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Tout ce qui a été posté par Jean Marie Cavanihac
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Les habitants du bassin
Jean Marie Cavanihac a répondu à un(e) sujet de Jean Marie Cavanihac dans Jean Marie CAVANIHAC
Bonjour C' est exactement le but ! Amitiés JMC -
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Dans la série "Aventures microscopiques" voici : Les habitants du bassin Souvent nos activités sans rapport avec la microscopie peuvent nous conduire à réaliser des observations aussi inattendues qu’intéressantes. Ce peut être à l’occasion d’un repos dans un parc, d’une après midi de ballade dans la région, une visite dans une jardinerie, ou... une invitation chez des amis qui possèdent un bassin à poissons. C’est ce dernier cas qui va servir à illustrer une exploration des habitants de ce bassin et montrer qu’il n’est pas toujours utile d’aller chercher loin ; j’ai fait ces images rapidement et elles ne sont pas optimisées, mais ce qui importe c’est de voir la variété d’organismes dont chacun pourrait mériter plusieurs heures d’observation . On voit sur cette photo une partie du bassin de 80 cm par 2 mètres et 60 cm de profondeur, garni de nénuphars et de quelques plantes aquatiques. (NB : la sphère en RAKU au premier plan est l’oeuvre de ma compagne, et le bassin appartient à des amis qui nous prêtent leur four à gaz pour ces cuissons raku à l’extérieur de leur maison ) Donc entre deux cuissons , un petit prélèvement de quelques milli litres en grattant les parois du bassin, le dessous des feuilles de nénuphar (en évitant les carpes koï !) est ramené à la maison et voici ce qu’on peut y observer : Un suctoria : avec ses tentacules déployées un rotifère : Un autre rotifére probablement ptygura, qui se construit une logette avec ses boulettes fécales : (on voit aussi une vorticelle contractée sur la droite ) Un autre rotifère plus rare : collothéca avec un œuf : on ne voit pas sur l’image les longs filaments qui lui permettent d’attraper sa nourriture comme avec un filet. Il y en avait plusieurs dans l’échantillon. Un autre protozoaire : stentor qui a produit (ou réutilise?) une logette... à moins que ce ne soit un rotifère ! Des desmidiées ; closterium et scenedesmus Un planaire vu en fond noir : remarquer les taches oculaires à droite une amibe à thèque : arcella à gauche et une amibe libre dans l’eau qui prend cette forme étoilée. Et enfin une vue rapide sur une coupe de tige de nénuphar : à gauche en lumière polarisée on voit bien les lacunes contenant de l’air qui permettent la flottaison ainsi que les sclérites rendues brillantes. Au milieu gros plan sur les sclérites. A droite coupe de la feuille : l ‘épiderme est à gauche de l’image et on voit aussi les lacunes sur la face inférieure qui permettent à la feuille de flotter Il y avait aussi dans l’échantillon quelques euglènes mais pas beaucoup de diatomées… Voici une observation rapide (quand on rentre de la séance RAKU à plus de 100 km de la maison on a quelques autres priorités ! ) ; il ne faut pas garder l’échantillon tel quel plus de 24 heures car beaucoup d’espèces peuvent disparaître ou être mangées par d’autres . On peut dès que possible séparer des spécimens intéressants avec une micropipette et essayer de les cultiver dans un environnement approprié : par exemple prendre suffisamment d’eau du lieu de prélèvement en plus de l’échantillon lui même. En effet dans le cas présent, à 100 km de distance, la composition des eaux locales peut être très différente d’une région à terrains calcaires par rapport à une autre à terrains granitiques.
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Bonjour Sujet impressionnant et rare , ayant conduit à cette belle étude ! Je me souvient que si on n'éjecte pas le le scolex le cycle continu ! On sait bien qu'il faut cuire le porc à coeur mais apparemment on ne se méfie pas assez du boeuf ! De toute façon depuis le Creutzfeldt Jakob je n'en mange plus ! Amitiés JMC
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Bonjour Pour changer des images d'objets naturels microscopiques voici quelques images d'objets manufacturés (les techniques de fabrication font largement appel à l'optique) . Contenu (puce ) d'un transistor la partie carrée est constituée de 3 ou 4 couches de silicium empilées où sont reliées les connexions vers l'extérieur. Une 3 eme connexion se fait par le boitier qui fait aussi office de dissipateur de la chaleur. Pour ceux qui connaissent , l'intérieur d'un transistor 2N2905 : c'est surprenant de voir la petite taille de la puce , car il est donné pour un courant max de 0,8 ampère Images obtenues avec objectif x 2,5 et le dispositif d'épiscopie décrit ici : https://forum.MikrOscOpia.com/topic/18538-épiscopie-à-leds/#comment-76427 AMitiés JMC
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Larves d'échinodermes
Jean Marie Cavanihac a répondu à un(e) sujet de Jean Marie Cavanihac dans Jean Marie CAVANIHAC
Bonjour Merci de tes encouragements, il faut que je me familiarise avec l'insertion d'images et liens dans la galerie pour que les images pointent vers la source, article ou post...! -
pluteus oursin en lumière polarisée.jpg
Jean Marie Cavanihac a commenté un(e) image de la galerie de Jean Marie Cavanihac dans Jean Marie Cavanihac
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Larve d'Ophiure.
Jean Marie Cavanihac a commenté un(e) image de la galerie de Jean Marie Cavanihac dans Jean Marie Cavanihac
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Jean Marie Cavanihac a donné son avis sur un(e) image de la galerie de Dominique. dans Galerie Mikroscopia
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pluteus oursin en lumière polarisée.jpg
Jean Marie Cavanihac a posté une image de la galerie dans Jean Marie Cavanihac
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Les échinodermes représentent un groupe important d’organismes exclusivement marins qui compte plus de 7000 espèces . Leur nom vient du grec « echino » = hérisson et « dermo » = peau. Leur squelette rigide ou semi rigide pour la plupart est formé de carbonate de calcium et pourvu d’excroissances sous formes d’épines de même composition. Ils, présentent généralement une symétrie radiale d’ordre 5 c’est a dire que les structures sont espacées de 72 degrés, par exemple la bouche des oursins possède 5 dents . Dans ce qui suit on ne parlera pas des crinoïdea qui ont une morphologie assez différente On voit bien les piquants rigides et aussi les podias plus longs sous la forme de fins filaments terminés par une ventouse ; voir le lien ci dessous pour l’étude des podias, pédicellaires etc : https://www.microscopies.com/DOSSIERS/Magazine/Articles/JMC-OURSINS/OursinsJMC.htm Voici 2 larves : oursin courant Paracentrotus lividus et echinocardium cordatum (à droite) tous deux au stade pluteus Une image en lumière polarisée montre la nature calcaire (calcite ) des tiges constituant les embryons de squelette interne . On voit bien la bouche entre les bras à droite qui sont couverts de cils . La larve se déplace bouche en avant pour capturer le plancton. On a parfois la chance de voir la métamorphose d’un pluteus à 8 bras vers un oursin juvénile que l’on voit déjà à l’intérieur (flèche bleue). Sur un juvénile (image à droite) - flèches rouge : ébauche de piquants et flèches vertes : ébauches des podias. Autre échinoderme : Asteroïdea : étoile de mer dont voici la larve (pas sûr à 100 % ce pourrait être celle d’un concombre de mer mais à ce stade elles se ressemblent !) A droite adulte pris dans un filet (12 cm diamètre). Les 5 bras sont relativement souples et grâce à leurs podias , peuvent ouvrir la coquille de mollusques bivalves. L’étoile de mer projette alors son estomac à l’extérieur pour digérer sa proie. Holothuroïdea : Le groupe compte environ 1200 espèces dont la taille moyenne se situe entre 10 et 30cm. Le surnom « concombre de mer » décrit bien la forme de l’adulte ! La symétrie d’ordre 5 est moins visible. à gauche stade antérieur : gastrula - on voit le début du système digestif et à droite larve plus âgée Voici 3 photos d’une même larve : Les images ne sont pas très contrastées car prises au microscope inversé dont la lampe était un peu faible. La larve évolue ensuite sous la forme auricularia: a droite détail d’un osselet qui sera intégré dans les tissus (objectif x 40 ) Ophiuroïdea : une espèce très représentée (2000 espèces) et vivant en général sur les fonds de grande profondeur : https://www.researchgate.net/publication/7899207_Larval_Morphometrics_and_Influence_of_Adults_on_Settlement_in_the_Gregarious_Ophiuroid_Ophiothrix_fragilis_Echinodermata Ci dessous image de deux larves à des stades d’évolutions différents : (nommées aussi : Ophiopluteus) . A droite un autre spécimen en éclairage de Rheinberg Image difficile à obtenir : celle d’une même larve vue de face à gauche et de dessus . La photo de face a été rendue possible grâce à un micro aquarium contenant plus d’eau qu’une lame et permettant au sujet de se déplacer dans 3 dimensions (ce qui ne facilite pas le focus!) Les larves peuvent légèrement différer d’une espèce à l’autre : mais l’ adulte se développe toujours à la jonction des bras : (montrés ici par flèches rouges) dernière image à droite : adulte libre. L’image du dessus montre une larve aux bras excessivement longs : plus de 4 mm d’envergure ! Les bras des ophiuridae sont fragiles et cassants. Beaucoup plus souples que ceux des étoiles de mer , ils servent aux déplacements par un mouvement ressemblant à la reptation des serpents. Ils sont recouverts d’excroissances calcaires Images d’adultes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ophiuroidea Vue d’ensemble de quelques échinodermes : http://www.mesa.edu.au/echinoderms/gallery.asp
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Bonjour Dominique Je ne connaissais pas la version "vers" mais j'ai bien connu les cétoines dorées, on en trouvait d'avantage quand j'étais jeune et vers mes 12 ans j'en avais élevé une pendant des mois ...C'est un vrai bijou volant ! Les hannetons aussi étaient plus nombreux, ça fait des décennies que je n'en ai pas vu un .... C'était aussi courant de faire l'élevage des vers à soie, il y en avait même à l'école Amitiés JM
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Diatomées de Méditerranée
Jean Marie Cavanihac a répondu à un(e) sujet de Jean Marie Cavanihac dans Jean Marie CAVANIHAC
Autres diatomées moins communes ; ardissiona fulgens vue valvaire et connective et division Un spécimen rare et très long : thalassiotrix. Là aussi les frustules longues de 1,3 mm seraient certainement brisées Autre espèce peu courante : Biddulphia challengerii (?) en cours de division Quelques spécimens plus rares ou de forme complexe , qui apportent plus d’informations sous leur forme naturelle sans préparation : triceratium formosum pentacrinus (?) l’image à droite est un stack de 20 images Enfin pour terminer une planche de quelques diatomées de formes diverses : -
J’ ai toujours admiré les amateurs, qui ont la patience de réaliser des lames de diatomées. En effet si l’on veut obtenir des images précises permettant d’identifier les espèces, il faut préparer celles ci par un protocole minutieux qui prends du temps : traitement par le chlore , acides, parfois calcination, montage des lames avec des milieux à indice de réfraction élevé etc ..Ce procédé est surtout intéressant quand on recueille de nombreuses diatomées mais lorsque on a très peu de spécimens il y a aussi un risque de les perdre et de les détériorer lors de ces traitements. Le but de ce nettoyage est d’obtenir des frustules les plus propres possible pour compter les stries, observer les ponctuations , mieux voir les raphés etc Mais ces procédés font perdre certaines informations telles que l’organisation des spécimens dans leur milieu naturel en particulier pour les espèces se présentant en colonies...ou peuvent casser les fragiles extensions des frustules de certaines espèces. Et il y a aussi la perte de la couleur ! ..une diatomée vivante est plus agréable à regarder et ressemble à une œuvre d’art : par exemple ce coscinodiscus et cette pleurosigma Nous allons voir quelques diatomées de Méditerranée qu’on ne rencontre pas sous la même forme dans les collections et dont beaucoup supporteraient mal les traitements évoqués ci dessus . Pour en revenir à l’organisation voici quelques exemples : Licmophora dont la colonie se présente sous forme d’éventail Autres espèces se présentant en chaînes : astérionella et bacteriastrum (en encadré cellule isolée vue de face): Deux autres formes coloniales : ceratulina et eucampia Ce chaétoceros socialis ne pourrait pas être monté sur lame sous cette forme ! Encore une espèce : Thalassiosera rotula ici les mêmes spécimens sous forme libre et sous lamelle (au dessous ) Ou encore cette toxarium undulatum qui semble pousser sur un arbre : Mais d’autres espèces ont des extensions fragiles : il y a risque de disparition des setae (spines) qui sont présentes chez chaétocéros (image en fond noir - objectif 2,5 x ) Dètail des cellules de chaetoceros (il en existe 400 espèces ) Une autre espèce de chaétocéros en vue complète : un peu plus d’informations ici : https://www.researchgate.net/publication/319628595_Diversity_and_distribution_of_the_planktonic_diatom_genus_Chaetoceros_Bacillariophyceae_in_the_Golden_Horn_Estuary_Sea_of_Marmara Chez ces risozolenia : aprés traitement on ne verrait pas comment les spécimens sont imbriqués lors de la division et les pointes fragiles ne résisteraient probablement pas ! Ne pas confondre Risozolenia avec proboscia truncata: Idem pour les extensions de cette odontella ou de ce ditylum à droite Pointes fragiles ici aussi chez cylindrothéca : Encore deux espèces en colonie mélosira et paralia sulcata à droite L’observation de diatomées fraiches permet aussi de voir comment elles se développent sur un support : ici striatella en cours de division
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Bonjour Dominique A retardement je dirais la même chose ! Superbe travail ! Amitiés JMC
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Quelques vers marins et leurs larves
Jean Marie Cavanihac a posté un sujet dans Jean Marie CAVANIHAC
Parmi les diverses espèces qui constituent le plancton marin, les vers sont assez peu souvent décrits. Ce ne sont pas les sujets les plus esthétiques (qui aime les vers ?) mais à l’état de larves ou de très jeunes adultes ils peuvent être observés au microscope . Il n’ y aura donc pas ici d’images macroscopiques d’adultes (voir sur le Web si besoin). D’autant que ce ne sont pas strictement des espèces planctoniques. Les plus fréquemment trouvés sont les nématodes dont il existe de nombreuses espèces marine ou d’eau douce : en voici un exemple : la partie constituant la tête et surtout l’appareil buccal permet une identification plus précise (voir par exemple ce site : ) https://nematode.unl.edu/key/nemakey.htm Seule difficulté pour la photo : ils bougent beaucoup ! Autres espèces souvent rencontrées au stade larvaire ce sont les vers polychaetes donc voici un exemple de larve : à ce stade il est difficile d’identifier l’espèce de l’adulte ; on remarque les taches oculaires et les setae : Les setae souvent très développés à ce stade, sont peut être un moyen d’éviter la prédation : comment un poisson peut il avaler quelque chose d’aussi indigeste ! : (position défensive sur l’image à droite) : Un peu plus tard l’adulte devient un annélide qui peut atteindre plusieurs centimètres de long mais on trouve dans les échantillons de plancton de jeunes adultes qu’il est facile d’observer par exemple ce ver neréïde : on voit le détail du redoutable proboscis que le ver projette à l’ extérieur pour capturer sa proie (Image objectif 2,5 X éclairage de Rheinberg) Une autre espèce d’annélide moins courante : Syllis Amica (même condition d’observation que sur l’image au dessus On voit bien le pharynx cylindrique suivi du proventricule et de ses bandes musculaires. Une petite anecdote : cette image fait partie d’une série assez ancienne et en faisant des recherches sur cette espèce j’ai appris que le pharynx contenait une dent, ce qu’on voit mal sur l’ image ci dessus. J’ai donc repris le stock de photos pour trouver ce détail à l’objectif x 6,3 où l’on voit cette dent et on voit mieux aussi les 4 taches oculaires: On rencontre aussi des spécimens amusants comme ce trumpet worm, qui se construit un tube sur lequel il collera des grains de sable. Sa tête porte des griffes qui lui servent à creuser le sable pour s’y enfouir (Lagis koreni pour son nom scientifique ) Autre ver qui se construit un tube (mais ici il est absent ) Lanice conchilega : deux spécimens différents (image à l’objectif 2,5 x ): Toujours dans les vers tubicoles : serpulida : le tube est calcaire et se trouve souvent sur les coques de mollusques (sur une moule en bas à gauche). Noter le bouchon de forme conique qui ferme le tube (à droite) et les tentacules portant des cils qui servent aussi de branchies Classification : Annelida (Phylum) → Polychaeta (Class) -→Sedentaria (Subclass) → Canalipalpata (Infraclass) → Sabellida (Order) → Serpulidae (Familly) Autre ver aux tentacules très longues : Magelona – Sur les 3 images au dessous il s’agit probablement de l’ espèce : Magelona mirabilis qui se nourrit exclusivement de véligers de moules : on distingue une coquille à l ‘intérieur Parfois le prélèvement d’une larve permet de voir la transformation en jeune adulte comme pour ce ver phoronide : la transformation se fait rapidement en une demi heure : Une très jolie larve est la forme pillidium du ver nemerta qui ressemble à un casque de guerrier Grec : on voit le ver en développement à l’intérieur (photo centrale ) : à droite trois vue inhabituelles extraites d’une vidéo (vue de dessous) https://upload.wikim...94-10-47-S4.ogv Jolie vidéo extraite de ce lien montrant sa manière de se nourrir : le pillidium est maintenu par une micropipette : https://www.researchgate.net/publication/255713946_How_the_pilidium_larva_feeds Une larve récemment trouvée et qui a été difficile à identifier : stade pelagosphera d’un ver sipuncula (Peanut worm) pour en savoir plus : https://www.mdpi.com/1424-2818/13/2/43 Une forme larvaire (mitraria larva) du ver Owenia peut être Owenia fusiformis ? Un parasite des poissons sous la forme cercaire de ver trématode : ( ce ne sont pas des annélides mais des plathelminthes) ; on distingue la ventouse centrale qui permet la fixation sur l’hôte, bouche en bas sur image de gauche autre formes de cercaires de vers trématode (parasites ) -
Araignée de mer étude de son système optique Maja brachydactyla
Jean Marie Cavanihac a répondu à un(e) sujet de Dominique. dans Dominique
Bonjour Dominique Superbe étude ! En ce qui concerne les formes alvéolées, sont elles réparties sur toute la surface de l'oeil ou uniquement sur sa partie supérieure (ce qui apparait comme la zone aveugle sur la coupe) ? AMitiés JMC -
Aventures microscopiques - Episode II - "Sur la route de Maguelonne" Jean-Marie Cavanihac, La microscopie d'amateur fait vraiment partie de la vie quotidienne ... Si vous avez aimé l'épisode I : "Aventures dans un jardin public" voici une suite dans le même esprit ! Vous vous êtes certainement trouvé dans la situation suivante : un beau week end qui se prépare et plein de choses à faire… mais juste au moment ou vous alliez essayer votre nouveau condenseur de phase à décalage spatio temporel (1), acquis sur E -Troc pour une poignée de sesterces, votre épouse vous rappelle que le frigo sonne creux et qu’il ne serait pas inutile d’aller le remplir…. Donc partir aux courses … Justement dans le centre commercial (à 20 km de chez vous) ils font de super promotions (3 bidons de lessive Qui-lave-l’eau-avant-le-linge pour le prix de 2 !!) ce qui vaut le déplacement … (1) pour les nouveaux lecteurs, il s’agit d’une boutade, le décalage spatio temporel est un terme fantaisiste (à moins que vous n’ayez un objet galactique massif genre trou noir ou super nova prés de chez vous !) (2) dans la suite vous verrez des images en Contraste de Phase (CP) MAIS il n’est pas du tout nécessaire de disposer de cette technique (délicate) pour faire de belles observations. Après avoir organisé l’opération ( : tu t’occupes des produits d’entretien, moi de la nourriture …) les courses sont faites dans un temps record et comme l’après midi est radieuse en cet été Indien de fin octobre, pourquoi rentrer par la voie rapide plutôt que par la petite départementale qui longe les étangs côtiers ? Cela nous permet d’admirer les silhouettes gracieuses des flaments roses, nimbées de la lumière dorée du soleil couchant, se reflétant sur le miroir tranquille de l’eau des étangs. Bien sûr, il y aurait sûrement des prélèvements intéressants à faire dans ceux ci mais, pas de filet à plancton sous la main ! cependant, la petite départementale, en direction de la ville de Maguelonne, traverse aussi un petit fleuve côtier .. . Arrivé sur le site, la route est en zone inondable et l’eau se trouve à moins d’un mètre sous le tablier du pont, de plus les rives sont très facilement accessibles. Vous faites donc halte sur le terre-plein après le pont, (n’oubliez pas de mettre les Warnings !) récupérez un flacon de 30 ml (qui est toujours dans votre véhicule au cas ou..), marchez un peu dans la boue de la rive (qui fait un joli bruit de succion sous vos semelles , ce qui vous vaudra la remarque de votre épouse : tu ne rentres pas dans la maison avec ces chaussures !!). L’eau n'est pas trop montée avec les pluies d’automne, pas plus de 20 cm de fond, et coule calmement parmi les herbes de la rive, ce qui est une bonne condition pour que des espèces s’y développent, sans être entraînées : une pincée d’algues sur les galets, un brin de mousse sur un caillou à demi immergé, un peu d’ eau pour compléter et en 30 secondes , le flacon est plein … Je rappelle qu’il n’y a QUE 30 ml de prélèvement sans traitement particulier…la preuve De retour ‘at home’ le flacon est légèrement agité, vidé dans un récipient bas et large (en fait celui d’une terrine de pâté en verre qui dispose d’un couvercle en verre aussi et fait parfaitement office de cristallisoir…vous voyez que ce n’est pas inutile de s’intéresser aux courses…). On laisse décanter le temps de remplir le frigo (toujours l’organisation optimisée !!) et arrive la partie la plus intéressante : les heures (jours ??) d’observation sur ces quelques millilitres. Pour faciliter le tri, et éviter de ramener trop de boue ou de particules minérales sur la lame on peut se confectionner un petit ‘bassin’ de décantation intermédiaire en collant un anneau plastique (ici du plexiglas) sur une lame de verre épaisse (en l’occurrence un verre blanc pour masque de soudeur à l’arc : voir magasins de bricolage) : on y dépose 2 gouttes du fond du prélèvement initial que l’on peut diluer avec quelque gouttes d’eau claire surnageant dans le cristallisoir. On observe à faible grossissement et on prélève avec une micro pipette les sujets intéressants pour transférer sur la lame. Sans micro pipette on peut aussi transférer au hasard, avec un compte gouttes, c’est à dire préparer 5 ou 6 lames propres sur chacune desquelles on dépose une petite goutte (la valeur d’une tête d’allumette), et que l’on explore ensuite systématiquement à faible grossissement. Si l’eau est bien étalée (ce qui est le cas pour une lame propre, dégraissée au préalable à l’alcool et bien sèche ) on n’ a pratiquement pas besoin de lamelle . Cet article n’a pas la prétention scientifique de classifier avec précision toutes les espèces rencontrées mais de donner un exemple et aussi l’envie de voir ce que l’on peut très facilement récolter et observer autour de soi . Donc voici un petit échantillonnage (plusieurs espèces de diatomées courantes : navicula, diatoma, ne seront pas illustrées…idem pour certains petits protozaires ) Les algues : D’abord les objets macroscopiques : trois variétés d’algues filamenteuses sur lesquelles sont souvent fixées des diatomée épiphytes : cladophora, spirogyra avec ses chloroplastes enroulés en spirale sérrée, melosira (en fait une diatomée) dont on voit une chaine et deux cellules sous des angles différents cladophora spirogyra melosira Les vers: un bel assortiment, (sans compter les omni présents nématodes…) Une compression contrôlée sous la lamelle permet de les immobiliser en retirant très doucement l’eau qui déborde de celle ci . En approchant au contact un mouchoir en papier : l’eau est aspirée par capillarité et la lamelle va descendre doucement. L’opération est à contrôler de visu sous le microscope pour éviter au sujet l’écrasement (rajouter un tout petit peu d’eau sur le bord de la lamelle si on en a trop retiré) . NB : il faut bien évidemment éviter d’avoir des particules minérales sous la lamelle qui l’empêcheront de descendre ! Voici un nématode entre deux agitations: la tête est à gauche ! Voici un Oligochaete bien nourri et dont un gros plan sur son système digestif montre qu’il est amateur de diatomées gyrosigma (il doit revenir des courses aussi ! va falloir aller vite si on veut étudier celles-ci , il y a de la concurrence !) Cet autre spécimen (turbellaria ?) semble avoir un régime différent puisqu’on reconnaît (médaillon) une lorica de rotifère Lepadella , (tête à droite) Cette troisième espèce Aeolosoma est parsemée de points oranges du plus bel effet ! (la tête est à gauche) et enfin ce magnifique Stylaria dont on voit le détail de la 'trompe' en médaillon ! Les rotifères : débauche d’espèces ! plus de 6 espèces rencontrées , dans l'ordre ci dessous : lepadella, trichotria, collurella, euclanis, dicranophorus capable de projeter son mastax à l’extérieur … Même technique de compression que pour les vers. lepadella trichotria collurella euclanis dicranophorus Les diatomées (a gogo) quelques unes assez spectaculaires dont la bacillaria paradoxa aux mouvements de groupe toujours surprenants . Cet assortiment : gyrosigma, surrirella ,nitschia sigmoides . Noter aussi dans la dernière image ces deux vues de Synedra Ulna, la vue valvaire (V) étant difficile, à obtenir étant donné le rapport hauteur sur largeur de l’espèce !) . bacillaria paradoxa gyrosigma, surrirella ,nitschia sigmoides Synedra Ulna ( vue valvaire (V) ) Les protozoaires (quelques uns, mais ils deviennent plus nombreux si le prélèvement vieillit) dont on remarquera qu’ils sont aussi de grands amateurs de diatomées.. ce bel euplote en contraste de phase (CP) avec ses cirres (cils fusionnés entre eux) dont il se sert comme des pattes Ce gracieux litonotus , toujours en CP où l’on distingue bien une vacuole contractile à l'arrière Deux images de ce nassula (la flèche indique la nasse ) en version normale ‘gourmet’ (a droite en CP) avec des frustules de diatomées dans une grosse vacuole digestive, et en version « goinfre » à gauche, (on peut dire qu’il a les « yeux plus gros que la vacuole » car il est déformé par la diatomée synedra Ulna qu’il a ingérée !) Et surtout ce très beau loxophyllum meleagris dont on voit bien le macro nucléus moniliforme (en forme de collier de perle), ainsi que la vacuole pulsatile postérieure qui communique avec un canal excréteur. Il se déplace en glissant et parfois en se repliant sur lui même à la manière d’une crêpe dans une poêle bien huilée !! Les eugléniens, (à observer rapidement, car s’immobilisent puis s’enkystent si la lumière manque) ici un euglena spyrogyra dont on notera le flagelle en tire bouchon et les deux pyramidions ,( réserves de nourriture : amidon), et dessous un Phacus avec son stigma rouge photosensible . Les amibes En voici une au x 20 en contraste de phase pour mettre en évidence ses pseudopodes : tous ne sont pas nets car l’amibe se déforme aussi en 3 dimensions ! Deux amibes à théque : (les amibes à théque apparaissent surtout sur les très vieux prélèvements) difflugia à droite et arcella (a gauche en fond clair et en CP) dont on voit le protoplasme au travers de la coque orangée. Les desmidiés (une seule espèce ici ) : ce closterium dont une observation des extrémités à fort grossissement (x40) montrerait la danse de petits cristaux minéraux sous l’influence de courants internes… closterium Aurais je oublié quelque chose ?, ha oui, les larves d’insectes aquatiques genre chironomides, éphémères et autres que l’on peut observer à faible grossissement mais qui bougent beaucoup !… Voilà donc une belle journée ou ont été associés l’utile à l’agréable … ! Il ne s’agissait là que d’un rapide tour d’horizon pour démontrer la richesse de tels prélèvements.Chacun des sujets cités ci dessus peut faire l’objet d’heures d’études et de prise de vues, en changeant le grossissement, le mode d’éclairage, en faisant des images fixes ou des petites vidéos car tout ce petit monde bouge à qui mieux mieux …Parfois au premier examen (surtout si l’eau est froide,) toutes les espèces ne sont pas visibles puis, en deux ou trois jours les oeuf de rotifères éclosent et ceux ci apparaissent, idem pour les protozoaires dont plusieurs générations se succèdent, puis les amibes . On peut aussi fractionner le prélèvement : par exemple un récipient avec les algues , un autre avec la vase… un troisième avec la mousse et suivre les évolutions de ces micro mondes dans le temps : il est probable qu’on n’y rencontrera pas tout à fait les mêmes espèces car les éléments nutritifs du milieu ne seront pas les mêmes. Petit conseil : ne prenez pas trop de matière végétale (une pincée n’est pas une poignée !) sinon l’eau va rapidement pourrir et tuer les espèces animales évoluées. Conservez les flacons couverts, mais pas fermés hermétiquement, à la lumière mais pas au soleil, aux alentours de 20 ° (plutôt au frais qu’au chaud..) Vous aurez noté qu’il n’y a aucune préparation particulière, ni coloration spéciale, ni technique spéciale (sauf les images en CP qui ne sont absolument pas obligatoires mais il faut bien que je montre aux copains mon condenseur de phase ! ). C’est pour cela que les prélèvements liquides sont des milieux faciles à observer et certainement une très bonne introduction à la microscopie. Pour les ames sensibles, tous les sujets observés ci dessus, (même légèrement comprimés !) sont restés vivants et remis dans leur bocal pour suivre leur évolution. Les photos ont été faites avec un appareil Pentax Optio M10 placé derrière un oculaire x 12,5 indice de champ 20. JMC
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Le chaetognathe : étrange créature marine
Jean Marie Cavanihac a posté un sujet dans Jean Marie CAVANIHAC
Le chaetognathe : étrange créature Jean-Marie Cavanihac, Au delà des surprises que l’observation microscopique nous réserve, se pose - rapidement - aux amateurs que nous sommes, la difficulté d’ identification d’un sujet. Pour illustrer ce propos mais aussi pour présenter un sujet fort intrigant, voici un remake en "VF" de mon premier article de microscopie, paru dans le magazine Anglais Micscape.…… Lorsque j’ai repris la pratique de la microscopie, à l’occasion de la récupération d’un microscope Wild M 20, au siècle dernier (hé oui, c’était avant l’an 2000 ! ) , je ne partais pas tout à fait de zéro, (je savais à quoi ressemblaient un protozoaire, un rotifère, un tardigrade ou même une euglène …) mais j’avais cependant de fortes lacunes en biologie et surtout en taxonomie ! La première grosse interrogation se manifesta le jour ou j’observais ce sujet : En fait il y avait deux spécimens dans le prélèvement, les voici en fond noir et clair; images composées à partir de plusieurs images format 384 x 288 de ma caméra N&B (image en fond clair colorisée manuellement !) Comme je n’avais aucune (mais alors aucune !) idée de ce que cela pouvait être je désignais les images sous le nom de code PVnnn , dans mes " X files " (autrement dit mes dossiers d’inconnus : PV étant les initiales de Poisson Vorace, bien que je savais qu’il ne s’agissait pas d’un poisson ! ) Là se pose la question de fond : où chercher quand on ne sais pas ce qu’on cherche (le guide du chercheur dit : " quand on ne sait pas ce qu’on cherche, on ne sait pas ce qu’on trouve ! " ce qui ne nous avance pas vraiment ). Les débuts d’internet n’apportaient pas grand chose (et même encore aujourd’hui si on n’a pas les mots clés !) …Je passais des heures à associer les mots clés (en français et anglais ) Plancton/plankton, zooplancton/ zooplankton, Copepode and predateur (copepod /and predatory) ….la recherche sur plankton + Microscopy me présenta dans les premières occurrences du moteur de recherche Altavista (à l’époque) le site anglais Microscopy–UK (éditeur de Micscape) ** je vous parle d’un temps ou la liste et le forum n’existaient encore que dans l’esprit de Michel ! Après avoir lu plusieurs articles d’archive de Micscape Library, je repérais quelques microscopistes (peu !) qui semblaient s’intéresser au plancton dont Wim Van Egmond dont les magnifiques images de diatomées et de larves de crustacés me laissaient rêveur. Mon niveau en Anglais tendant vers le zéro (pas absolu mais presque !) … je fus un peu rassuré en sachant que Wim était néerlandais et donc excuserai mes fautes d’expression. (de plus la France n’ayant jamais eu de contentieux guerrier avec les pays bas, je ne risquais pas de provoquer un nouveau Waterloo !! ) ..j’envoyais donc un message accompagné des photos aux éditeurs de Micscape , qui me routèrent aimablement vers d’autres amateurs (dont Wim, ce qui confirmait ma première impression) .. et je dois dire que l’excellent accueil qui me fut fait par les un et les autres me réconcilia avec la langue de Shakespeare … La réponse arriva : il s’agissait d’un chaetognathe, probablement de l'espèce Sagitta. J’appris aussi que ces créatures sont plus connues en anglais sous le nom d’ " arrow worm " ou " vers en forme de flèche " (vous voyez pourquoi !) .. Bien que mes images aient été de piètre qualité, le sujet semblait assez rare et Wim m’encouragea à écrire mon premier article en me proposant aimablement son aide pour le mettre en page , ce dont je le remercie encore chaleureusement. Ce qui fut fait et mon tout premier article de microscopie " the chaetognathe a strange creature " est à cette adresse : http://www.microscopy-uk.org.uk/mag/artjan00/chaet.html Ci dessous quelques autres spécimens rencontrés depuis: probablement de l'espèce Spadella, (le dernier étant une image reconstituée à partir des images petit champ d'une autre caméra Cmos analogique, mais couleur cette fois !) Mais revenons à la première observation : j’essayais d’approfondir la connaissance de l'animal : la partie la plus impressionnante est bien évidemment les ‘crocs’ qui servent à la préhension des proies : voici une image en détail de la tête : les crocs sortent ici par compression sous la lamelle. (Image à l'APN Pentax Optio M10 6 mpx) Le système digestif est rudimentaire et transparent : les proies y avancent grâce à des contractions de la musculature et sont digérées en 45 minutes environ ; sur le Sagitta une sorte de couronne ciliée est visible à l’arrière de la tête mais sa fonction reste obscure. Détail de la couronne ciliée. Image caméra N&B On remarque aussi sur les premiers spécimens , de part et d'autre de la nageoire caudale, deux sortes de taches, que je pris, dans un premier temps, pour des ventouses ou des zones adhésives car l’animal pouvait se fixer au fond en restant à l’affût. (ce qui ne simplifie pas sa capture !) Il ne repose pas à plat mais avec la partie antérieure du corps dressée à environ 20° un peu comme un reptile à l’affût. En fait il existe bien une sorte de ventouse centrale aux alentours de l'anus. Pendant que j’observais , je vis ces taches se dégonfler et se vider en émettant des filaments : voir un phénomène inconnu sur un animal inconnu vous place quasiment face à un extra terrestre ! Mon hypothèse de ventouses n’était pas la bonne : il s’agissait en réalité de vésicules spermatiques que ces animaux hermaphrodites peuvent échanger avec un de leurs congénères ! et les filaments qui s’agitaient n’étaient autre que des spermatozoïdes !! (cette précision me fut aimablement apportée un peu plus tard par un biologiste d'un célèbre institut américain, qui m'envoya spontanément un E mail , me permettant ainsi de rectifier l'article.) Sur une observation ultérieure d'une autre espèce, je rencontrais dans la partie inférieure cette fois des structures sphériques qui étaient probablement des ovocytes ou des embryons , car quelques jours plus tard j’eu la surprise de voir apparaître des mini chaetognathes dans la boite à culture où j’avais placé le spécimen. Depuis cette première observation, j'ai rencontré d'autres spécimens, que j'ai photographiés avec des moyens nouveaux (caméra couleur CCD analogique, puis Appareil photo numérique 6 megapixels...) par exemple ci dessous image en fond clair, Appareil photo Numérique au X 15 avec collages d' une dizaine d'images : Un détail de la tète , comme elle n'est pas horizontale l'image a été obtenue par fusion de deux images prises sur des plans légèrement différents : les yeux sont constitués chacun de 5 cupules contenant les cellules rétiniennes. L'image de droite montre un détail des "crocs" de capture au x 40 : Pour faire sérieux , une de mes références (Biologie animale, 2° cycle -agrégation) donne la classification suivante : métazoaires triploblastiques, coelomates, deutérostomiens à symétrie bilatérale (si, si, je n'invente rien !!) . Le genre principal est Sagitta, mais il existe aussi l' espèce : Spadella. Leur corps porte des soies, constituées de chitine comme les "crocs", ce qui est tout à fait exceptionnel et leur servent à repérer les proies par les vibrations dues à leur nage . .. ceci pour conclure qu'il s'agit du groupe le plus isolé du règne animal... bon, pour une première observation, j' étais tombé sur un sujet ... inclassable !! Mais le prédateur peut aussi se faire " prédater " : les chaetognathes représentent à certaines périodes de l'année une population presque aussi importante que celle des copépodes et servent d'alimentation de base pour les alevins de poissons. D'autres prédateurs les guettent aussi, j' en ai vu capturés par de micro méduses et comme exemple, cette image (Aiptek Pencam SD2) où l’on voit très bien, à droite, la tête d’un chaetognathe dont le corps est déjà enroulé à l’intérieur de quelque chose qui l’aspire, le quelque chose étant bien évidemment un… GPCnnn (pour Grand Prédateur de Chaetognathes… !!)… dont les images ont aussi rejoint les " X files " en attente de détermination … Perpetuum mobile ! (pour les non latinistes : mouvement perpétuel !) Petite conclusion, à l'attention des timides, de ceux qui n'osent pas montrer leurs travaux .... j'espère que mes premières photos d'origine vues plus haut obtenues avec caméra N & B, vous enlèveront tout complexe quand à la qualité d'image !!! Pourvu que le sujet soit suffisamment net et complet, de telles images sont suffisantes pour identifier, publier, et à titre d'anecdote la toute première image en haut de cet article (en fond noir ) m'a été demandée et reprise sur le Web par des organismes scientifiques et d'enseignement. JMC -
RHODOPHYTES JM CAVANIHAC Sous ce nom un peu compliqué se cachent toutes les variétés d'algues rouges (encore que certaines puissent être bleues ou carrément vertes selon la proportion de phycocyanine ou chlorophylle qu'elles contiennent aussi ) mais une des constantes est qu'elles possèdent un pigment : la phycoerythrine qui absorbe les radiations bleues du spectre et reflète les rouges d'ou leur aspect. Cette adaptation leur permet d'utiliser la lumière à de plus grandes profondeurs en mer. Elles stockent cette énergie dans une forme particulière d'amidon (pour leur groupe) le floridean créé à partir d'une quinzaine de sous produits du glucose . Il en existe prés de 5000 espèce apparues à - 600 millions d'années et peut être même avant ! Nous allons voir deux espèces marines très courantes, qui se caractérisent par une grande complexité dans leurs cycles de reproduction. A première vue leur apparence peut paraître être assez similaire, mais l'examen au microscope permettra de mieux les différencier. Ces plantes possèdent un cycle de reproduction assez spécial mettant en jeu des cellules à N et 2 N chromosomes : comme il s'agit d'un cycle ‘bouclé' on peut l'analyser à partir de n'importe quel point : ce cycle est dit " trigénétique " car produisant trois générations successives : La génération (1) sexuée, est composée de plans gamétophytes, males et femelles présentant N chromosomes : les gamètes produites séparément par chacun donnent par fusion le zygote, qui va se développer en parasite sur le gamétophyte femelle en donnant naissance à des carposporophytes à 2N chromosomes (2) excroissances produisant à leur tour des carpospores qui en germant donneront la 3° génération de plans : tétrasporophytes (3) dont les tétraspores (qui comme leur nom l'indiquent comportent 4 spores : 2 males et 2 femelles mais cette fois à N chromosomes. ) engendreront les gamétophytes (génération 1) et le cycle peut recommencer … Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Ne nous attardons pas sur ce processus car il est effectivement l'un des plus complexe, mais il a permis de définir quelques éléments intéressants de la plante que nous allons retrouver dans les observations et qui peuvent expliquer la variabilité de nos récoltes . Il est assez difficile de déterminer le type de plan : gametophyte ou tetrasporophyte car ils présentent la même apparence, toutefois la présence des fructifications permettra de les différencier Les polysiphonies : Elles se présentent comme des petits bouquets de filaments fins rougeâtres d'une dizaine de cm de long, que l'on peut rencontrer à partir d'une faible profondeur, fixées sur un substrat, pierres ou coquilles. Les rameaux sont constitués de 4 files de cellules (siphons) organisées autour d'une cellule centrale d'ou leur nom. Les céramiums: Leur apparence macroscopique est sensiblement la même que celle des polisyphonies mais souvent les extrémités des rameaux sont recourbées et surtout on observe des zones alternativement colorées et transparentes sur les tiges. Les cellules claires sont les cellules axiales et celles colorées en rouge les cellules periaxiales et corticales. La phycoerythrine (rouge) est soluble dans l'eau et si vous conservez ces algues quelques jours elles meurent et les cellules devenues perméables à l'eau deviennent d'un vert fluo ! Pour rester clair dans la présentation des images, la partie gauche est réservée aux polysiphonies et la partie droite aux céramiums. Pour tenir en largeur un certain nombre d'images a été resamplé à 400 px de large (ré échantillonnées en français !) à partir d'un format d'origine de 1600 x 1200 obtenu avec la Pen Cam SD2 Aiptek .Les image sont faites en majorité au x 6,3 sauf spores au x 15 POLYSIPHONIA CERAMIUM RAMEAUX Polysiphonia. (Cliquez pour agrandir) Ceramium ciliatum avec détail d'un poil. TRICHOBLASTES ET TRICHOGYNES Ici elles ne sont pas encore présentes ou déja dispersées Ce sont les filaments qui portent les gamètes males Trichogynes de ceramium : ces excroissance captent les gamètes males NB Chez les deux espèces les spores ou gamètes ne sont pas mobiles. CARPOSPORES Ici on peut voir les spores par transparence (image en éclairage rheinberg) SPORES TETRASPOROPHYTES On voit que les tétraspores se développent directement dans les cellules des rameaux TETRASPORES On voit nettement la séparation des spores (tetrahédrique) Ces quelques images peuvent donner une représentation à peu prés complète des différentes phases du cycle vital de ces algues rouges très fréquentes en méditerranée et qui représentent une adaptation aux conditions de faible lumière des profondeurs grâce à l'utilisation d'un pigment spécifique .
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Bryozoaires marins
Jean Marie Cavanihac a répondu à un(e) sujet de Jean Marie Cavanihac dans Jean Marie CAVANIHAC
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Bryozoaires en couleurs J.M. CAVANIHAC Parmi mes sujets favoris figurent les bryozaires pour la simple raison qu'il m'est facile, résidant prés de la mer, de m'en procurer en toutes saisons sur des cordes immergées qui pendent des embarcations ou même collées sur les coques de bateaux. J'ai donc profité de ce sujet 'bateau' (bon,d'accord le jeu de mots était facile !) pour tester à la fois la caméra USB PEN CAM AIPTEK et un disque de rheinberg car les excellents résultats de Walter m'avaient donné envie de m'y essayer. A présent je peux réaliser des images de 1600 par 1200 pixels qui ont été réduites dans un rapport 1/3 dans cet article . Ci dessous une image montrant le PEN CAM monté sur un prisme (pas d'origine !) sur mon bon vieux WILD M20 . C'est un assez bon résultat pour une caméra à 59 euros !! . Le cable USB que l'on voit et qui sert à monitorer l'image doit être débranché pour travailler en mode "photo", mais avec un réglage ad hoc de la position de l'appareil je n'ai même plus besoin de monitorer car il n'y a rien à régler ! A ce propos, l'exposition étant automatique, il me parait plus performant dans les images de type 'fond noir' qu'en fond clair qui manquent un peu de contraste (peut être aussi à cause d'un diaphragme de champ trop ouvert ) Le second type d'essai fut le disque de Rheinberg et uniquement le modèle représenté ci dessous d'un diamètre de 32 mm qui se monte sur la sortie lumière du pied du microscope (sous le condenseur ou dans le porte filtre de celui ci mais on perd le bénéfice du décentrement) . Cette disposition en "cadrans" permet de mieux différencier les strutures verticales ou horizontales. Il est imprimé à la jet d'encre, en 2 exemplaires sur du transparent de projection, qui sont superposés pour augmenter la densité de couleur. Les bryozoaires sont des animaux vivant en colonies de plusieurs centaines d'individus, lesquelles sont visibles à l'oeil nu (2 à 5 cm) et peuvent être confondues avec des plantes aquatiques ou des algues, du fait de leur présentation en bouquets ramifiés. Les anglo saxons les désignent d'ailleurs sous le nom de 'moss animals' : Animaux- mousse. Animaux marins en majorité, il en existe toutefois quelques espèces d'eau douce comme les Plumatella. Les bryozoaires m'ont toujours attiré par la beauté de leur forme et leurs mouvements gracieux (qui reposent de l'observation des protozaires un peu excités ! ) bien qu'ils puissent aussi se rétracter brusquement en cas de choc . Ils sont classifiés comme ectoproctes car leur canal excréteur débouche à l'extérieur de leur lophophore, qui est le panache de bras ciliés qu'ils déploient. Celui ci est retractile , tiré à l'intérieur par un fort muscle que l'on peut facilement voir et couvert de cils, qui par leurs mouvements créent un courant entrainant les particules alimentaires vers leur bouche située au fond de cet entonnoir. Il est assez amusant de les voir avaler une particule avec un mouvement de déglutition caractéristique et de suivre son trajet jusque dans leur estomac. Le mouvement des cils parait assez complexe car ils peuvent aussi éjecter une particule jugée (sur quel critère ??) indésirable On trouve facilement deux types d'espèces (encore plus de sous espèces, différant par la forme de la lorica, sa nature chitineuse ou calcaire, ses moyens de défense etc...Comme on l'a vu, elles colonisent, à fleur d'eau, les coques , cordes, et même coquilles de moules Premier spécimen les bugulas : chaque individu peut se rétracter dans sa lorica chitineuse dans l'espèce présentée ici. Chez Bugula Neritina elle est calcaire et donne de jolies images en polarisation. La colonie se développe par bourgeonnement d'un individu primaire, lui même issu d'une larve nageuse ciliée appelèe : planula Une des intéressantes caractéristiques de la colonie est le polymorphisme c'est à dire que les individus peuvent avoir des formes différentes selon leurs fonctions spécialisées : Les plus évidents sont les gastrozoïdes qui, comme leur nom l'indique, ne 'pensent' qu'à manger mais nourrissent aussi la colonie. Une vue rapprochée de l'estomac de l'un d'eux montre une algue dinoflagellée (protoperidinium) à l'intérieur. Des cils et des contractions aident à la digestion Mais si on regarde de plus prés on distingue deux autres types de fonctions : parfois (mais uniquement en période de reproduction ) des structures sphériques nommées oecia qui sont des individus reproducteurs qui libèreront à maturité la planula de tout à l'heure. Mais plus étrange encore ce troisième type (de rencontre ?) : des individus en forme de bec d'oiseau de proie fort justement nommés Aviculaires qui défendent la colonie contre les agresseurs. Lorsque on agite un peu la colonie ils se balancent comme sur l'animation ci dessous (Cmos camera) et plus rarement on peut les voir se refermer brusquement. Il semble y avoir à l'intérieur du "bec" des cils sensibles qui déclencheraient cette fermeture... D'aufres espèces possèdent des 'tiges', mobiles également, nommées vibraculaires. L'image suivante montre la position de l'aviculaire et un gros plan de celui ci . Une autre espèce est le ZOOBOTRYON, chez qui on ne trouve pas de lorica rigide mais une sorte de tige (stolon) de 2 à 3 cm reliant des 'bouquets' d'individus .L'ensemble de la colonie peut atteindre des tailles surprenantes : j'en ai vu de plus de 50 cm de diamètre ! (une appellation anglaise le désigne comme "spaghetti bryozoan" ce qui décrit bien l'ensemble !) Cette tige, maintenue rigide par sa pression interne est en réalité un autre type d'individu dit kenozoïde contenant un réseau : le funiculum qui les relie entre eux mais dont la fonction est mal connue . (images prises avec objectif x 6,3 ) Voici une image commentée d'un gastrozoïde de zoobotryon. Dans le coin gauche en haut, une image rare montrant l'anus dilaté (invisible autrement) qui vient d'éjecter une pelote fécale (que l'on voit encore à proximité) La masse brune que l'on distingue dans l'autre image prés de la base du zoïde est une sorte de gésier capable de briser le frustule des diatomées ingérées ! Ci dessous une image de zoïdes rétractés : le muscle rétracteur est bien visible sur l'individu le plus à droite (Eclairage de Rheinberg ) Il arrive que de jeunes individus 'tombent' de la tige et deviennent le point de départ d'une nouvelle colonie. (Eclairage Rheinberg et Circular Oblique Ligthing : COL) ( objectif x 15 - montage de 4 images caméra CMOS Analogique) J'espère que ces quelques images sont capable de décrire les intéressant aspects de ces créatures marines, qui sont faciles à observer à relativement faible grossissement x2,5 ou 6,3 ici, en utilisant des boites de Pétri ou des lames à puits qui leur permettent de déployer tranquillement leurs lophophores...Il est possible de les conserver plus d'une semaine
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FORMES LARVAIRES DU PLANCTON MARIN
Jean Marie Cavanihac a répondu à un(e) sujet de Jean Marie Cavanihac dans Jean Marie CAVANIHAC
Merci Dominique ! Mais ce n'est rien en comparaison de tes études si bien illustrées ! Et ta patience pour réaliser des coupes toujours saisissantes Ce sont des planches "rapatriées" du magazine Mik-Mag, la version originale était plus conviviale : ici : https://www.microscopies.com/DOSSIERS/Magazine/Articles/JMC-Guide-2/JMC-Guide-2.htm Amitiés JMC