ton sujet bien documenté car, dans mon jardin, j' ai des vieux poiriers qui sont atteints chaque année par cette maladie (mes parents et grand parents étaient arboriculteurs et maraîchers) Je ne les traite pas et ne les taille pas la nature a repris ses droits !

A part cela on s' aperçoit que la nature utilise toutes les possibilités en matière de reproduction (les végétaux serait-ils plus "rusés" que les animaux  en ce domaine ?)

Enfin je trouve le rapprochement avec le cycle de certains parasites du règne animal étonnant.

Cordialement,

JL

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